Paulilles





Le Tech est un village très petit, comme son nom l'indique il se trouve le long du Tech, le fleuve côtier le plus méridional du département. Plus exactement, il dans le Vallespir, dans une zone géographique plutôt déserte entre les villages du bas de la vallée et ceux du haut. Du Tech, on peut aller vers Montferrer, Corsavy, ou monter à Prats-de-Mollo ou descendre vers Céret.

Le village est formé de deux zones. La principale concentre les quelques maisons qu'il possède. Elles sont alignées le long de la route, à flanc de coteaux. La seconde zone est plus en contrebas, près du fleuve, elle héberge quelques autres maisons, un terrain de tennis, une aire de jeu et le point de départ de quelques sentiers pédestres permettant de parcourir la région à pieds ou à VTT. La mairie est au fond d'une petite place, juste au niveau du carrefour routier. Elle jouxte un intéressant monument aux morts bien grand pour un si petit village et une ou deux fontaines.

Sur les hauteurs du village se trouve la nouvelle église. On dit nouvelle église car elle a été reconstruite dans le courant du XXe siècle après la destruction de l'église initiale, de style roman, qui fut détruite au cours de l'aïguat de 40. L'aïguat de 40, c'est l'énorme inondation qui frappa le Vallespir et, par ricochet, la plaine du Roussillon. Elle provoqua non seulement des catastrophes matériels mais eu un bilan humain très lourd. Au Tech, le village fut en grande partie détruit et l'église ne résista pas. La nouvelle, construite donc récemment, est sur les hauteurs. Elles est impressionnantes et jouxte le beffroi civil duquel on a une belle vue sur la vallée... mais aussi sur l'église toute proche.

La vie au Tech est bien tranquille de nos jours, assez éloignée de la forte activité agricole ou industrielle qu'il pouvait y avoir. L'activité industrielle, c'était bien sûr l'axtraction minière du fer dont est riche le Canigou. Un peu partout dans le Vallespir et dans le Conflent voisin on trouvait des forges, des mines, ou tout autre outils industriels liés à cette activité. Et le Tech ne dérogeait pas à la règle, bien sûr.



Situation et accès

Le Tech est une ville du Vallespir. Comme son nom le suggère, elle se trouve le long du Tech, à peu près au milieu de la vallée du Vallespir, après Arles-sur-Tech et avant Prats-de-Mollo.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine du village du Tech n'est pas très important, au sein de l'agglomération proprement dite, mais son territoire possède quelques intéressants éléments à découvrir. Dans le village tout d'abord, on trouve une église moderne, l'église paroissiale Ste Marie. Cette église fut reconstruite après l'inondation de 1940 qui ravagea le village. Cette église contient un intéressant retable du XVIIIe siècle.

Par ailleurs, sur le territoire du Tech, il y a un ancien ermitage dédié à St Guilhem (St Guillem de Combret) datant du XIIe siècle et modifié comme beaucoup d'autres au XVIIe siècle. Elle a une cloche en fer battu du XIe ou XIIe siècle.

On y trouve aussi l'église de Ste Cécile de Cos, datant de 1158 et hélas aujourd'hui en grande partie ruinée. Elle avait un chevet plat

Par ailleurs le Tech possède la chapelle Ste Marie de Bénat (1777) contenant un retable de 1782 et la chapelle St Côme et St Damien dite "Chapelle de la Llau" (1722), contenant elle un retable de 1723 qui fut peint en 1734. Cette chapelle est au lieu-dit La Llau. Enfin il reste un ancien oratoire, sur le territoire du Tech.


La chapelle de Sainte-Cécile de Cos

La chapelle de Sainte-Cécile de Cos

La chapelle de Sainte-Cécile de Cos

Sainte-Cécile-de-Cos est une chapelle isolée du territoire du Tech, dans le Vallespir. C'est de nos jours un édifice religieux en assez bon état, mais surtout il est privé, il est sur le terrain d'un mas (Le mas de Cos) et n'est pas ni visitable, ni même visible de l'extérieur. Le site est un ancien village abandonné, ou pour être plus précis un lieu de vie où s'est construit une chapelle.

En savoir plus sur la chapelle de Sainte-Cécile de Cos.


