En 1344, après le règne de trois rois de Majorque, le royaume d'Aragon reprend militairement le royaume de Majorque, perçu comme une "verrue" dans ses territoires. Perpignan sera alors délaissée, marquant la fin de sa puissance politique, bien qu'elle connaisse une période de paix jusqu'en 1461.
Les épidémies
En 1348, la région traverse une année noire avec l'apparition d'une épidémie de peste qui dévaste la population, faisant des dizaines de milliers de victimes. De nombreux villages voient leur population décimée, certains perdant la moitié de leurs habitants, voire davantage. Paradoxalement, les survivants se regroupent dans les villes de taille moyenne pour éviter l'isolement dans les campagnes, marquant ainsi le début d'un exode rural qui durera près de cent ans. L'épidémie de peste reviendra à plusieurs reprises : en 1381, 1397, 1410 et enfin 1429. Par la suite, de rares foyers seront signalés, la maladie s'éloignant progressivement.
Cette épidémie aura cependant un côté bénéfique pour les survivants. En effet, à l'époque, les richesses étaient concentrées entre les mains d'une minorité. La réduction massive de la population a permis une redistribution plus équitable de ces richesses : moins de pauvres, mais une concentration plus importante de la richesse entre les mains des seigneurs qui la redistribuaient.
De nombreux témoignages relatent l'épidémie de peste en Roussillon. Aucun village ne fut épargné, et les documents d'époque en font état. Certains villages furent totalement dépeuplés, et la plupart des maisons, bien que petites, furent définitivement abandonnées. Par exemple, Vallserra, situé en Capcir, fut temporairement repeuplé, mais finit par disparaître.