Histoire
Le territoire de Taurinya ne possède pas de vestiges de l'époque préhistorique. Pourtant, nos lointains ancêtres ont vécu dans les collines du Conflent, qui étaient pour eux idéales : boisées, proches de la plaine et bénéficiant d'un climat doux. Certaines communes voisines conservent des traces de cette époque, sous forme de dolmens ou de menhirs, bien que l'érection des mégalithes soit apparue relativement tard (-2200).
Plus tard, les Celtes (-500) n'ont pas laissé de traces de leur passage. Cependant, lors de la conquête romaine, le site fut choisi pour qu'un légionnaire romain y installe un domaine rural, point de départ du village. Après la chute de l'Empire romain, les Wisigoths s'emparèrent du Roussillon et récupérèrent les domaines romains, permettant ainsi au village de perdurer sans réellement s'étendre. Après l'invasion sarrasine et le dépeuplement du Roussillon, Taurinya fut abandonné. Il fallut attendre Charlemagne, qui prit cette région en 811 et la pacifia, pour que les Carolingiens s'installent dans les vestiges des civilisations antérieures. C'est à partir de cette époque que l'on commence à trouver des traces écrites de son histoire.
Ce petit village est mentionné pour la première fois en 845 sous le nom de *Villa Tauriniano*. Il fut doté d'une petite église par l'abbaye de Saint-Michel de Cuxa, qui reçut ce territoire des mains du comte de Cerdagne. Cette église, attestée en 937, était dédiée à Saint-Valentin. Elle faisait office de chapelle castrale pour la place-forte locale, probablement un simple *castrum* (maison fortifiée servant de refuge à la population). Les textes la désignent sous le nom de Saint-Valentin-des-Corts, *les corts* (signifiant "les clôtures") étant le nom du lieu à l'époque. Faisant partie du château initial, Saint-Valentin avait une apparence massive, avec une nef unique voûtée en berceau et une abside semi-circulaire à l'appareillage soigné. Cette église fut partiellement reconstruite au XIIe siècle, probablement à une époque où les villageois étaient plus nombreux dans la plaine qu'autour du château. Il est intéressant de noter qu'elle a été récemment restaurée.
À partir du XIIe siècle, une seconde église fut construite dans la plaine et dédiée à Saint-Fructueux. Elle existe encore aujourd'hui, bien que sa structure ait beaucoup évolué au fil du temps. De l'époque romane, il reste le clocher-tour, haut de 18 mètres et large de 4 mètres.
À partir du XIIIe siècle, la région connut une période d'instabilité croissante. Les villages durent se préparer à d'éventuelles agressions extérieures, et Taurinya se dota alors d'une enceinte fortifiée pour se protéger.