-1 800 000 : Apparition de l'homme
C'est en Tanzanie qu'est apparu le premier représentant de l’humanité, l’Homo habilis, vers -1,8 million d'années. Cet ancêtre lointain possédait la capacité de fabriquer des outils en taillant des pierres. Cette activité nous permet aujourd'hui de retrouver ses traces ainsi que celles de ses descendants.
Au fil des changements climatiques, l’Homo habilis migra et s’installa dans différentes contrées à chaque évolution des conditions de vie. C’est ainsi que ses lointains descendants traversèrent le Roussillon et y séjournèrent peut-être pendant une durée indéterminée.
Un million d'années avant J.-C., des outils en pierre taillée furent découverts sur les terrasses de Millas, près du Mas Ferréol, adossé à la colline de Força Réal. Ces vestiges représentent la toute première preuve d'activité humaine dans la région. Il faudra attendre environ 500 000 ans pour retrouver d'autres traces, cette fois sur les terrasses de La Labanère, entre Pia et Rivesaltes.
À cette époque, l’Homo habilis avait évolué en "Homo erectus", également appelés Pré-Néandertaliens ou Archanthropes. Le premier fossile humain retrouvé dans le Roussillon date de cette époque : environ -450 000 ans. Il s'agit de l’Homme de Tautavel.
-450 000 ans : L'Homme de Tautavel
Au cœur d'une vallée quaternaire des Corbières, dans le petit village niché au creux de la vallée du Verdouble, se trouve la Caune de l'Arago. Cette grotte a été habitée successivement par deux groupes d'hommes préhistoriques, à environ 50 000 ans d'intervalle. C’est dans cette grotte qu’en 1971 fut découvert le célèbre "Homme de Tautavel", daté de -450 000 ans, correspondant à la première période d’habitation de ce site.
Crâne de l'homme de Tautavel
Le choix du site par nos lointains ancêtres était particulièrement judicieux. Située à environ 100 mètres d’altitude, la grotte surplombe une vallée riche en gibier et en baies, constituant un poste d’observation idéal. L’Homme découvert, un jeune adulte, avait une capacité crânienne de 1135 cm3. Les fragments de squelette retrouvés montrent qu’il était physiquement plus robuste que les humains d’aujourd’hui.
L’Homo erectus a eu une longévité exceptionnelle, ne disparaissant qu’aux alentours de -100 000 ans. Cette longévité lui a permis de nombreuses évolutions, qui ont en partie façonné notre caractère social. Dès le début, il taillait de petits objets pour en faire des outils. Vers -350 000 ans, il découvre le "percuteur tendre", fabriqué en bois ou en os, qui améliore la précision de la taille des outils. C’est également à cette époque qu’il apprend à maîtriser le feu, une découverte aux effets majeurs : elle accélère la sédentarisation, rassemble les clans autour des foyers, renforce les liens familiaux et entraîne des changements dans l’aménagement interne des habitats.
-80 000 ans : Paléolithique, époques glaciaires
Durant cette période du Quaternaire, le climat subit des modifications radicales et rapides. Des périodes de chaleur alternent avec des glaciations, transformant la faune et la flore. On retrouve ainsi des ossements de rennes (indicateurs d’un climat froid), mais aussi des vestiges d’hippopotames et de rhinocéros (témoignant d’un climat chaud). Ces vestiges ne se trouvent pas dans les mêmes grottes, mais dans des strates différentes, attestant des variations climatiques entre -80 000 ans et nos jours.
La vallée du Verdouble
- De 80000 à 70000 ans : Chaud
- De 70000 à 60000 ans : Frais puis froid
- De 60000 à 50000 ans : Chaud
- De 50000 à 40000 ans : Froid
- De 40000 à 30000 ans : Très froid, puis froid
- De 30000 à 20000 ans : Frais, puis très froid
- De 20000 à 10000 ans : Très froid, frais puis chaud
- De 10000 à nos jours : chaud
Les Pyrénées-Orientales