L'ermitage Saint-Guilhem de Combret

L'ermitage Saint-Guilhem de Combret

L'ermitage Saint-Guilhem de Combret

L'ermitage Saint Guillem de Combret est un magnifique lieu de culte du Vallespir, sur le Canigou. Il peut faire l'objet d'une belle randonnée. L'intérieur de la chapelle est peu meublé mais on y trouve des peintures très bien conservées. L'une des curiosités de cet ermitage est que le Saint est vénéré le 28 mai, alors que la St Guillaume, la fête officielle, est le 10 janvier.

En savoir plus sur l'ermitage Saint-Guilhem de Combret.


Le hameau de la Llau

Le hameau de la Llau

Le hameau de la Llau

La Llau est un tout petit village, il n'y a rien de spécial à en dire. Il se compose de quelques maisons toujours habitées autour d'une petite place longeant la route. Les maisons sont anciennes, non restaurées, elles ont conservé les style de leurs constructions.

En savoir plus sur le hameau de la Llau.


Chapelle Saint Côme et Saint Damien

Chapelle Saint Côme et Saint Damien

Chapelle Saint Côme et Saint Damien

Le patrimoine de La Llau se compose essentiellement de sa chapelle, un petit édifice simple isolé des maisons, un peu à l'écart. Il est doté d'un clocheton au-dessus de la façade. Consacrée à St Côme et St Damien, elle fut construite en 1722. Elle contient un retable de 1723 qui fut peint en 1734. A La Llau, il y a aussi une fontaine aménagée, elle date de 1838. Enfin sur les hauteurs il y a un curieux rocher cylindrique.


L'usine hydro-électrique de la Llau

L'usine hydro-électrique de la Llau

L'usine hydro-électrique de la Llau

Enfin il faut parler de l'usine de la Llau. Il s'agit d'une usine hydroélectrique appartenant à EDF qui fait partie des nombreuses usines de ce type dans la vallée. Elle se trouve un peu plus bas dans la vallée, à hauteur des lacets de la route, et sert à convertir en électricité la force de l'eau engendrée par une conduite forcée qui descend directement de la montagne au dessus. L'eau descend ainsi de 350m d'altitude en quelques secondes.



Histoire

Peuplement initial du premier village

Le Tech est une commune située à l'embranchement du Tech (le fleuve côtier) et de son affluent "La Coumelade". Avec un tel emplacement, protégé par les flancs de la vallée et avec de l'eau en abondance et trois directions à prendre, il était normal que le lieu attire des habitants.

Avant l'ère franque (VIIIe siècle) la région était habitée par différents peuples, peuples qui vivaient plus ou moins en paix dans la plaine essentiellement (permettant les cultures). L'arrivée des Sarrasins, qui détruisirent bon nombre de constructions, provoqua un exode dans les vallées de moyenne et haute montagne, là où le peuple venu d'Afrique n'avait pas l'habitude d'un tel environnement. C'est ainsi que s'est peuplée la vallée du Tech. Certains pionniers venus de la plaine ont remonté la vallée de la Coumelade jusqu'au cirque montagneux qui entoure sa source, au lieu dit "Saint Guilhem". Cet endroit est le lieu où fut construit le premier village du Tech.

A la fin du XIIe siècle il fut édifiée une tour à signaux qui avait pour but d'entrer en communication avec celle de Prats : la tour de Cos. Proche de la tour, une chapelle fut construite, dédiée à Ste Cécile et nommée fort justement Ste Cécile de Cos. Elle fut consacrée en 1158.

Jusqu'en 1317 l'emplacement actuel du village était occupé uniquement par un mas, le "mas Bac alias Tec". Or à partir du XVe siècle une deuxième vague de migrant arrivèrent dans la vallée pour une tout autre raison : le fer.


Développement de la forge

En 1406 le roi d'Aragon Martin l'humain a donné la liberté à chacun de prospecter le sous-sol et de l'exploiter au cas où il serai envisageable de le faire. A charge bien sûr pour lui de dédommager le propriétaire du terrain... et de donner un dixième du revenu engendré au roi...

