Perpignan, c'est... une ville du Sud, typiquement catalane. Elle ressemble à tous les villages qui l'entourent, avec des ruelles du centre-ville très étroites, des bâtiments en galets de rivière et en cayroux, des places ombragées par des ormes ou des platanes. Elle est juste plus grande que ces villages, et avec l'urbanisation excessive de ses alentours, elle est devenue, comme beaucoup d'autres, tentaculaire. Ses quartiers périphériques ont perdu leurs âmes, pour peu qu'ils en avaient un, mais le coeur de ville est indéniablement resté authentique.
Perpignan, c'est... une population hétéroclite, faite de différentes cultures, venue pour des raisons variées d'horizons parfois lointain. Au centre-ville les samedis après-midi les jeunes de nos villages croisent les familles en promenade, en route pour une administration quelconque ou à la recherche d'un cadeau original dans l'une des boutiques du centre.
Perpignan, c'est... des quartiers bien définis ayant leurs propres âmes, parfois bien loin de leurs voisins. Perpignan se caractérise aussi par une sectorisation géographique correspondant à une origine culturelle particulière. Il y a un faible taux de brassage et le communautarisme est réel. La preuve, ce sont les clichés que l'on attribue facilement à chaque quartier : St Matthieu, le quartier populaire, St Jacques, le quartier gitan, le Moulin à vent, quartier pieds-noirs, etc. Ces clichés ont toutefois tendance à tomber, émiettés par le temps qui passe et les volontés urbanistiques de la ville.
Perpignan, c'est aussi... le coeur de la catalanité française, une identité n'existant qu'ici, dans ce "petit" territoire formant l'essentiel du département des Pyrénées-orientales et qui n'a de pendant que dans les autres régions de la Catalogne, hispaniques et hispanophones, comme nos voisins du Gerones ou des Valencias. La catalanité française est un dérivé de la culture originale de ce territoire, une culture qui s'est forgée au cours des 700 ans d'indépendance de la Catalogne (897-1635), mais qui s'en est détaché depuis l'annexion du Roussillon et de la Cerdagne à la France, lors du traité des Pyrénées, en 1635. Depuis, la langue française a pris le dessus sur le Catalan qui s'est peu à peu perdu dans les conversations quotidiennes, mais l'on entend encore régulièrement des expressions ou des mots catalans par ici.
Perpignan, une urbanisme lié à son histoire
L'histoire de Perpignan nous a légué une ville à l'extension épisodique. Ainsi, le coeur de la ville initiale, celle du XIIe siècle, est représenté par l'église St Jean le vieux et les blocs de maisons qui y sont accolés. Il y avait même un ancien château féodal mais celui-ci a été détruit. Il n'en reste que des souterrains, actuellement sous le cour Maintenon du centre. Puis, plus tard, une première, puis une seconde rangée de remparts sont venus protéger la ville. Au XIVe siècle un 3e rempart marque une nouvelle extension, lançant encore plus loin l'étendue des habitations. La rue des Remparts marque cette extension.
Puis la ville poursuivit son extension à l'extérieur des remparts, au XVIIe et XVIIIe siècle, avec qu'au XIXe ils ne soient détruits. Le Castillet en est un vestige. Le XXe siècle verra la construction successive des quartiers périphériques se développant parfois dans ces zones géographiquement très éloignées du centre-ville, comme c'est le cas des quartiers de Catalogne ou la ville nouvelle du Moulin à vent.
Si le schéma de développement urbanistique de Perpignan n'est pas originale, il a pour lui sa précision, car c'est bien quartier par quartier que s'est développé cette ville, au contraire d'autres qui ont vu leurs développement se faire par "grignotage" du territoire périphérique. Des cas de grignotage existent bien à Perpignan, mais ils sont terriblement rares.
Depuis la fin du XXe siècle les constructions se font beaucoup plus rares à Perpignan. Quelques nouveaux quartiers apparaissent, comme celui du carré d'or, juste avant le centre commercial de la route de Canet, mais il n'y a plus de grandes réalisations, se sont plutôt des ajouts à des blocs urbanistiques existants qui sont réalisés. Ainsi de nouveaux immeubles apparaissent au Moulin à vent, un petit quartier d'une vingtaine de maisons s'est même construit juste avant Tecnosud, et sur la route de Toulouges quelques nouveaux immeubles tout neuf, mais ça reste relativement anecdotique. En fait, ce sont surtout les villages de la plaine du Roussillon du profitent de l'augmentation rapide de la population des Pyrénées-Orientales : Pia est en train de passer de 8500 à 13500 habitants en quelques années, Canet connait une forte augmentation également, Saleilles, Cabestany, Le Soler sont des villes qui lancent de grandes zones résidentielles régulièrement, etc.
