Prades

Entre ville et village, la sous-préfecture du Conflent nous offre une belle vue sur le Canigou



Prades, on la connaît surtout en tant qu'étape de la route de Cerdagne, mais c'est une ville qui gagne à être visitée. A la fois gros village catalan et petite ville de province, il y fait bon vivre à la fois grace à son environnement agréable et son ambiance décontractée.

L'été, c'est une ville très animée.

Prades, on la connaît surtout en tant qu'étape de la route de Cerdagne, mais c'est une ville qui gagne à être visitée. A la fois gros village catalan et petite ville de province, il y fait bon vivre à la fois grace à son environnement agréable et son ambiance décontractée.

L'été, c'est une ville très animée.

Ville agréable et économiquement dynamique, Prades est l'une des deux sous-préfectures des Pyrénées-Orientales, avec Céret. Prades, c'est une ville paisible mais vivante, où il fait bon vivre, avec un environnement verdoyant, des liens sociaux forts et une attractivité marquée. Anciennement dirigée par Jean Castex, appelé à devenir Premier ministre, elle connut alors une certaine aura au niveau national.


Urbanisme

L'urbanisme de Prades est caractérisé par un croisement : la ville s'est construite au carrefour des routes longeant la Têt et de la vallée de la Castellane, prolongée au sud par la vallée de Taurinya. La ville est centrée sur l'église Saint-Pierre, une magnifique église de grande taille, réputée pour posséder le plus grand retable baroque de la région (titre disputé avec l'église de Baixas). Les rues du centre sont animées et belles, mais un peu trop envahies par les voitures. De grands parkings au centre nuisent quelque peu à l'impression de sérénité pour les piétons. Le centre-ville est plutôt vaste, avec de nombreuses rues et ruelles larges. Prades ne possède pas de cellera, contrairement à la plupart des villes du département. Une cellera est un espace entre l'église et l'ancien rempart, situé généralement à 30 pas de l'église, formant un cœur de ville dense avec des ruelles minuscules. À Prades, pas de cellera, mais des rues larges et modernes, témoignant de l'évolution de la ville au fil du temps.

La ville, installée dans un méandre de la Têt sur une zone plane parfaitement cultivable, s'est naturellement étendue dans toutes les directions. Cependant, le nord a été restreint par la présence de la Nationale 116, qui monte en Cerdagne, ce qui a conduit à un développement des nouveaux quartiers à l'est et à l'ouest, zones plus propices à la construction. Au sud, les quartiers ont été limités par la proximité des collines.


Équipements, aménagements urbains

Prades est bien dotée en équipements, notamment dans le domaine culturel. Outre la médiathèque, courante dans de nombreuses villes, Prades possède un cinéma et l'espace Pau Casals. Pau Casals, de son vrai nom Pablo Casals, est un célèbre violoncelliste espagnol, figure de l'anti-franquisme, exilé à Prades où il fonda un festival de musique qui perdure chaque année. Cet espace est un véritable musée consacré à ce personnage emblématique.

Prades dispose aussi de l'Espace d'exposition Martin Vivès, qui présente des collections muséales permanentes. Gratuit, ce musée est consacré aux œuvres de Martin Vivès et de François Branger, deux artistes-peintres pradéens. Les expositions permanentes alternent avec des expositions temporaires dédiées à l'art et la culture en Conflent. La ville possède également une école de musique intercommunale qui propose des cours de musique dès l'âge de 4 ans, ainsi que l'espace Gelcen, dédié à divers arts comme la poterie, la couture, la peinture et la verrerie.

D'un point de vue sportif, Prades dispose de deux terrains de rugby et de football, plusieurs terrains de tennis et une plaine des jeux, vaste zone comprenant différents types de terrains pour tous les âges, à proximité de la chapelle de Canoha.

La ville compte également une déchetterie et un pôle santé, attirant de nombreux professionnels de santé, ce qui est un atout pour la population locale.


