Paulilles



C'est un village que l'on pourrait croire banal, mais sa position stratégique au sommet d'une falaise, son environnement verdoyant et son pont-aqueduc romain, très bien conservé, en font un village bien plus intéressant qu'on ne pourrait le croire.

Un village à découvrir, assurément.

C'est un village que l'on pourrait croire banal, mais sa position stratégique au sommet d'une falaise, son environnement verdoyant et son pont-aqueduc romain, très bien conservé, en font un village bien plus intéressant qu'on ne pourrait le croire.

Un village à découvrir, assurément.

Ansignan est un village du centre du Fenouillèdes, à proximité du barrage de Caramany. Situé sur un promontoire dominant la Désix, il est essentiellement connu pour son fantastique pont-aqueduc romain, un ouvrage d'art vieux de 2000 ans qui témoigne du génie des Romains à l'époque antique. Toutefois, ce monument ne doit pas faire oublier les autres atouts du village, qui sont avant tout patrimoniaux et sociaux.

Sur le plan urbanistique, l’impression générale qui se dégage d’Ansignan est agréable. Une longue route bordée de maisons n'est jamais idéale pour un village, mais ici, l’espacement des habitations et la présence de jardins épars apportent une touche de gaieté. De plus, les nouvelles maisons ont été construites un peu en hauteur sur la colline, réduisant ainsi l’étalement du village au profit d’une structure plus compacte et plus conviviale. Les rues, pavées de llauses, confèrent au village un charme indéniable. Étonnamment, Ansignan ne possède pas de véritable place centrale. Seule l’esplanade où trône un platane géant pourrait en tenir lieu, mais sa position en bord de route ne favorise pas les rencontres et la convivialité que l'on retrouve habituellement ailleurs. Derrière l’église, un promontoire pourrait jouer ce rôle, mais son exposition au nord et son caractère venteux le rendent moins propice aux échanges.

L’activité économique à Ansignan est limitée : il existe peu d’entreprises, principalement des artisans ayant établi leur siège social au village, mais travaillant essentiellement dans les villages environnants, en particulier à Saint-Paul-de-Fenouillet, la première grande ville à proximité. Le village dispose de quelques associations, mais aucune ne se démarque particulièrement. Il convient cependant de noter que le patrimoine d’Ansignan est remarquable pour un village de cette taille.


Patrimoine, curiosités à voir sur place




Autres éléments du patrimoine local

Mis à part l'aqueduc, Ansignan possède plusieurs vestiges datant du Moyen Âge, à commencer par l'église Saint-Nazaire-et-Saint-Celse, qui était initialement située au confluent de l'Agly et de la Désix. Ce village a été abandonné à cause des crues des rivières, et une autre église fut construite plus en hauteur. C'est autour de cette seconde église, désormais église paroissiale, que se sont agglutinées les maisons du village, formant Ansignan tel qu'on le connaît de nos jours. Elle est gothique, à nef unique, et contient une chaire du XVIIe siècle ainsi que quelques statues du XVIIIe siècle. Dans le village, il est aussi possible d’apercevoir une porte médiévale du XIIIe-XIVe siècle et la fontaine de la Rouquette, une source captée en 1885. Et bien sûr, le grand platane n'est pas n'importe quel arbre : c'est le fameux arbre de la Liberté, planté en 1848, à la suite des événements de Paris.


L'aqueduc romain

L'aqueduc romain

L'aqueduc romain

Quand on pense au patrimoine d'Ansignan, on pense forcément au fantastique pont-aqueduc romain. C'est un aqueduc de grande dimension, assez peu élevé mais long. Il est constitué de nombreuses arches soutenant la canalisation, mais aussi d'un passage d’environ 2 m permettant la circulation des piétons et même de petits véhicules. L'eau circule au-dessus, tandis que le passage se trouve en dessous, dans une sorte de tunnel voûté. C'est assez impressionnant à voir.

