Collioure



Magnifique village étagé, fait de vieilles pierres et de ruelles tortueuses, on se demande bien pourquoi Conat, si typique, n'est pas plus connue.

De plus c'est à deux pas de Prades, et rien que la vue du village, de son église, est surprenante de beauté.

Magnifique village étagé, fait de vieilles pierres et de ruelles tortueuses, on se demande bien pourquoi Conat, si typique, n'est pas plus connue.

De plus c'est à deux pas de Prades, et rien que la vue du village, de son église, est surprenante de beauté.

Petit village tout en hauteur, placé sur un promontoire rocheux orienté vers le sud, on devine que l'ensoleillement de ce coin du département bat des records tant il est baigné de lumière. Le village est calme, car il est éloigné des grands axes de communication. Situé dans une vallée plutôt étroite qui s'élargit progressivement, il mène à Urbanya et Nohèdes. La vie semble paisible par ici.

L'urbanisme de Conat peut être qualifié de peu dense, très peu même : on compte une population inférieure à 100 habitants, dont une majorité réside dans les maisons du centre-ville. Toutefois, une part non négligeable de la population vit dans des maisons isolées — mas anciens ou habitations récentes — sur des terrains plus ou moins boisés et pentus de la vallée. Socialement, la commune n'est pas la plus active du département. Il existe bien un sentiment d'appartenance à une même communauté, mais les liens sociaux se tissent davantage lors de rencontres et réunions informelles entre habitants que par le biais d'associations.

Économiquement, Conat repose sur deux piliers : l'activité économique exercée dans le village et celle, indirecte, issue du bassin d'emploi de Prades, dont Conat fait partie de la zone d'attractivité. Il existe donc quelques (rares) emplois à Conat, mais ils sont bien présents. L'agriculture et l'élevage constituent les deux principaux domaines dans lesquels la population travaille.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église Saint-Jean-Baptiste

Église Saint-Jean-Baptiste

Église Saint-Jean-Baptiste

Le territoire de Conat possède quatre églises romanes datant des premières heures de cette architecture. L'église paroissiale, la principale, est dédiée à Saint-Jean. Il s'agit d'un édifice au plan classique pour l'époque, avec une nef unique terminée par une abside semi-circulaire et deux chapelles latérales incrustées dans l'épaisseur des murs. Son appareillage est précis et net, indiquant une construction datant probablement du XIIe siècle (vers 1175). Une particularité remarquable est qu'elle a été signée par son constructeur.

Le linteau porte en effet l'inscription suivante : *Hanc Petrus A Petra Dictus Que Scandit Ad Etra Aulam Fundavit Illum deus Unde Beavit*, ce qui signifie : *Pierre, qui tire son nom de la pierre qui s'élève vers les cieux, fonda cette demeure ; c'est pourquoi Dieu lui a donné la béatitude.*

En savoir plus sur l'église Saint-Jean-Baptiste.


L'église Sainte-Marguerite de Nabilles

Église Sainte-Marguerite de Nabilles

Église Sainte-Marguerite de Nabilles

La seconde chapelle de Conat est connue sous le nom de Sainte-Marguerite de Nabilles, probablement un ancien hameau dont nous avons peu de traces. Il est possible qu'elle ait été une église paroissiale, c'est-à-dire le siège d'un autre village, mais rien ne permet de le confirmer. Elle présente une nef unique voûtée en plein cintre et une abside semi-circulaire. Extérieurement, elle possède un mur clocher à deux arcs sur la façade occidentale. Sainte-Marguerite, mentionnée dans des textes dès 1279, a été construite en schiste renforcé aux angles par des pierres calcaires.

En savoir plus sur l'église Sainte-Marguerite de Nabilles.


