Histoire
Préhistoire
Les premières traces d'activités humaines apparaissent au néolithique récent, aux alentours de -2200. Proches de l'eau, abritées par le relief, les civilisations du néolithique ont vécu sur la côte vermeille et nous ont laissé quelques traces : le dolmen du Col de la Creu et ses gravures rupestres par exemple, mais aussi le dolmen de la Cova de l'Alarb, un peu plus à l'Ouest. Ces ensembles mégalithiques se retrouvent tout au long de la chaîne des Albères, aussi bien du côté Sud que du Nord.
Antiquité
Vers le VIe siècle avant JC les premiers colons phéniciens débarquent à Collioure. Les collines de la côte sont alors peuplées par ces marchands qui font du commerce avec les tribus ibéro-ligures qui occupaient le territoire à cette époque. Puis vient vers -200 la colonisation romaine, tout d'abord pacifique puis militaire. Nouveaux maîtres du Roussillon, les romains vont développer les structures commerciales et agricoles grâce à de multiples voies de communication qui traverseront le pays et dont la plus connue est la Via Domitienne.
Celle-ci passait à Salses, puis descendait verticalement jusqu'à Elne où elle se scindait en deux. La voie normale passait par le Boulou, les Cluses et le col du Perthus, la voie secondaire était côtière, elle traversait le site de Banyuls pas encore peuplé à cette époque. Si vous avez l'occasion de monter à la tour de la Madeloch, qui domine la côte vermeille, vous pourrez voir sur le piémont la sépulture d'un officier de la 10e légion romaine, lointaine preuve de leur passage.
Les romains entrèrent en décadence vers 400, laissant la voie libre aux peuples germaniques qui traversèrent l'ancien empire. En 408 les Vandales franchirent les Albères et en 412 les Wisigoths fondèrent le royaume Goth à Toulouse dont l'influence agira sur le Roussillon. Au début du VIIIe siècle les sarrasins les écrasèrent en 735, puis définitivement en 811, les rois francs les repoussèrent en Espagne et récupérèrent les territoires du Sud : ce fut le début de l'occidentalisation.
Moyen-Age
La christianisation des nouvelles colonies franques, au IXe siècle, passa par l'édification de grands monastères qui essaimèrent des chapelles un peu partout, attirant les populations dans des lieux jusqu'ici inaccessibles. C'est l'origine de Banyuls. Durant le haut Moyen-âge on distingue la haute vallée de Banyuls de la plaine alluvionaire, proche de la plage. La haute vallée est traitée sur la page dédiée au hameau des Abeilles.
La plaine : St Jean
Dès la récupération des terres par les carolingiens sur les sarrasins, les premiers habitants avaient construit une petite chapelle près de la mer, sur un petit mamelon rocheux : St Jean l'Evangéliste. Ce lieu fut désigné dès 981 sous le vocable de Banyuls, ce nom désignant un étang (La plaine de Banyuls était alors très marécageuse). Par la suite le nom sera modifié pour apporter plus de précision : Banyuls de la Marenda est sa forme la plus aboutie.
Au milieu du XIIIe siècle les templiers asséchèrent cette plaine de Banyuls, puis lors du déclin de leur ordre les moines de St Pierre de Rodes vinrent s'y implanter. Ces derniers firent construire une cellera (enceinte fortifiée) au lieu-dit actuel Puig del Mas, soit un peu plus haut dans les terres par rapport à St Jean. Ce lieu va devenir un hameau, attirant les personnes cherchant la protection des moines, c'est là la vrai origine de Banyuls.
La Rectorie
Durant le XVIIIe siècle un autre hameau s'est créé près de Banyuls : La Rectorie. Il possédait une douzaine de maisons construites autour de l'église du même nom. Cette église apparaît pour la première fois dans les documents en 1197. Son appellation vient de Jean Banyols, l'un des curés, qui fut nommé recteur en 1502. Elle est faite en schiste à l'appareillage grossier. Le portail possède trois très beaux archivoltes. Le clocher-mur a trois niches et deux cloches, plus une troisième cloche au sommet. On l'atteint par des petites rues. Les sculptures au dessus du portail sont du XIIe, elles sont identiques à celles que l'on peut voir sur l'église de la Trinité. Elle contient des ex-voto, un Christ en croix du XVIIe, une statue de St Jean-Baptiste du XVIIIe, plus une bonne dizaine de statues.
La Plage
Quand au bord de mer, les premières maisons étaient des maisons de pécheurs, un habitat bien sûr temporaire. Au XVIIIe on en remplaça certaines par des maisons en pierres et en chaux, plus solides. Ainsi apparurent une bonne trentaine de foyers permanents, formant un nouveau site de peuplement tardif.
La guerre de 1793 et l'histoire récente
A la fin du XVIIIe siècle (1793-1795) eu lieu la terrible guerre franco-espagnole. Le village, situé à proximité de la frontière, subit de plein fouet les invasions successives des troupes espagnoles, puis françaises lorsqu'elles purent reconquérir leur territoire. Durant cette période, Banyuls ne put se défendre, contrairement à sa voisine Collioure, dotée d'une citadelle ou même d'Argelès, défendue par la Tour de Pujol.
Le XIXe siècle fut marqué par deux épisodes : Tout d'abord, l'arrivée du choléra. Cette terrible maladie ravagea la région durant l'année 1832, et le nombre d'habitants en souffrit. Ces habitants organisèrent une procession à St Sébastien pour faire reculer la maladie, et comme elle recula effectivement, cette procession fut maintenue. Il est intéressant de savoir qu'elle existe encore de nos jours !
Terminons par une anecdote. Durant la seconde guerre mondiale, Banyuls était la ville où vivait le docteur Gérau. Celui-ci se lia avec le secours suisse et ouvrit une pouponnière à la villa St Jean, à partir de juillet 1941. Ce lieu accueillit les enfants à la santé fragile, particulièrement ceux nés à la maternité suisse d'Elne, et ça jusqu'en novembre 1942. Cette villa, aujourd'hui détruite, se trouvait sur l'emplacement du parking du laboratoire Arago.