Paulilles



Un peu en retrait de l'activité de la plaine, Caramany se cache dans les recoins des premiers contreforts des Fenouillèdes, dominant le lac artificiel qui porte son nom. Mais si ce village paraît bien tranquille, il est aussi connu pour ses vins de grande qualité.

Un peu en retrait de l'activité de la plaine, Caramany se cache dans les recoins des premiers contreforts des Fenouillèdes, dominant le lac artificiel qui porte son nom. Mais si ce village paraît bien tranquille, il est aussi connu pour ses vins de grande qualité.



Situé en plein cœur du Fenouillèdes, Caramany est un village assez petit, à flanc de coteaux. Il est entouré de terrasses sur lesquelles ont été plantées des vignes, et de nos jours, il domine le barrage qui porte son nom, étant essentiellement sur son territoire. La qualité de ses vins et le barrage sont les deux éléments essentiels qui font que Caramany est connu. Mais il pourrait aussi l'être pour la richesse historique de son sous-sol : plusieurs campagnes de fouilles successives ont fait ressurgir le passé du village.

D'un point de vue général, Caramany est un village assez calme, mais qui a su développer ses activités à sa petite échelle.


Son avantage : l'emplacement

Un des gros avantages du village, c'est sa vue. Appuyé sur une terrasse naturelle, il domine le plan d'eau du barrage et offre une superbe vue sur les collines qui lui font face. Il bénéficie aussi du calme inhérent aux villages du Fenouillèdes, surtout ceux qui sont excentrés. Une seule route le traverse, et ce n'est pas une route de passage, c'est-à-dire qu'elle ne sert qu'à desservir le village ; ce n'est pas un axe de communication important. Autre avantage de Caramany, bien que ce ne soit pas mis en avant par les habitants, c'est son riche patrimoine pour un si petit village, un patrimoine bien connu sur place mais qui, somme toute, n'attire pas autant de visiteurs qu'il le pourrait.

Mais Caramany a aussi quelques inconvénients, et ils sont relativement importants : orienté vers le nord, il est plus froid que ses voisins, d'autant plus qu'une colline le domine au sud, limitant l'ensoleillement en hiver, au moment où il est le plus nécessaire. Cet inconvénient devient un avantage l'été, quand la chaleur y est plus supportable qu'ailleurs. Un autre inconvénient est son isolement, particulièrement marqué par rapport à d'autres villages du coin : Caramany est assez éloigné, au bout de routes sinueuses.

Économiquement, Caramany est à l'échelle de sa population, c'est-à-dire plutôt restreinte (150 habitants à l'année), mais ce n'est pas pour autant un village mort sur le plan économique. Au contraire, il dispose de quelques commerces : une auberge, un bar/snack, un caveau, et plusieurs commerçants ambulants, une méthode très pratique à la fois pour les commerçants, qui peuvent assurer une présence dans plusieurs villages du Fenouillèdes, et pour les habitants, qui savent quand et où acheter des articles de boulangerie, d'épicerie et des fruits et légumes frais. Mais la force de Caramany se trouve dans son éco-tourisme.

En effet, le Fenouillèdes est réputé pour la qualité et la variété de ses paysages. Les visiteurs peuvent y trouver de nombreuses activités, et Caramany a su les mettre en avant pour attirer les touristes qui viennent, logent et consomment sur place. Il y a plusieurs gîtes dans le village, une auberge, un camping et les équipements nécessaires aux vacances sur place : aire de pique-nique, aire de loisirs, balisage de chemins de randonnée, site de pêche et plus encore.


Les loisirs

Concernant la pêche, il faut savoir que le lac de Caramany est particulièrement poissonneux : on y trouve des gardons, des silures, des brochets et des perches. C'est un lac de 2ᵉ catégorie où la pêche en bateau à moteur est autorisée, ainsi que la pêche de nuit (pour la carpe seulement). Renseignez-vous quand même auprès de la fédération de pêche pour avoir les dernières réglementations, ces informations pouvant évoluer. À noter que le lac possède cinq points de mise à l'eau pour les bateaux. Pratique.

Pour le bonheur des randonneurs, Caramany a développé des pistes de marche. Il y a plusieurs panneaux indiquant les trajets possibles, situés sur le site de l'Horto, tout au bord du lac. C'est la zone juste avant le pont. Vous y trouverez différents chemins pour des niveaux de difficulté variés. Les plus simples suivent le bord de l'eau, les plus complexes traversent les collines environnantes. Il est aussi possible d'en suivre à VTT - le Fenouillèdes est bien adapté aux randonnées VTT - et à cheval. Il y a un haras dans la région, mais pas à Caramany.

Quand on est en vacances, il faut savoir se détendre ! À Caramany, vous pourrez passer un bon moment à l'ombre des arbres pour l'heure du déjeuner ou pour une pause goûter. Vous avez trois aires de pique-nique : une à côté du cimetière, tout près du site de l'Horto, une au vieux lavoir et une troisième au boulodrome. Là-bas, vous pourrez même faire griller vos saucisses !


Les animations

Caramany a beau être un village plutôt isolé, il n'en reste pas moins un village culturellement actif. Si l'hiver les événements se font plus rares, l'été est une saison riche, en particulier lors de festivals régionaux comme les Balades en terres d'artistes ou durant les Journées du patrimoine. D'ailleurs, vous pourrez découvrir l'histoire du village à travers sa visite organisée régulièrement. Le site Internet de la ville met en ligne les animations à venir, il faut le consulter pour en savoir plus.