Jeunesse, scolarité

Du point de vue scolaire, Prades est bien équipée, attirant la population des environs dans ses établissements du secondaire. On y trouve une crèche intercommunale, deux écoles maternelles (Louis Pasteur et François Arago), l'Institution Saint-Joseph, et une école catalane, La Bressola. La ville propose des accueils périscolaires, une garderie, ainsi qu'un accueil pendant les vacances scolaires et les mercredis. Pour le primaire, les élèves peuvent fréquenter l'école Jean Clerc, Jean Petit, ou les écoles bilingues catalanes de La Bressola et de l'Institution Saint-Joseph. Les élèves du primaire peuvent aussi être accueillis au centre de loisirs pendant les périodes périscolaires.

Les élèves plus âgés iront au collège Gustave Violet, au lycée Charles Renouvier, ou à l'Institution Saint-Joseph. La Bressola n'offre pas d'enseignement au-delà du primaire à Prades. Les collégiens et lycéens disposent d'un Pôle jeunesse, espace où ils peuvent s'informer sur les formations, et d'un Point d'Information Jeunesse, structure d'échange, d'écoute et d'information pour les jeunes de 12 à 25 ans.


Vie économique

La vie économique de Prades est relativement dynamique. La ville concentre une partie de l'activité du Conflent, sous forme de commerces, d'artisanat et d'entreprises.

Les commerces, majoritairement situés au centre-ville et autour de l'église, incluent de nombreux métiers de bouche (restaurants, bars, cavistes, traiteurs, boulangers, bouchers, épiceries, etc.), ainsi que des services à la personne, tels que des salons de coiffure et des ongleries. Quelques magasins de prêt-à-porter témoignent de la vitalité du commerce local. On trouve également des banques et des assurances.

D'autres services sont fournis par des artisans dans des domaines variés tels que la construction (maçons, plombiers, électriciens, architectes), l'immobilier et la mobilité (garagistes, concessionnaires automobiles, sociétés de transport, taxis). Cette liste est non exhaustive, car de nouvelles entreprises voient régulièrement le jour.


Vie sociale

Prades abrite de nombreuses associations, preuve de sa vie sociale active. Ces associations se concentrent essentiellement sur des activités culturelles, sportives ou solidaires.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre

Au XVIIe siècle, l'église initiale, construite au IXe siècle, fut remplacée par une nouvelle consacrée à Saint-Pierre. Immense comme une cathédrale, l'église Saint-Pierre de Prades est un édifice de style baroque, construit entre 1606 et 1699 sur l’emplacement de l’ancienne église romane. Elle est ornée de plusieurs retables baroques, dont le maître-autel, œuvre du sculpteur catalan Joseph Sunyer, réalisé entre 1696 et 1699. C’est le plus grand retable baroque de France, représentant Saint-Pierre vêtu en pape et entouré de scènes de sa vie : marche sur les eaux, libération de prison, remise des clefs par Jésus, et crucifixion. Ce retable intègre aussi les douze apôtres et des anges aux ailes déployées, jouant de la trompette.

En savoir plus sur l'église Saint-Pierre de Prades


Saint-Martin-de-Canoha

Saint-Martin-de-Canoha

Saint-Martin-de-Canoha

Entre Ria et Prades, l’église Saint-Martin de Canoha est un édifice roman catalan du XIe siècle, à nef unique voûtée en berceau, avec une abside semi-circulaire et un chevet extérieur richement décoré d’arcatures aveugles. Son clocher-mur est moderne, tandis qu’à l’intérieur, on trouve un retable datant de 1613. Aujourd'hui, Saint-Martin est une propriété privée, mais elle fut autrefois un village autonome.


La Sacristie

La Sacristie

La Sacristie

La Sacristie est un hameau de Prades situé au sud de la ville. Petit mais vivant, ce hameau se distingue par ses maisons habitées et bien entretenues ainsi qu’une vie sociale active, le rendant particulièrement agréable.

En savoir plus sur La Sacristie.


