Paulilles





Corsavy est un village assez petit, sur la rive Nord du Tech, dans la vallée du Vallespir. Sa situation géographique est comparable à celle de Montferrer, un peu plus bas dans la vallée.

C'est un village que l'on dit étagé, c'est à dire qu'il suit la courbure du flanc de la montagne sur laquelle il est installé. Les maisons sont implantées le long des rues superposées les unes aux autres, avec quelques rues transversales la plupart du temps piétonnes, tout simplement parce que le dévers serait trop important pour y faire circuler des véhicules. Le résultat ? C'est tout simplement un village avec énormément d'escaliers. Des escaliers larges ou étroits, raides ou peu inclinés, en pierre de schistes ou en béton, etc, mais des escaliers. Il se parcoure donc à pieds, et uniquement à pieds. Par fortes chaleurs en été vous apprécierez les nombreuses fontaines disponibles, car on se fatigue assez vite à visiter le village.

Les fontaines sont en effet une des caractéristiques intéressantes de Corsavy. Il y en a énormément, l'eau qui ruisselle de la montagne a été capté à de nombreux endroits jusqu'au point le plus bas, où l'on trouve l'une des plus grande fontaine disponible ici. L'écoulement de l'eau est d'une fraîcheur incroyable en plein été, c'est vraiment une chance d'en disposer d'autant ici. Mais à contrario la présence de toute cette eau rend le village plutôt humide en hiver, alors qu'il n'en a pas vraiment besoin : A plusieurs centaines de mètres d'altitude, Corsavy dispose d'un climat plutôt rigoureux en hiver. Heureusement son emplacement face au soleil joue en sa faveur.

Touristiquement parlant Corsavy vaut pour son église et sa tour de surveillance, mais c'est surtout sur son territoire que l'on trouvent des choses intéressantes à faire : De nombreux parcours pédestres permettent de se balader dans les montagnes alentours, des randonnées à faire pour tout niveaux. La fameuse tour de Batère est un bon but de randonnée, les parcours qui y vont passent souvent par les installations d'extraction du fer de Batère.



Situation et accès

Corsavy est une ville à l'entrée du Vallespir, la vallée du Tech. Elle se trouve sur le versant droit de la vallée, donc à gauche en la remontant.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


A Corsavy, petit village de nos jours, on trouve un patrimoine propre à son histoire. C'est tout d'abord son église paroissiale qui domine le village. Dédiée à St Martin, elle fut construite en 1621, avec un porche de 1775. Elle contient un retable peint de la 1ere moitié du XVIIe siècle, un retable du Rosaire (1693). La cloche date de 1726, elle est en dépôt. Elle contient par ailleurs un calice du XVIIe et un plat de quête du XVIe.

A l'extérieur du village se trouve l'église St Martin, dite en catalan "San Marti", l'ancienne église du village que l'on peut toujours voir sur la route d'Arles. Militairement il reste à Corsavy sa tour de surveillance, celle de Batère, au sommet de la montagne, et l'ancien château en ruine, où l'on peut encore se balader.

Le territoire de Corsavy possède aussi le dolmen de la "Cova de Rotllan", assez connu dans la région, les fameuses mines de fer de Batère et leurs installations industrielles, et dans le village un vieux lavoir.


La tour de Batère

La tour de Batère

La tour de Batère

La tour de Batère est une ancienne tour de surveillance du réseau de tours des rois de Majorque. Elle a pour caractéristique d'avoir une fantastique vue sur la plaine du Roussillon et une partie de la vallée de la Tet, et de l'autre côté d'étendre le paysage sur toute la vallée de Corsavy jusqu'à la vallée du Tech. Là-bas, c'est la vue qui est vraiment impressionnante.

En savoir plus sur la tour de Batère.


La tour de Corsavy

La tour de Corsavy

La tour de Corsavy

La tour de Corsavy est une ancienne tour de surveillace qui entre dans le réseau des tours de surveillance des rois de Majorque, au XIVe siècle. A priori elle était complémentaire du château de Corsavy, probablement une demeure-forte situé un peu en retrait du village et qui pouvait accueillir une partie de la population en cas de danger. (Il y a des ruines de ce château au sommet de la colline surplombant le village)

La tour de surveillance, elle, était destinée a faire transiter un message de la vallée du Vallespir aux châteaux royaux, le fameux palais des rois de Majorque de Perpignan et le palais royal de Collioure.