On sait que les romains exploitaient déjà les mines de fer du Canigou. Mais c'est durant le Moyen-âge que cette activité va prendre son essor. Le minerai extrait était acheminé à dos de mulets jusqu'aux forges qui se trouvaient principalement à Prats de Mollo, mais aussi à Valmanya, Montferrer, etc.

Or en 1492 une famille installe une forge au mas Bac. Elle attire immédiatement de nombreux mineurs qui s'installent près d'elle pour raccourcir les trajets. Il faut dire que les ânes qui assuraient le transport pouvaient être chargés à 120 Kg, plus 40 Kg par mineur qui accompagnait son âne, ce qui faisait jusqu'à 160Kg par voyage. D'où l'intérêt pour tout le monde de s'installer près de la forge.

C'est ainsi que le village initial se dépeupla au profit du deuxième, plus accessible dans la vallée. Il se développa alors rapidement, car la forge nécessitait un important personnel. Du XVe au XVIIIe siècle se fut l'âge d'or du Tech. Mais à partir du XVIIIe les techniques changèrent avec l'apparition des haut-fourneaux. Ces derniers, plus efficaces, supplantèrent la forge traditionnelle qui disparue en un temps record. Il faut dire aussi que les moyens de communication s'étaient grandement améliorés, donc il était plus facile de transporter le minerai de la mine à son lieu de traitement. Il n'y avait plus de raison de traiter le minerai en petite quantité dans différents points du Canigou, mais plutôt de faire des voyages complets vers un haut-fourneau.

La forge du Tech s'éteint en 1750. Les habitants durent donc se tourner vers d'autres activités.


Renaissance du village

Les habitant s'orientèrent vers l'exploitation forestière et plus particulièrement sur l'abattage et le façonnage des bois de châtaigniers, sur place, par des bûcherons dénommés "Cerclaires", ou par des scieries construites pour l'occasion utilisant la force hydraulique, comme la forge. Le Tech possédait deux scieries : l'une était tenu par la famille Ille, l'autre par les Sors.

Le XIXe siècle a permis au village de s'agrandir. Des nouvelles familles sont arrivées sur le village, soit par mariage, ce qui correspond à l'expansion démographique classique, soit par besoin : les métairies. Les métairies étaient plutôt situées en haute vallée de la Coumelade, à l'écart du village. Or durant le XIXe siècle elles s'étaient tellement étendues que les nouvelles familles durent s'installer au village. Et une métairie demande beaucoup de main d'œuvre, qui fut importée de la Catalogne Sud.

Les catalans du Sud furent vite intégrés dans la population locale car ils avaient la même langue. C'est à cette époque que le Tech fut le plus peuplé : plus de 500 habitants.


Le Tech après la révolution

En 1789 eu lieu la révolution française. Le village fut jugé trop petit pour être érigé en commune, mais sa position centrale le rendait indispensable aux autres villages alentours. Il fut logiquement nommé chef lieu de canton. Mais en 1800, Bonaparte établit le chef lieu de canton à Prats de Mollo, ville la plus importante de la région. Elle l'est restée jusqu'à nos jours. Le Tech restera un hameau de Prats jusqu'en 1859, année où elle obtiendra enfin le statut de commune.

Au début du XXe siècle le village connut un triste sort. L'artisanat fut délaissé car il n'était pas assez productif, le châtaignier passa de mode et les voies de communication impliquèrent qu'une partie de la population se déporta sur la plaine, délaissant les vallées profondes du Vallespir.

Parmi les évènements du XXe siècle citons la construction du groupe scolaire en 1907, puis l'année suivante celle de la tour horloge, qui n'avait pas d'autres utilité que celle de donner l'heure aux habitants. Le 13 juillet 1913 le premier train de la ligne Arles sur Tech - Prats de Mollo s'arrête au Tech. En 1929 les habitants eurent l'autorisation de se brancher à la canalisation d'eau publique, sous condition de paiement bien sûr.

En 1940 le Tech fut ravagé par l'inondation "du siècle". Elle apporta l'église, la mairie et toutes les archives communales, le groupe scolaire ainsi que bon nombre de maisons.


Etymologie

L'étymologie de ce village est probablement l'une des plus simples qui puisse exister dans le Roussillon : Le village a pris le nom du fleuve côtier sur lequel il fut créé, c'est tout.


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