Autres éléments du patrimoine

Le territoire comprend deux oratoires, l’un dédié à Notre-Dame de Montserrat et l’autre à Saint Gaudérique. Sur la place Saint-Côme et Saint-Damien, une niche abrite les statues des saints patrons des chirurgiens, à l’emplacement de l’ancienne église de Prades, aujourd'hui remplacée par une maison individuelle. Mentionnons également le canal de Bohère, qui passe au sud de la ville et irrigue la plaine du Roussillon.

Les automobilistes empruntant la RN116 connaissent bien la grande cheminée d’usine, vestige d’un site créé en 1874 par le maître de forge Remy Jacomy (1818-1889), devenu par la suite une usine chimique produisant la poudre “Chefdebien”, célèbre pour ses effets contre les maladies de la vigne.

Sur la place Saint-Côme et Saint-Damien, une niche abrite les statues des saints patrons des chirurgiens, rappelant l’emplacement de l’ancienne église de Prades, remplacée aujourd’hui par une habitation.


Histoire

Le territoire de Prades ne possède pas de vestiges de l'époque préhistorique. Pourtant, nos lointains ancêtres ont vécu dans les collines du Conflent, qui étaient pour eux idéales (boisées, proches de la plaine, avec un climat doux). Quelques autres communes des environs possèdent, en guise de preuve, des dolmens ou menhirs, bien que l'érection des mégalithes soit apparue assez tardivement (-2200).

En réalité, l'histoire de Prades remonte à l'époque romaine, comme l'indique la présence de pièces romaines retrouvées sur le site de la ville. Bien que des Romains aient vécu en ces lieux, il n'existe pas de preuve qu'ils soient à l'origine de la construction de la ville. Après la chute de l'Empire romain, les Vandales (408) puis les Wisigoths (412) prirent le Roussillon, mais ni les uns ni les autres n'ont laissé de traces visibles à Prades. En 739, les Sarrasins prennent le Roussillon, et les populations wisigothiques (chrétiennes) quittent la région qui se désertifie. Il faudra attendre l'arrivée de Charlemagne et sa conquête des Pyrénées (811) pour entrer dans la période carolingienne.

Au IXe siècle, l'église Saint-Pierre de Prades est construite. Comme partout ailleurs en Roussillon et en Cerdagne, ce n'est pas la construction du bâtiment en elle-même qui est importante, mais ce qu'elle représente : la possibilité pour les habitants des métairies éparses de se regrouper autour d'un lieu reconnu par tous. La construction de l'église a donc marqué le début de ce regroupement, amorçant ainsi la formation de la ville.

En 843 a lieu le premier événement important de l'histoire de Prades. Cette année-là, Sunifred, comte du Roussillon, et son épouse Ermessinde donnent l'église à l'abbé Andedatus de l'abbaye de La Grasse, en Languedoc. Cette abbaye reçoit alors non seulement l'église, mais aussi les terres qui en dépendent et les habitants eux-mêmes, comme c'était le cas pour les terres appartenant aux nobles. Cette église Saint-Pierre sera reconstruite au milieu du XIIe siècle, dans le style roman. Elle est alors dotée d'un clocher (30 m de haut, 6 m de côté, avec cinq niveaux).

En 1276, le Royaume de Majorque est créé par Jacques II d'Aragon. Le Conflent passe sous sa domination, et Jacques II accorde de nombreux avantages à ces nouvelles terres, ce dont Prades profite largement. Les habitants vouent alors un culte à leur bienfaiteur. Cependant, en 1344, le royaume de Majorque est repris militairement par Pierre IV d'Aragon. Le troisième et dernier roi de Majorque, Jacques II, s'enfuit en France, et le Conflent repasse sous l'autorité de l'Aragon.

En 1347, Jacques II prend sa revanche. À la tête d'une nouvelle armée, il envahit le Roussillon, puis le Conflent et la Cerdagne. Prades l'accueille à bras ouverts, mais quelques jours plus tard, le roi d'Aragon Pierre IV reprend la ville. La population est épargnée grâce à l'intervention du pape. En 1350, un hôpital est créé à Prades, mais il ne prend une importance réelle qu'en 1588, lorsque Jeanne Noguer y fait construire une chapelle dédiée à Notre-Dame d'Espérance.