En savoir plus sur la tour de Corsavy.


La mine de fer de Batère

La mine de fer de Batère

La mine de fer de Batère

Batère, mis à part la tour de surveillance, c'est un site industriel de grande importance pour le département, c'était l'une des principales mines de fer du Canigou. Elle se trouve sur les hauteurs de Corsavy, et de nos jours, il reste quelques vestiges de cette activité : L'entrée de la mine murée bien sûr, différents bâtiments ruinés, et quelques engins de chantier qui n'ont pas pu être redescendu à la fermeture de la mine. Mais les mines, c'est aussi un bâtiment où les ouvriers étaient logés et qui sert, de nos jours, de refuge d'altitude. Et on y mange bien !

En savoir plus sur la mine de fer de Batère.


Le hameau de Leca

Le hameau de Leca

Le hameau de Leca

Leca est un tout petit hameau perdu dans la forêt sur les hauteurs de Corsavy. On y va par la route de Batère. Sur place il n'y a rien de spécial à voir, mais le site, au milieu de la forêt, est enchantant.

En savoir plus sur le hameau de Leca.


L'église Saint-Martin

L'église Saint-Martin

L'église Saint-Martin

L'église St Martin, à Corsavy, dans le Vallespir, est une magnifique église située à l'Est du village, sur un terrain légèrement penché, dans un site très arboré. Il s'agit de l'ancienne église paroissiale du village. Elle fut abandonnée au cours de l'histoire suite au déplacement du village, à quelques centaines de mètres plus à l'Ouest.

Cette église a pour particularité être très bien restaurée.

En savoir plus sur l'église Saint-Martin de Corsavy.



Histoire


Les origines

Le village de Corsavy est construit sur un site préhistorique datant du néolithique final (-1000 av JC). C'était l'époque de la civilisation mégalithique, et le dolmen retrouvé à Corsavy est particulièrement connu, on le nomme "Dolmen de la cova de Rotllan". Mais si ceci nous apporte la preuve d'activités humaines sur ce territoire à une si lointaine époque, plus rien ne vient étayer une telle présence avant l'époque carolingienne, au IXe siècle.

En fait, la première trace écrite que l'on a de Corsavy date de 992, ce qui est déjà assez ancien. C'est une mention de l'église paroissiale St Martin, celle là-même qui se trouve à l'Est du village, sur la route d'Arles. (Elle sera abandonnée au XIIe siècle en faveur d'une autre, aujourd'hui remplacée par l'actuelle église paroissiale) Si il y avait une église, il y avait forcément un embyon de village, aussi peu peuplé que se soit mais tout de même un coeur de villages. L'église et son secteur géographique fut cédé en 1001 par Bérenger, l'évêque d'Elne, à Sintilla, abbé d'Arles en échange d'autres biens.

1007 est la date d'une donation importante, celle que fait le comte Bernard Taillefer à l'abbaye d'Arles (sur Tech). On y lit "Feo de Cortsavino", ce qui accrédite la thèse que le village n'était qu'un assemblage de fermes isolées appartenant au comte de Bésalu, fermes tenues en fief par un certain Savin. Treize ans plus tard, en 1020, on trouve un acte de donation du fief tenu par le seigneur Oriol (entre temps il avait donc changé de main) du comte de Bésalu à sa fille Constancia. C'est ainsi que le village changea de main aussi bien sur le plan politique que quotidien.


Naissance de la famille de Corsavy

On retrouve une trace de Curtis Savino en 1106. Cette année là un habitant de ce lieu est témoin d'un leg fait par le comte de Bésalu à l'église St Paul de Narbonne. Cet habitant, c'était Ramon Brachiatti, que l'on retrouve aussi sous le nom de Ramon Bracals et qui est le père de Raymond de Serralongue. Ce Raymond Bracars, seigneur de Corsavy, rendit hommage pour la première fois à Guillaume II de Castelnou en 1067.

