Collioure





Tura est le nom d'un ancien village de la Salanque, un petit village très peu développé et assez vite abandonné. Au XVIIe siècle, ses restes se sont naturellement transformés en ermitage, avant de disparaître complètement. De nos jours il y a quelques masures habitées, mais ça ressemble plus à un mas isolé qu'un ancien village. Il n'y a absolument rien par ici, juste une plaine agricole dans laquelle on trouve des cultures de vignes, d'arbres fruitiers dont des abricotiers, et un peu de maraîchage. Il y a aussi pas mal de friches, des terrains à l'abandon qui renouvellent ainsi leurs sols et permettent à la vie de se redévelopper de façon naturelle.

Le nom de Tura est toutefois associé au centre équestre de Rivesaltes, puisque ce dernier est au Nord de la ville, proche de Tura.

Le spectacle qui se dégage de cet endroit de la Salanque n'est pas en sa faveur. Un peu triste, monotone, sans aucune construction, c'est une zone parsemée de-ça de-là de déchets et immondices divers, certes bien cachés à l'abri des regards, mais visibles lorsqu'on parcourt les petits chemins de ce coin de campagne. Un petit nettoyage de la planète de serait pas de trop par ici.



Situation et accès

Tura est un ancien village situé au Nord de Rivesaltes, dans la plaine de la Salanque. Les cartes IGN stipule encore de nom jours l'emplacement de Sant Marti de Tura, près du centre équestre.

On y accède par la route qui part du Nord de Rivesaltes vers le centre équestre, en passant par le gué. A partir du centre équestre il faut partir sur la gauche dans les chemins. Tura est par-là.


Photos


Histoire

Tura est un village qui a disparu depuis quelques siècles déjà.

Il semblerait que la Via Domitia passait par dessus l'Agly sur un pont construit en face de Rivesaltes et qui aurait donnée une station de cette voie. Le lieu ainsi défini se serait transformé en village, avec son château et son église Saint-Martin. Mais cette hypothèse a été mise à mal par le véritable tracé de cette voie, qui passait beaucoup plus à l'Est.

Les premiers possesseurs de la seigneurie de Tura étaient les seigneurs de Peypertuse, qui l'eurent jusqu'en 1150. A cette date elle passa au monastère Ste Marie d'Alet, puis en 1211 à l'abbaye de Fontfroide. L'église est citée en 1237 sous le vocable de Ecclesia Sancti Martini (église St Martin). En 1330 l'Agly provoqua de nombreux dégâts dans la région à cause de son débordement. Située à proximité, la paroisse de Tura fut durement touchée. En 1402, un document apporte la preuve qu'elle était toujours habitée, puis un autre en 1435 cite le rector de Tura (recteur de la paroisse de Tura).

A partir du XVe siècle l'histoire se fait plus silencieuse au sujet de cette paroisse, indiquant son abandon au profit des villages alentours. Au XVIIe siècle l'église est indiquée comme étant en ruine. En 1629 elle est démantelée et sur ces ruines on construisit une nouvelle chapelle destinée à accueillir un ermite. Il faut dire que le XVIIe siècle correspondait avec l'avènement des Ermites séculiers, des personnages physiquement isolés mais socialement accessibles. Ils avaient pour tâche d'aider la population environnante en leur apportant les conseils judicieux que seul un religieux détaché des biens matériels pouvaient leurs fournir. Cet aspect des choses est un peu idyllique puisque certains des ermites étaient des personnages dotés d'une relative richesse et pouvaient vivre dans le confort, mais ce n'était toutefois pas la règle générale.

En 1651, les religieux de Fontfroide, qui en avait la seigneurie depuis l'an 1211, vendirent ce qui restait de Tura à la communauté séculière de Rivesaltes. On retrouve l'ermitage en 1688 sous le nom de Hermita de Sant Marti de Tura, et ceci dura jusqu'à la révolution française.

En 1790 la toute nouvelle république veut faire table rase des anciennes pratiques religieuses. Les biens de l'Eglise sont déclarés biens d'Etat, à l'exception des églises paroissiales. Les ermitages du Roussillon sont supprimés et l'ermite de Tura finit sa vie dans la société civile. Cet ermitage n'aura pas la chance de renaître durant le XIXe siècle comme l'ont fait Notre Dame de Juhègues ou Notre Dame de la Salut en Salanque, et le bâtiment tombera en ruine au fil des ans. En 1975 il est restauré par la municipalité de Rivesaltes.


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