Le hameau de Betllans

Le hameau de Betllans

Le hameau de Betllans

Betllans, également orthographié Vetllans (le *V* se prononce *B* en catalan), est un minuscule hameau situé sur la route de Nohèdes, sur le territoire de Conat. Ce lieu discret abrite quelques maisons anciennes, parfois délabrées, alignées le long de la route. Les jardins, orientés vers le sud, sont majoritairement potagers.

En savoir plus sur Betllans.


La chapelle Sainte-Croix

La chapelle Sainte-Croix

La chapelle Sainte-Croix

La troisième chapelle de Conat est dédiée à Sainte-Croix. Son nom viendrait du fait qu'elle se situait à la croisée des chemins. De style roman, elle présente un plan typique de l'époque : une nef unique voûtée et une abside semi-circulaire. Aujourd'hui en grande partie ruinée, cette chapelle, attestée dès 1330, servait autrefois de relais dans le système de tours à signaux entre le château de Conat et celui de Ria. Sainte-Croix désigne également la montagne qui sépare Ria de Conat.


Le château et la chapelle Sainte-Madeleine

La chapelle Sainte-Madeleine

La chapelle Sainte-Madeleine

Conat disposait d'un château, construit durant le haut Moyen-Âge. Il apparaît en 1186 dans un document sous le nom de *Castrum de Clonato*, en tant que baronnie. Cette baronnie dirigeait plusieurs seigneuries, couvrant la vallée de Conat, qui incluait Conat, Urbanya, Nohèdes et plusieurs hameaux disséminés.



Histoire

Préhistoire

Le territoire de Conat ne possède pas de vestiges de l'époque préhistorique. Pourtant, nos lointains ancêtres ont vécu dans les collines du Conflent, qui étaient pour eux idéales (boisées, proches de la plaine, douces au climat). Certaines communes des environs en témoignent par la présence de dolmens ou de menhirs, bien que l'érection des mégalithes soit apparue assez tardivement (-2200).

Par la suite, ni les Celtes (-500), ni les Romains (-121), ni les Wisigoths n'ont laissé de traces sur le territoire de Conat. Après l'invasion sarrasine et le dépeuplement du Roussillon, Charlemagne parvient à reconquérir cette région en 811 et la pacifie. Commence alors l'ère chrétienne, marquée par la multiplication des églises rurales. C'est ainsi qu'est apparu le village.


Première mention de Conat

La première mention du village date de 977, dans un document attestant le legs d'alleux à Conat et Llugols à l'abbaye Saint-Michel de Cuxa. Une autre mention apparaît un siècle plus tard : entre 1068 et 1095, Bertrand de Salto, fils d'Ermengarde, prête serment au comte Guilhem pour "la Rocha de Sexman et l'honneur de Connad". Ainsi est mentionnée pour la première fois une famille "de Conat". Plus tard, ses frères Bernard Bertrand et Guillem Bertrand de Salto prêtent également serment entre 1109 et 1131. Le nom "Salto" reste inexpliqué, mais il pourrait désigner un lieu boisé, comme la vallée de Conat à l'époque. Guillem Bertrand finit par se faire nommer "de Conat".

Au XIIe siècle, de 1162 à 1196, Bernard Bertrand de Salto, fils d'Ermessende, rend hommage au roi pour "le castellum de Conad, la Rocha de Sexman, et toutes les fortifications de Salto et Conad". Cela laisse penser que Salto désigne la partie haute de la vallée, dotée de fortifications éparpillées.


L'héritage de la famille de Paracolls

En 1172, le comté du Roussillon est rattaché à celui de Barcelone. Trois ans plus tard, le baron de Paracolls, dans la vallée voisine de Molitg, lègue des terres avec une certaine Blanche de Conat à Ugo, abbé de Sainte-Marie de Poblet. Blanche, dernière héritière de la famille de Conat, semble s’être mariée à un membre de la famille de Paracolls, apportant la seigneurie de Conat en dot. Guillaume Bernard de Paracolls devient ainsi propriétaire de Conat. Le couple fait un legs à la commanderie du Mas Deu (dirigée par Pierre de Aiguevive) en 1186. Leurs enfants, Séguier et Guillema, prennent leur succession.