Des quartiers à l'identité forte
Géographiquement les quartiers de Perpignan sont donc parfaitement définis. Hérité de l'histoire, récente ou pas, ils se sont développés avec une mentalité propre à ceux qui l'ont occupé initialement. Il n'y a pas vraiment de cas de transfert de population d'un quartier à l'autre, sauf dans celui, emblématique, de la population du centre-ville qui était, depuis le Moyen-âge et jusqu'au milieu du XXe siècle, une population aisée et qui a laissé la place à une fraction plus populaire, les personnes aisées préférant le confort des villages de la plaine du Roussillon aux immeubles anciens du centre.
Le centre-ville est limité par la Tet au Nord et le parcour de l'ancien rempart démoli au XIXe siècle, il suit les boulevards des Pyrénées, Jean Bourrat, Aristide Briand, etc. Le quartier de la citadelle a une identité propre car il est plus éloigné du centre, de même que la Réal, St Jacques, St Matthieu, Clémenceau. A l'Est, Las Cobas est plutôt populaire avec de grands ensembles d'immeubles, on y loge une des familles avec une forte densité de population. Encore plus à l'Est il y a le quartier du Clos Banet, résidentiel, bâti dans les années 50, puis le Mas Vermeil, quartier chic de Perpignan aux villas arborées.
Au Sud de la Ville on trouve cet étrange ensemble d'immeubles blancs, de grandes hauteurs mais plutôt étroits : C'est le quartier du Moulin à vent, un quartier né dans les années 60 pour loger, entre autre, la population pieds-noirs arrivant d'Algérie. Ces jeunes familles refirent leurs vies à Perpignan, apportant une nouvelle source culturelle se melant à la population locale, et vieillirent sur place. De nos jours ce quartier est toujours largement habité par des personnages âgées, la plupart ayant vécu en Algérie. Il est toutefois mixé avec une population étudiante car la faculté de Perpignan est toute proche, comme le parc des sports d'ailleurs. Le moulin à vent est en train de s'agrandir, des nouveaux immeubles se construisent régulièrement au Sud sur des terrains inutilisés pour l'instant, et ça après des décennies sans modification. A noter que c'est un quartier vivant, il représente une sorte de ville dans la ville. Non seulement il a des limites évidentes, mais en plus il est doté de ses propres commerces, ses promenades, ses parcs, etc.
En poursuivant le tour de Perpignan on tombe ensuite sur les quartiers de St Martin et Mailloles au Sud-Ouest. Il s'agit de zones géographiques très variées où les immeubles d'un bon standing cotoient les HLM populaires de Mailloles. Les rues les plus à l'Est ne sont pas différentes de celles du centre. D'ailleurs la présence des lycées Bon-Secours et Arago en font un quartier dynamique, jeune. C'est aussi un quartier fortement pollué par la circulation automobile.
A l'Ouest de Perpignan on trouve ensuite le quartier St Assiscle, formé de barres d'HLM à taille humaine et de maisons individuelles aux petits jardins coquets. C'est un quartier calme, pour peu que l'on ne soit pas sur les grands axes de communication, si le long de la voie de chemin de fer. La zone de St Assiscle à la forte densité est formée de rues très étroites.
Vient enfin toute la partie Nord de Perpignan, c'est le Vernet. Le Vernet est un ancien village indépendant qui a été fagocyté par Perpignan, il se divise en 3 : Le Haut-Vernet, qui longe la Têt, le Moyen-Vernet, qui est le coeur de l'ancien village, et le Bas-Vernet, tout au Nord. Le bas-Vernet jouxte la grande zone industrielle et artisanale de Perpignan, qui est en fait sur le territoire de sa voisine la ville de Pia.