En 1423, la ville se dote d'un consulat, comme il était de coutume à l'époque, bien que légèrement plus tardivement que d'autres villages. Ce n'est qu'à la fin du XVIe siècle que le domaine royal acquiert le droit de justice. Un document daté du 31 mai 1581 rapporte un événement important pour la communauté : les consuls de Prades adressent une requête à Honoré d'Oms, camérier de La Grasse, pour obtenir la cession d'un pailler ou d'un grenier à foin jouxtant l'église afin de l'agrandir. Cette demande est accordée.

En 1773, le siège de la Viguerie du Conflent est transféré de Villefranche à Prades, devenue alors une ville plus importante. Cette importance est conservée jusqu'en 1865, date à laquelle Prades devient sous-préfecture, fonction qu'elle conserve jusqu'à aujourd'hui.

Les principaux bâtiments historiques de Prades ont été construits à des périodes diverses. Ainsi, l'église Saint-Pierre est édifiée de 1606 à 1696 sur les vestiges d'une église romane du IXe siècle. La mairie date de 1850, et le palais de justice est construit sept ans plus tard (1857).

Concernant l'histoire moderne, un événement notable se déroule en 1940. Le 3 juin 1940, la ville de Menton est menacée par les troupes de Mussolini, qui tentent de pourchasser les Italiens ayant fui le fascisme. Par prudence, les autorités militaires ordonnent l'évacuation de la population civile. Le 7 juin 1940, 15 700 Mentonnais sont envoyés dans les Pyrénées-Orientales, répartis dans 83 communes. Prades en accueille 1 500, qui y resteront six mois.


Héraldique

Blason Prades

Expression héraldique

Écu en losange : d'azur semé de fleurs de lys d'or, à l'écusson en bannière d'argent chargé de Saint Pierre de carnation, vêtu de gueules et de sinople, nimbé d'or, tenant de sa dextre une paire de clefs du même et de sa senestre un livre également d'or.

Description

Le blason de Prades présente une description héraldique relativement détaillée. Voyons cela en détail pour mieux comprendre et observer les différences avec la représentation visuelle ci-dessus. La description commence par sa forme : un écu en losange. Il est "d'azur" (bleu en héraldique), semé de "fleurs de lys d'or", c'est-à-dire que le fond est orné de fleurs de lys dorées. En son centre, un écusson représente Saint Pierre "en carnation", ce qui signifie qu'il est représenté sous son apparence de saint. Alternativement, il aurait pu être décrit "au naturel", c'est-à-dire en tant qu'homme ordinaire.

Saint Pierre est vêtu de "gueules et de sinople" (rouge et vert), nimbé d'or (auréolé de jaune), et dans sa "dextre" (main gauche), il tient une paire de clefs "du même". L'expression "du même" indique que la couleur des clefs est identique à celle de l'élément précédent, ici l'auréole, donc elles sont également dorées. Dans sa "senestre" (main droite), il tient un livre "aussi d'or" (également doré).

Explications

Le blason de Prades représente Saint Pierre, le saint patron de la ville. Il porte un livre dans sa main droite et une paire de clefs dans la main gauche. Dans la représentation ci-dessus, le blason est présenté sur un fond aux couleurs de l'Aragon (jaune avec quatre bandes verticales rouges). Cependant, selon la description héraldique, le blason devrait être sur un fond bleu, orné de fleurs de lys dorées.

Pourquoi un tel blason ? Tout simplement parce que Saint Pierre est le saint patron de Prades, une pratique courante dans l'héraldique. Le bleu et les fleurs de lys évoquent la royauté française.



Situation et accès

Prades se situe dans le Bas-Conflent, approximativement au centre du département. C'est une ville de taille moyenne, sous-préfecture, située dans la vallée de la Têt, juste avant que celle-ci se resserre pour laisser place à la route nationale sinueuse que l’on emprunte pour monter en Cerdagne.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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