En savoir plus sur l'aqueduc romain d'Ansignan.


Le dolmen de la Rouyre

Le dolmen de la Rouyre

Le dolmen de la Rouyre

Le dolmen de la Rouyre se trouve à Ansignan, en Fenouillèdes. Cette région est riche en mégalithes, car il s'agit d'un territoire occupé depuis le Néolithique. C'est un dolmen simple, formé de six dalles. Un côté en possède deux, l'autre trois. La sixième ferme la chambre et sert de chevet. Ces piliers sont appelés "orthostates". La dalle de couverture est assez massive. Un tumulus en gradins complète la structure de pierre.

En savoir plus sur le dolmen de La Rouyre.



Histoire



Tout comme l'ensemble du Fenouillèdes, Ansignan appartient davantage au Languedoc qu'au Roussillon. La première mention du village remonte à l'année 1012, mais on sait de source sûre que le lieu était habité depuis l'époque mégalithique, puisqu'il existe un dolmen au lieu-dit "La Rouyre", probablement érigé entre 2200 et 1800 av. J.-C.

Après l'ère mégalithique, les Celtes, puis les Romains, vinrent occuper les lieux. Les vallées du Fenouillèdes constituaient un emplacement idéal pour s’installer, car le relief y est peu marqué, la plaine est proche (bien que largement insalubre à l'époque) et la végétation offrait des ressources alimentaires (abri pour le gibier et possibilités de cueillette). C'est pourquoi la région fut largement romanisée.

Ils créèrent le premier village d'Ansignan, d'abord un domaine agricole donné à un certain Ansius, d'où le nom d'Ansignan. De génération en génération, d'autres familles vinrent s'y établir, entraînant l’essor du village. Ce lieu devait avoir une certaine importance, puisque fut construit ce qui fait aujourd’hui la fierté du village : le fameux pont-aqueduc long de 170 mètres, qui traverse l'Agly. D’ailleurs, d'autres vestiges de cette époque réapparaissent régulièrement, comme ces pièces datées de 46 av. J.-C., mises au jour lors de fouilles. Le pont, lui, date du IIIe siècle apr. J.-C. Sa particularité réside dans sa construction à deux niveaux : sur la partie supérieure, c'est un aqueduc où l'eau traverse l'Agly à 15 mètres de hauteur ; sur la partie inférieure, un tunnel-pont permet le passage des piétons.

Après la chute de l'Empire romain, les Wisigoths envahirent le Fenouillèdes. Maîtres de toute l'Espagne, de l'Aquitaine et de la Septimanie, ils étendirent leur pouvoir de 412 à 739. Nous n'avons pas de trace de leur passage à Ansignan, ni de celle des Sarrasins, qui occupèrent la région de 739 à 811. Toutefois, ces derniers ne s’y installèrent pas durablement : ils se contentèrent d’en chasser les occupants.

En 811, Charlemagne, à la tête d'une armée, défait définitivement les Sarrasins, qui sont repoussés au sud de Barcelone. Les nouvelles terres conquises sont transformées en comtés (Ansignan dépendait du comté de Bésalù). Les pionniers francs commencèrent alors à arriver du nord de la France pour repeupler la région désertée, chacun choisissant une portion de territoire où s’installer. C'est ainsi qu'apparut le village primitif, situé non loin du village actuel, au confluent de l'Agly et de la Désix. Là se trouvent les vestiges d'une église antique dédiée à Saint Nazaire et Saint Celse, aujourd’hui envahie par la végétation. En l'observant de plus près, on constate qu'elle possède les caractéristiques des églises préromanes, notamment un chœur quadrangulaire, ce qui situe sa construction aux IXe-Xe siècles, soit peu après l'arrivée des premiers Carolingiens.

Il est aisé d’imaginer que cet embryon de village, soumis aux crues de la Désix, fut abandonné à une époque indéterminée, probablement tardivement. L'église actuelle, de style baroque, date du XVIe siècle. Elle est également consacrée à Saint Nazaire et Saint Celse, mais elle est située bien à l'abri de la rivière, au sommet de la falaise.