A cette époque, durant le XIe et XIIe siècle, les familles importantes des villages ont rapidement acheté les terres du village, devenant des grands propriétaires terriens et par là même des personnalités locales. Les chefs de ces familles reçurent le surnom de "Monsieur", pour les distinguer des autres. "Monsieur", en catalan "Senior", à donné "Seigneur" est c'est ainsi que c'est montée la classe dirigeante. Tout ça pour dire qu'à la moitié du XIIe siècle on trouve une famille dirigeant Corsavy, par encore déclarée "seigneur" mais qui se distingue déjà des autres.

En 1158, Raymond de Cortsavy, son frère Guillem et sa mère Ermessende assistent à la consécration de l'église d'Arles. Curieusement, cette famille était présente également l'année d'après à la consécration de l'église de St Pierre de Riuferrer, mais elle était absente à celle de St Jacques, à la même époque. La raison en est que St Jacques, située à l'intérieur du château féodal, était par annonce de l'évêque d'Elne Artal II, un dépendance de St Martin, qui échappait au pouvoir de la famille de Corsavy. Donc St Jacques leur échappait aussi, d'où le fait qu'ils aient refusé de se rendre à la cérémonie de consécration.


Successions des seigneurs

Or Raymond de Cortsavy, qui par ailleurs sera nommé évêque de Majorque, était le petit-fils de Ramon Bracals dont nous avons parlé plus haut, il était issu d'un 2e mariage entre sa fille Ermessende et le seigneur de Serralongue Bernard Hug. On peut donc dire que Corsavy est passé dans les mains de la famille de Serralongue.

Peu de temps après le village fut cédé à Bernard de So en même temps que le village de La Bastide, dans les Aspres. En 1280, le seigneur de Corsavy était Arnau. Il épousa Gueralda d'Urg, issue d'une riche famille qui possédait Finestret. C'est justement ce village qui fut l'objet de la dot de Gueralda, mais le couple ne pu pas le conserver. Arnau réapparaît en 1314 lorsqu'il donne caution de 60 000 sols barcelonais avec Arnaud de Castelnou et Bérenger d'Oms pour la dot de Gueralda de Rocaberti, promise en mariage à Guillaume de Canet.

Le 8 des calendes d'octobre 1335, le seigneur de Corsavy cède le village à Jacques II de Majorque, roi alors en plein essor. Mais lorsque cet éphémère royaume disparaît, conquis par le royaume d'Aragon, il passe tout naturellement à ce nouveau roi. A la fin du XIVe siècle Jean 1er d'Aragon nomme le donzell Pierre de Rocafort "châtelain de Cortsavy", dont la seigneurie avait était temporairement donnée à la reine Yolande. La fin du XVe siècle est agitée pour le Roussillon. Pour mater la révolte catalane, le roi d'Aragon Jean II s'allie avec le roi de France Louis XI qui fait une incursion pour s'emparer de Barcelone. Ayant perdu la bataille, il se replie sur la France et conserve le Roussillon. Peu à peu Jean II soumet Barcelone et récupère les châteaux perdus face aux français. Celui de Corsavy sera repris en 1474, pour être abandonné définitivement. Le village se maintiendra toutefois malgré cette perte d'importance stratégique. En 1621 une nouvelle église est construite, celle-là même qui est en activité de nos jours. Peu à peu la population s'accrut pour arriver au village tel que nous le connaissons de nos jours.


Système de défense du village

Corsavy était protégé par un château, possédant une forge (activité importante dans le région), chapelle, etc. Il est à présent en ruine, mais ses pierres ont servi à la construction des maisons qui y sont attenantes. Ces maisons, abandonnées de nos jours, sont toujours debout au sommet de la colline surplombant le village.

De plus, le village était autrefois protégé par une tour à signaux, en relation avec le château de Cabrenc et celle de Batère. Elle se trouvait au Nord-Ouest du village, à plusieurs centaines de mètres du village.


Population

Années Feux Habitants
1370 37
1515 20
1732 71
1793 702
1806 712
1851 906
1901 689
1954 327
1968 327
1975 310

Etymologie

Le nom de Corsavy vient du mot Corts signifiant Clôture. Jusqu'au XIXe siècle le village se nommait Cortsavy. Le lieu était sans doute appelé "Les Corts" autrefois. Certaines étymologies font référence à "La Ferme de Savin" (le propriétaire, dont on parle dans ce récit), devenu "Cortus Savinus" ou "Cortus Savini".


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