- Le Haut-Vernet est essentiellement constitué de maisons du début du XXe siècle, c'est un quartier relativement agréable qui a été désenclavé récemment par la construction d'un passerelle entre ce quartier et le centre-ville. Il y a là-bas de nombreux immeubles résidentiels tout comme quelques quartiers de pavillons individuels, la plupart du temps accolés. A noter que certaines rues sont très calmes.
- Le Moyen-Vernet est centré sur le carrefour de la patte d'oie, un nom issu de sa forme. C'est là que se trouve l'ancienne église du vieux village du Vernet, ainsi que le monument ayant servi de base à la mesure du mètre-étalon. C'est une bien curieuse histoire à lire ici. Il y a relativement peu d'habitations au Moyen-Vernet par rapport à d'autres quartiers de Perpignan, mais il y a plus d'insfrastructures : Deux collèges et un lycée, un ensemble sportif, l'hôpital de la ville, l'aéroport, etc.
- Le Bas-Vernet est constitué d'immeubles HLM, il y a très peu d'autres types d'habitation. C'est un quartier enclavé qui vit en autarcie. Depuis quelques années un plan d'action a permis quelques améliorations : Des immeubles ont été refaits, une voie d'accès améliore la circulation et des infrastructures sportives y ont été créées. D'ailleurs c'est ici que se trouve le centre de formation de L'USAP, l'équipe de rugby professionnelle de Perpignan.
Les autres quartiers : Il existe bien sûr bien d'autres quartiers à Perpignan, cette liste est approximative et tente de couvrir toute la surface urbanisée de la ville mais elle est totalement arbitraire. C'est surtout en descendant dans le détail de chaque quartier que l'on va voir des sous-ensembles dont les plus marquants sont au centre-ville. On a parlé de St Matthieu, St Jacques, mais il y a aussi le quartier Clémenceau, La Réal, le secteur des platanes (Boulevard Wilson), St Jean, la quartier de la citadelle, etc. Plus au Sud il y a le quartier de Catalogne et de Tecnosud, à l'Ouest Orle et sa vaste zone industrielle pour les transporteurs, etc.
Les quartiers les plus pauvres sont à coup sûr ceux de St Assiscle, St Jacques, St Matthieu, au Haut-Vernet et les HLM Diaz du Moyen-Vernet. A l'inverse, les quartiers les plus chics sont le Mas Vermeil, les quartiers Wilson et Clémenceau du centre et certaines zones de St Martin. Mais l'on trouve du bon et du moins bon partout.
Ses infrastructures
Gare TGV et aéroport
Les infrastructures de Perpignan semblent être à la hauteur de la population. Il y a probablement de nombreuses choses à critiquer, mais globalement la ville ne semble pas sous-équipées. Les principaux manques concernent des prestations qui ne dépendent pas de la ville : L'arrivée du TGV en vitesse rapide est attendue pour l'annéee... prochaine, c'est à dire toujours plus tard. On a arrêté de compter le nombre de report du projet de construction de la liaison à grande vitesse entre Nîmes et la frontière espagnole depuis des années. Et pourtant, la gare SNCF de Perpignan a bel et bien été construite, avec des commerces, des services qui ont rapidement ouverts, et ont fermés illico-presto. Il faut dire que la gare SNCF est constamment vide, alors forcément, l'idée de faire un nouveau pôle de commerce ici a été voué à l'échec. Depuis sa construction, la gare SNCF est le rendez-vous de tous les courants d'air de la ville, mais c'est à peu près tout.
L'autre prestation manquée, ce sont les liaisons aériennes. L'aéroport de Perpignan (qui est réellement à Rivesaltes a été refait récemment, c'est un bel outil pour améliorer les communications avec les autres régions. Et il est effectivement utilisé à grande échelle par les flots de touristes venant dans la région l'été, ce qui est très appréciable. Mais le manque de liaisons et la concurrence d'autres aéroports régionaux lui porte préjudice. Là aussi ce n'est pas la faute à la ville de Perpignan qui a un bel aéroport mais plutôt de sa situation géographique très éloigné sur le territoire métropolitain.
Collèges, lycées, universités
En ce qui concerne l'éducation des enfants la ville est dotée de plusieurs collèges aux situations variées. De toutes façons ils sont tous relativement saturés, donc ce n'est pas la taille de la population qui fait leurs différences, c'est plutôt leurs situations géographiques. Idem pour les lycées, avec un lycée de centre ville plutôt bien côté (Lycée Arago), un autre ayant perdu son âme (Le Clos Banet, devenu entretemps le lycée Picasso), et quelques autres aux situations diverses. En fait, question lycée, la côte dépend surtout de la filière car au sein même d'un lycée il peut y avoir des réussites complètement différentes.
