De nos jours, il n’y a pas grand-chose à dire sur D’Orle. Quartier uniquement commerçant de Perpignan, il faut vraiment le savoir pour s’intéresser à la présence, sur place, d’un bâtiment religieux historique qui donna naissance à une petite communauté aujourd’hui disparue… et ce, depuis fort longtemps !
Collioure
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De nos jours, il n’y a pas grand-chose à dire sur D’Orle. Quartier uniquement commerçant de Perpignan, il faut vraiment le savoir pour s’intéresser à la présence, sur place, d’un bâtiment religieux historique qui donna naissance à une petite communauté aujourd’hui disparue… et ce, depuis fort longtemps !
Orle est un quartier de l'ouest de Perpignan, assez excentré. C'est une zone commerciale, mais pas au sens où le particulier vient faire ses emplettes le samedi après-midi. C'est plutôt un lieu qui propose des services et des biens aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. On n'est pas très loin de Saint-Charles ici, et ça se voit. Les magasins qui se trouvent par ici sont grands, et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils sont ici : cette zone offre de vastes terrains aux entreprises pour construire de grands hangars d'entreposage ou de commerce, des entreprises qui ont besoin d'espace. D'ailleurs, devant chaque magasin, il y a un très grand parking, preuve que les terrains ne sont pas si chers que ça pour s'installer.
Orle était initialement un village indépendant de Perpignan. On y voit toujours une ancienne église, devenue au fil des ans un ermitage. Elle est de nos jours bien abîmée, jouxtant une route très passante ; elle paraît promise à la démolition alors qu'au contraire, elle devrait être bien mise en valeur, dans ce secteur si peu intéressant, culturellement parlant.
Il n'y a donc pas grand-chose à dire sur Orle, si ce n'est qu'on ne voit pas trop l'intérêt de traîner ses baskets par ici, sauf à y avoir un intérêt particulier.
Histoire
Curieusement, pour un secteur aussi moderne de nos jours, le territoire d’Orle est un site archéologique de grande importance. En effet, assez récemment, des fouilles archéologiques préventives menées lors de la construction du lotissement « Le Petit Prince » ont révélé un site vieux de 6000 ans, c’est-à-dire du Néolithique moyen. Ce sont les poteries et les silex découverts qui ont permis cette datation.
La zone mise à jour était habitée par un groupe local dit « de Montbolo », qui rassemblait, 4500 ans avant J.-C., toute la Catalogne. Sur 1000 m2 de fouilles, on a trouvé une quarantaine de silos à grain, ainsi que 250 meules sur galets destinées à moudre les céréales. L’importance du stockage suggère qu’il s’agissait d’un site de mise en commun des denrées céréalières de plusieurs groupes.
Par la suite, ces silos ont servi de sépultures. Cinq d’entre eux ont été découverts contenant des personnes enterrées : trois adultes et deux enfants. Ils ont été retrouvés en position fœtale, caractéristique du Néolithique moyen et inférieur. Le site abrite également une tombe d’incinération contenant encore des restes osseux déposés dans une petite fosse.
Plus tard, on sait que le Roussillon fut envahi successivement par les Celtes (-500), les Romains (-121), les Wisigoths (408), les Sarrasins (735) et enfin les Francs (811, sous Charlemagne). Aucun de ces peuples n’a laissé de traces sur ce territoire, probablement trop difficile à défendre et peu exploitable. À l’arrivée des Carolingiens, le Roussillon et la Cerdagne furent découpés en comtés (pouvoir temporel) et en évêchés (pouvoir spirituel). Orle entra alors dans le giron du comte de Bésalu (du nom d’une ville aujourd’hui en Espagne) et on trouve les premières mentions de cette paroisse.
En 1190, Béranger d’Orle lègue par testament les manses qu’il possède à Taxo d’Avall aux Templiers, ce qui permit à ces moines de développer une infrastructure dès 1264. Les Templiers détenaient un énorme pouvoir en Roussillon au XIIIe siècle. On peut encore voir les vestiges d’une chapelle de la commanderie des Templiers datant du XVe siècle.
Vers la fin du XIIe siècle, un certain Arnald d’Oms acheta un fief à Orle à Bernard Guillaume de Villefranche. Le 12 des calendes de janvier 1232, Bernard d’Orle inféoda le tiers de la dîme d’Areleu (Railleu) et de Bordull (hameau de Railleu), tenu en fief pour le seigneur de Conat.
Toutes ces mentions de personnes d’Orle prouvent que le village avait une certaine importance avant le XIVe siècle. Il est probable qu’il se soit dépeuplé peu à peu pour disparaître définitivement au début du XXe siècle. Notons que la plupart des villages du Roussillon ayant disparu l’ont été bien plus tôt, comme Tura (Rivesaltes) ou Vilarnau (Canet-en-Roussillon). De nos jours, l’église Saint-Étienne d’Orle est toujours debout, ou plutôt ce qu’il en reste. Elle se trouve à côté du grand giratoire.
Informations techniques
| Nom | Orle | ||
| Région | Plaine du Roussillon | Coord. GPS | 42.677931 Est / 2.851575 Nord |
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