C'est à la fin du VIIIe siècle que Charlemagne étend son empire vers le Sud, chassant les Sarrasins restés en Septimanie. Le siècle suivant, marqué par les nombreuses incursions des deux camps, voit la victoire des Francs et la création des comtés et évêchés, deux piliers pour l'installation des premiers chrétiens.
Depuis 1662, une nouvelle frontière entre la France et l'Espagne est reconnue entre les deux pays. Le roi de France décide alors d'imposer aux Catalans du Nord le même régime qu'il applique à toute la population française.
Repoussés par Charles Martel en 739, les Sarrasins se sont implantés sur l'actuelle Espagne, augmentée de la Septimanie, la bande littorale reliant les Pyrénées à la Camargue. Pris dans cette région, le Roussillon est sous contrôle des Arabes, qui n'exploitent pas vraiment leur nouveau territoire.
C'est en 751 que le roi des Francs Pépin le Bref, fils de Charles Martel, prit le pouvoir sur les Francs. Il décida cette année-là de prendre la Septimanie par la force et lança une vaste campagne militaire à cet effet.
L'armée ainsi constituée mit quatre années à conquérir la région. Les Sarrasins furent repoussés de l'autre côté des Pyrénées et, en 755, on put enfin fêter la victoire. Il ne restait plus qu'à conquérir la ville de Narbonne, capitale de la Septimanie arabe.
La libération de la région provoqua tout naturellement un exode : les populations wisigothiques, donc chrétiennes, qui vivaient encore dans le royaume arabe d'Espagne se déplacèrent vers le Nord, pour rejoindre un peuple certes autrefois ennemi (Francs et Wisigoths s'étaient affrontés pour l'Aquitaine trois siècles auparavant), mais avant tout chrétien.
Il faut savoir que les conditions de vie des chrétiens sous l'occupation sarrasine étaient tout à fait correctes. Il existait de nombreuses églises et même une cathédrale à Ausonne, siège d'un évêché. Ils étaient intégrés à la vie quotidienne des musulmans, dont ils partageaient la culture. Leur seule vraie raison d'inquiétude était le risque de devenir des otages du fanatisme, en particulier pendant les batailles contre les Francs, ce qui était courant.
Ainsi, les premiers émigrants s'implantèrent en Septimanie et rencontrèrent les habitants des montagnes, qui en descendirent pour trouver des conditions de vie plus faciles. Là aussi, les montagnards avaient survécu aux Sarrasins, ces derniers ne s'aventurant pas dans ces régions.
L'armée de Pépin le Bref mit encore deux ans à faire tomber Narbonne. Lorsque ce fut enfin fait, en 757, son armée prit la direction des Pyrénées, les franchit et s'attaqua à la conquête du versant sud des montagnes. Face à cette agression, les puissants seigneurs sarrasins traitèrent avec Pépin le Bref, lui permettant d'obtenir l'Aragon, c'est-à-dire un petit quart nord-est de la péninsule ibérique. Ce territoire vécut de façon autonome par rapport à la Catalogne, devenant un royaume indépendant, dirigé à partir de 1162 par un roi... catalan !
Le règne de Charlemagne : Deuxième conquête franque
Vient alors le règne de Charlemagne en 762, successeur de Pépin le Bref. Fidèle à son prédécesseur, il poursuit l'attaque contre les Sarrasins en Aragon et achève la conquête du territoire. Puis, il se tourne vers le nord de son empire et entame une lutte contre les Saxons, abandonnant la Septimanie.
Les premiers Francs arrivent à la suite des soldats pour coloniser les terres du Sud. D'abord en très petit nombre, puis progressivement davantage. Les derniers Wisigoths, qui vivaient encore sur la péninsule ibérique, mirent en place les premières villes fortifiées. Cependant, la région restait très peu sûre.
Les Sarrasins, bien qu'ils commerçaient avec leurs voisins, n'hésitaient pas à lancer des expéditions pour récupérer le maximum de richesses, d'esclaves et de biens divers. Au fil des années, ces incursions deviennent de plus en plus fréquentes, et le rapport de force entre les soldats sarrasins et francs penche de plus en plus en faveur des Sarrasins. Si bien que le territoire, bien qu'encore peuplé de Francs, retomba sous la coupe des Arabes.
Charlemagne est contraint de revenir avec une nouvelle armée pour reconquérir ses terres du lointain Sud, ce qu’il parvient à faire sans trop de difficulté. La Septimanie et les terres du Sud, que l'on commençait à organiser en comtés et évêchés, redevinrent une possession franque.
La troisième conquête franque
En 793, alors que l'ensemble du territoire commence à se structurer, les Sarrasins lancent une nouvelle attaque sur la Septimanie. Ils traversent les Pyrénées, mènent des expéditions et saccagent le territoire jusqu'à Narbonne. Parvenus à leur ancienne capitale, ils sont arrêtés par Guillaume, duc de Septimanie.
Face à cette nouvelle agression, Charlemagne prend la tête d'une nouvelle armée et revient dans le Sud. Il chasse les Sarrasins au-delà de l'Èbre et rétablit la tranquillité dans les villes de la future Espagne. Ce fut la toute dernière attaque d'envergure des Sarrasins.
La principale bataille a eu lieu sur les hauteurs de Passa, près de Thuir. La victoire étant totale, Charlemagne décida de créer en ces lieux un monastère appelé fort justement Monastir del Camp (Monastère du Campement), un bâtiment qui existe toujours aujourd’hui. C'est ainsi que les terres du Roussillon, mais aussi tout le versant sud des Pyrénées sur environ 200 km, furent définitivement aux mains des Francs.
Durant ces périodes de reconquêtes, le territoire fut organisé en comtés, subdivisions administratives, et en évêchés, entités religieuses. Voyons à présent comment ces structures ont vu le jour.