L'université de Perpignan est située au Sud de la ville, face au quartier du Moulin à vent. Le campus est assez vaste et plutôt agréable, avec de larges espaces verts. Il s'est étendu, ces dernières années, sur la partie Ouest de la ville, et une partie des cours se fait désormais au centre ville, donc au cas où vous souhaitez y suivre des cours, regardez bien où ils sont donnés. L'université possède un "pôle recherche" qui est partiellement déporté à Tecnosud (la zone de haute technologie de Perpignan) et - je crois - au four solaire d'Odeillo, près de Font-Romeu.
Collèges
Albert Camus (Public)
Jeanne d'Arc (Privé)
Joseph Sébastien Pons (Public)
Madame de Sévigné (Public)
Jean Macé (Public)
La Garrigole (Public)
St Louis de Gonzague (Privé)
Jean Moulin (Public)
St Exupéry (Public)
Marcel Pagnol (Public)
Maintenon (Privé)
St Jean (Privé)
Lycées
Ecole Pigier (Privée, technique)
Ecole Rive gauche (Privée, technique)
Charles Blanc (Public, professionnel)
Jean Lurçat (Public, polyvalent et technologique)
Aristide Maillols (Public, polyvalent et technologique)
Pablo Picasso (Public, polyvalent et technologique)
François Arago (Public, polyvalent et technologique)
St Louis de Gonzague (Privé, polyvalent)
Léon Blum (Public, professionnel et technologique)
Moulin à vent (Public, technologique)
Bon-Secours (Privé, général et technologique)
Ecole Maso (Privé, professionnel et technologique)
Marrillac (Privé, technologique)
Université
Arts, Lettres, Langues
Droit, Économie, Gestion
Sciences Humaines et Sociales
Sciences, Technologies, Santé
Equipements sportifs
Par contre dans le domaine des équipements sportifs on constate des disparités. En effet, si la ville s'est dotée tôt d'un magnifique parc des sports, ce dernier n'a pas été régulièrement amélioré, le rendant dans un état certes utilisable mais peu pratique. Ces deux gymnases étaient devenus vétustes et les terrains de sport extérieurs nécessitaient de grandes réfections, et c'est ce qui a été fait, relativement récemment. Aujourd'hui ce parc des sports est dans un bon état, mais il n'est pas vraiment utilisé à 100%. Pour en avoir la preuve il suffit de s'y balader la journée pour constater qu'aucun terrain n'est vraiment utilisé. Ce parc, situé au Sud de la ville, juste à côté de l'université, est donc un bon outil mais peu utilisé.
Par ailleurs il existe bien d'autres lieux à Perpignan pour faire du sport. Plusieurs quartiers ont un city-park, en particulier des quartiers sensibles, et il existe plusieurs terrains de football/rugby : Deux au Haut-Vernet, un au Moyen-Vernet, un au parc Sant Vicens, un porte d'Espagne, un à Mailloles, sans compter ceux des lycées et des collèges ainsi que ceux du parc des sports, au Moulin à vent (qui en a un, aussi). Pour finir avec les stades il faut citer bien sûr les deux stades des équipes professionnelles de Perpignan ; le stade Aimé Giral,qui héberge l'USAP (Rugby), et le stade Gilbert Brutus, qui accueille les Dragons catalans (XIII). Et puis il y a le terrain de football historique de la ville, il est à Mailloles.
Les piscines sont assez nombreuses. La principale est près du parc des sports, c'est le grand complexe aqua-ludique de Perpignan, mais il en existe d'autres, dont une grande, récente, au Vernet. C'est celle de Gilbert Brutus. Il en existe aussi une à la Garrigole, également.
L'athlétisme, à Perpignan, se pratique au parc des sports où se trouve une belle piste et tous les équipements associés à ce sport. C'est une belle réalisation qui a été remise à niveau récemment et qui semble assez bien utilisé par le club local. Des compétitions y sont régulièrement organisées. Sinon, sachez qu'à Bompas il y a un très beau gymnase d'athlétisme.