En 1258, un document indique que la seigneurie de Paracolls est récupérée par le roi d'Aragon, probablement après l’extinction de la lignée par manque d’héritiers mâles. En 1263, Sibille de Conat concède le bailliage de Conat à perpétuité à Pierre Lauret, qui le transmet à ses enfants au service du roi. En 1307, le roi d’Aragon rachète le bailliage à Bérenger Lauret ainsi que des droits sur Urbanya et ses environs.


Conat, domaine royal

À partir de 1340, la vallée de Conat est administrée par le bayle royal Jean Bembesers. Nous sommes alors en pleine guerre entre le royaume de Majorque et celui d'Aragon, gouverné par les fils de Jacques Ier le Conquérant. Le Conflent, rattaché au royaume de Majorque, est lourdement touché par la guerre, surtout lorsque Pierre IV le Cérémonieux, roi d'Aragon, annexe la région. Les châteaux de la vallée de Conat sont attribués à des fidèles du roi, dont Pierre Parayre, qui devient bayle et châtelain de Conat. Lors des combats, le château de Conat est détruit.

En 1349, le roi Pierre IV allège les sanctions infligées aux habitants de Conat, victimes des conflits :

Nous, Pierre d'Aragon, compatissant à la misère de nos fidèles et probes hommes de la vallée de Conat, faisons remise de 1 000 sols de Barcelone qu'ils restaient à nous devoir sur 13 000 sols qu'ils avaient été condamnés à nous donner en raison de l'agression faite par Jacques de Montpellier en terre de Conflent.

La famille Cardona

Au XVe siècle, la région retrouve une certaine tranquillité. Les guerres de religion n'ont que peu d’impact ici, mais un événement majeur survient en 1408 : Yolanda, belle-sœur du roi Martin l’Humain, engage la vallée de Conat à Spérandeu Cardona, de Villefranche. En 1431, Michel de Cardona hérite de la seigneurie. La famille Cardona conserve Conat pendant plusieurs décennies.

En 1463, les troupes de Louis XI envahissent le Roussillon. Michel de Cardona se voit confisquer ses terres au profit d’un maréchal de France, mais celles-ci sont restituées à sa femme Clara en 1471, avant d’être à nouveau confisquées et finalement rendues en 1479.


Dernière possession royale

En 1492, le roi de France Charles VIII cède la région à Ferdinand le Catholique, mettant fin à l’occupation française. La vallée de Conat change ensuite de propriétaires plusieurs fois avant de revenir dans le domaine royal en 1550. Elle reste sous gestion royale jusqu’à la Révolution française, où les biens sont confisqués et revendus. Par la suite, Conat devient le village paisible que nous connaissons aujourd’hui.


Population

Années Feux
1355 43
1359 46
1365-70 43
1417 30
1424 32, réparti ainsi :
  • Conat : 32
  • Betllans : 6
  • Nabilles : 3
  • Nohèdes : 4
  • Urbanya : 8
  • Eroles : 3
  • Arletes : 4
1515 15
1553 15
1674 60 pour Conat et Betllans
1705 24 pour Conat et Betllans
1774 275 pour Conat et Betllans
1792 319 pour Conat et Betllans
1851 388 pour Conat et Betllans

Etymologie

Le mot "Conat" vient d'une locution celte, "condate", signifiant "confluent". En effet, le village se trouvait au confluent des deux rivières d'Orbanya et de Nohèdes, villages de la même vallée qui relevaient de la baronnie de Conat.



Situation et accès

Conat est un petit village au fond de la vallée qui rejoint la Tet à Ria, c'est dans cette ville qu'il faut quitter la Nationale, vers le Nord, pour se rendre à Conat. Il faut donc, au départ de Perpignan, prendre la route de Cerdagne et, juste après Prades, suivre Ria puis Conat.



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