Histoire
Peuplement initial du premier village
Le Tech est une commune située à l'embranchement du Tech (le fleuve côtier) et de son affluent "La Coumelade". Avec un tel emplacement, protégé
par les flancs de la vallée et avec de l'eau en abondance et trois directions à prendre, il était normal que le lieu attire des habitants.
Avant l'ère franque (VIIIe siècle) la région était habitée par différents peuples, peuples qui vivaient plus ou moins en paix dans la plaine
essentiellement (permettant les cultures). L'arrivée des Sarrasins, qui détruisirent bon nombre de constructions, provoqua un exode dans les vallées
de moyenne et haute montagne, là où le peuple venu d'Afrique n'avait pas l'habitude d'un tel environnement. C'est ainsi que s'est peuplée la vallée
du Tech. Certains pionniers venus de la plaine ont remonté la vallée de la Coumelade jusqu'au cirque montagneux qui entoure sa source, au lieu dit
"Saint Guilhem". Cet endroit est le lieu où fut construit le premier village du Tech.
A la fin du XIIe siècle il fut édifiée une tour à signaux qui avait pour but d'entrer en communication avec celle de Prats : la
tour de Cos. Proche de la tour, une chapelle fut construite, dédiée à Ste Cécile et nommée fort justement Ste Cécile
de Cos. Elle fut consacrée en 1158.
Jusqu'en 1317 l'emplacement actuel du village était occupé uniquement par un mas, le "mas Bac alias Tec". Or à partir du XVe siècle une deuxième
vague de migrant arrivèrent dans la vallée pour une tout autre raison : le fer.
Développement de la forge
En 1406 le roi d'Aragon Martin l'humain a donné la liberté à chacun de prospecter le sous-sol et de l'exploiter au cas où il serai envisageable de
le faire. A charge bien sûr pour lui de dédommager le propriétaire du terrain... et de donner un dixième du revenu engendré au roi...
On sait que les romains exploitaient déjà les mines de fer du Canigou. Mais c'est durant le
Moyen-âge que cette activité va prendre son essor. Le minerai extrait était acheminé à dos de mulets jusqu'aux forges qui se trouvaient principalement
à Prats de Mollo, mais aussi à Valmanya, Montferrer, etc.
Or en 1492 une famille installe une forge au mas Bac. Elle attire immédiatement de nombreux mineurs qui s'installent près d'elle pour raccourcir les
trajets. Il faut dire que les ânes qui assuraient le transport pouvaient être chargés à 120 Kg, plus 40 Kg par mineur qui accompagnait son âne, ce qui
faisait jusqu'à 160Kg par voyage. D'où l'intérêt pour tout le monde de s'installer près de la forge.
C'est ainsi que le village initial se dépeupla au profit du deuxième, plus accessible dans la vallée. Il se développa alors rapidement, car la forge
nécessitait un important personnel. Du XVe au XVIIIe siècle se fut l'âge d'or du Tech. Mais à partir du XVIIIe les techniques changèrent avec l'apparition
des haut-fourneaux. Ces derniers, plus efficaces, supplantèrent la forge traditionnelle qui disparue en un temps record. Il faut dire aussi que les moyens
de communication s'étaient grandement améliorés, donc il était plus facile de transporter le minerai de la mine à son lieu de traitement. Il n'y avait
plus de raison de traiter le minerai en petite quantité dans différents points du Canigou, mais plutôt de faire des voyages complets vers un haut-fourneau.
La forge du Tech s'éteint en 1750. Les habitants durent donc se tourner vers d'autres activités.
Renaissance du village
Les habitant s'orientèrent vers l'exploitation forestière et plus particulièrement sur l'abattage et le façonnage des bois de châtaigniers, sur place,
par des bûcherons dénommés "Cerclaires", ou par des scieries construites pour l'occasion utilisant la force hydraulique, comme la forge. Le Tech possédait
deux scieries : l'une était tenu par la famille Ille, l'autre par les Sors.
Le XIXe siècle a permis au village de s'agrandir. Des nouvelles familles sont arrivées sur le village, soit par mariage, ce qui correspond à l'expansion
démographique classique, soit par besoin : les métairies. Les métairies étaient plutôt situées en haute vallée de la Coumelade, à l'écart du village. Or
durant le XIXe siècle elles s'étaient tellement étendues que les nouvelles familles durent s'installer au village. Et une métairie demande beaucoup de main
d'œuvre, qui fut importée de la Catalogne Sud.
Les catalans du Sud furent vite intégrés dans la population locale car ils avaient la même langue. C'est à cette époque que le Tech fut le plus peuplé :
plus de 500 habitants.
Le Tech après la révolution
En 1789 eu lieu la révolution française. Le village fut jugé trop petit pour être érigé en commune, mais sa position centrale le rendait indispensable
aux autres villages alentours. Il fut logiquement nommé chef lieu de canton. Mais en 1800, Bonaparte établit le chef lieu de canton à
Prats de Mollo, ville la plus importante de la région. Elle l'est restée jusqu'à nos jours. Le Tech restera un hameau de
Prats jusqu'en 1859, année où elle obtiendra enfin le statut de commune.
Au début du XXe siècle le village connut un triste sort. L'artisanat fut délaissé car il n'était pas assez productif, le châtaignier passa de mode et
les voies de communication impliquèrent qu'une partie de la population se déporta sur la plaine, délaissant les vallées profondes du Vallespir.
Parmi les évènements du XXe siècle citons la construction du groupe scolaire en 1907, puis l'année suivante celle de la tour horloge, qui n'avait pas
d'autres utilité que celle de donner l'heure aux habitants. Le 13 juillet 1913 le premier train de la ligne Arles sur Tech - Prats de Mollo s'arrête au
Tech. En 1929 les habitants eurent l'autorisation de se brancher à la canalisation d'eau publique, sous condition de paiement bien sûr.
En 1940 le Tech fut ravagé par l'inondation "du siècle". Elle apporta l'église, la mairie et toutes les archives communales, le groupe scolaire ainsi
que bon nombre de maisons.