Par la suite, l'histoire d'Ansignan fut marquée par la séparation entre l'Aragon et la France en 1258, qui attribua le Fenouillèdes à la France. La frontière était surveillée par une série de forteresses : Quéribus, Peyrepertuse, etc., du côté français, et Força-Réal, Salvetat, etc., du côté aragonais. Le territoire d'Ansignan devint alors une zone dangereuse en raison de sa proximité avec la frontière.

Puis apparurent les Templiers. Installés au Mas Deu, près de Trouillas, ils étendirent rapidement leur domaine foncier dans toute la région, notamment dans le Fenouillèdes. En Roussillon, ces religieux étaient essentiellement des agriculteurs, cultivant la terre pour nourrir la grande communauté monastique qu’ils formaient, mais aussi pour asseoir leur puissance : celui qui possédait la nourriture possédait les hommes. Ansignan ne fut jamais directement sous la coupe des Templiers, mais certaines terres leur appartenaient.

À partir du XIXe siècle, le village d'Ansignan commença à perdre des habitants. C'était l'époque de l'exode rural, qui concentra la population dans les villes. Heureusement, Ansignan était un village relativement important, ce qui lui permit de survivre malgré la diminution de sa population. Ce ne fut pas le cas de tous : certains villages disparurent totalement.


Etymologie



L'origine du nom d'Ansignan est controversée. L'hypothèse la plus plausible est qu'il dérive du nom de domaine du propriétaire romain Ansius. Après de multiples transformations, ce nom aurait donné celui du village actuel, fixé définitivement au XVIIIe siècle.


Héraldique

Blason Ansignan

Expression héraldique

De gueules à la croix cléchée, vidée et pommetée de douze pièces d'or, à l'aqueduc en chef d'argent de neuf arches de sable.

Description

La situation géographique d'Ansignan n'est pas étrangère à la description de son blason. En effet, Ansignan est situé en plein Fenouillèdes, en Languedoc. C'est la seule partie du département des Pyrénées-Orientales qui n'est pas catalane. C'est la raison pour laquelle le blason d'Ansignan montre une croix languedocienne ("croix cléchée"). L'expression "de gueules" en début de description indique la couleur générale du blason : rouge. La croix "cléchée" est "vidée" (il n'y a que le contour) et "pommetée" (chaque angle est orné) de 12 pièces d'or (l'or correspond à la couleur jaune). "En chef" signifie "en haut" du blason. "L'argent" correspond à la couleur blanche et le "sable" au noir.

Explications

Certains villages du Fenouillèdes, comme Ansignan, conservent une trace de leur attachement historique au Languedoc, voire à la France, à travers leur blason (fleur de lys ou croix languedocienne). Ansignan possédant un pont-aqueduc romain remarquable, il était normal qu'il soit également représenté, d'où les arcades noires sur la partie haute. Certaines représentations ajoutent au sommet du blason les mots "Centre du Fenouillèdes". Il faut dire que, géographiquement, ce n'est pas faux.



Situation et accès

Ansignan se trouve au centre du Fenouillèdes, au bout du lac de Caramany. La ville se trouve à la jonction de trois routes. L'une monte vers le Nord en direction de St-Paul-de-Fenouillet, l'autre vers le Sud vers Pézilla-de-Conflent et la troisième vers l'Est le long du lac, elle mène soit à Caramany, soit à Rasiguères.

Le chemin le plus simple pour se rendre à Ansignan consiste à suivre, au départ de Perpignan, la départementale D117 en direction de Foix et de la quitter à St-Paul-de-Fenouillet, le chemin est indiqué. Au départ de Perpignan, la route de Foix se prend du côté de l'aéroport, à partir de la route de Narbonne. Pour ceux qui arrive de l'autoroute, il faut sortir à Perpignan-Nord.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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