Le terroir viticole

... est très important ! Les vins de Caramany sont réputés à juste titre, ils font partie de l'appellation "Côtes du Roussillon Villages". Ce sont essentiellement des vins rouges assez charpentés. La cave coopérative, située à l'entrée du village, regroupe une cinquantaine de viticulteurs qui ont tous en commun l'amour de leur métier, qu'ils font découvrir aux visiteurs avec plaisir. Arrêtez-vous donc à la cave en passant, vous y serez toujours bien accueilli.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Caramany est relativement riche. Il se compose de plusieurs bâtiments ou lieux divers d'époques variées.


Le château

Le château

Le château

Caramany possède un château en assez bon état, bien que ses salles aient été en grande partie reconverties en habitations. Il s'agit d'un bâtiment de plan carré avec une grande cour intérieure. Sa hauteur est impressionnante, mais le soleil parvient quand même à inonder la cour et donc les habitations.

Le mur nord est le seul à n'être qu'un rempart, tandis que les maisons se succèdent le long des trois autres côtés. Le côté sud dispose d'un passage permettant d'entrer dans la cour. Son plafond révèle la structure soutenant le plancher du niveau supérieur. Le sol de la cour montre des traces d'une chapelle castrale, un petit édifice typique de ce type de construction. En l'absence de documents précis, on suppose que le château date du XIe siècle, voire du XIIe, par analogie avec la prise de pouvoir de la vicomté du Fenouillèdes sur ces terres.

Il fut partiellement reconstruit au XIIIe siècle, date de l'édification du porche, puis au XIVe siècle.

Le château était entouré d'un rempart destiné à sécuriser la population en cas de menace. Ce rempart a aujourd'hui disparu, mais la porte du Rebelli en est un vestige. Il s'agissait de l'une des entrées menant à la motte castrale, la partie du village la mieux protégée.


L'église Saint-Étienne

L'église Saint-Étienne

L'église Saint-Étienne

Le village possède en son centre l'église Saint-Étienne, héritière de l'église initiale qui se trouvait, avant le XIVe siècle, en contrebas, à l'emplacement de l'actuel cimetière. L'édifice actuel est donc postérieur à cette période. L'église abrite un retable du maître-autel en marbre du XVIIIe siècle ainsi que des fonts baptismaux du XVIe siècle. Sa statuaire est également remarquable, avec notamment trois statues polychromes du XVIIe siècle et une croix processionnelle datant du XVe ou du XVIe siècle.

À partir de 1885, l'église fut agrandie pour répondre à l'accroissement de la population, un phénomène que l'on observe également à Campoussy. Deux chapelles furent ajoutées, et la nef fut largement étendue. Le toit fut surélevé et, les murs devenant trop fragiles, ils durent être renforcés par des arcs-boutants extérieurs.

Particularité de Caramany, l'église est dissociée de son clocher. Ce dernier présente une architecture singulière, inédite dans la région. Il s'agit d'une structure de plan carré avec des arcs inversés, dont l’un des côtés comporte plusieurs ouvertures destinées à abriter des cloches. Ce clocher fut construit par les villageois eux-mêmes au début du XIXe siècle, à la suite de l'insistance du curé de Caramany.


Les fouilles archéologiques de l'Horto

Les fouilles archéologiques de l'Horto

Les fouilles archéologiques de l'Horto

Le site de l'Horto, sur les bords du lac de Caramany, est un haut lieu archéologique. Des fouilles y furent menées en 2018, avant la construction d'un complexe nautique. Les découvertes réalisées sur place furent d'une grande importance.

En savoir plus sur les fouilles archéologiques de l'Horto.


Le barrage sur l'Agly

Le barrage de l'Agly

Le barrage de l'Agly

Le lac de Caramany contient 30 millions de m3 d’eau (contre 25 millions pour celui de Vinça). Il fut mis en eau pour la première fois en novembre 1994. Le barrage mesure 57 mètres de haut et 260 mètres de large. Son cycle annuel se compose de trois phases : du 1er au 30 juin, il entre en phase de remplissage ; du 1er juillet au 30 septembre, il procède au déstockage ; du 1er octobre au 31 mars, il est quasiment vide, prêt à atténuer d'éventuelles crues.

En savoir plus sur le barrage de Caramany.


Dans les environs

Aux abords du village, Caramany possède trois oratoires. L’un, dédié à la Vierge à l’Enfant, se situe sur le chemin menant au cimetière. Un autre, aujourd’hui en grande partie dégradé, se trouve le long du sentier serpentant vers le nord ; il a perdu la statue du saint auquel il était voué. Le troisième, dans le village, à la fontaine du chemin de la Bade, est dédié à Notre-Dame de Lourdes.

Caramany dispose aussi d’un ancien moulin à vent, dont seule subsiste la partie basse. Construit en pierres de rivière scellées dans du mortier, il n'a fonctionné que durant le XVIIIe siècle. Il se trouve au sud du village.

Enfin, une petite source, la fontaine de Mate l'Oliu, est située le long du chemin de Trilla, près de l’aire de pique-nique. Une plaque en marbre, datant de 1854, y a été apposée.


Histoire

Pour un aussi petit village, Caramany a une histoire impressionnante qui est reflétée par l'évolution de la population sur ce site, mais aussi par de nombreuses fouilles archéologiques.


Préhistoire

Caramany a la chance de posséder sur son territoire un ensemble très riche de vestiges de l'époque néolithique. Il faut dire que de tels vestiges sont fréquents en Fenouillèdes, les plus visibles étant les fameux dolmens. M. Vignaud, chargé d'Études et de Recherche à l'INRAP, m'a donné les indications suivantes sur cette période à Caramany.

Lors des fouilles archéologiques effectuées dans le cadre de la construction du barrage, trois habitats du Néolithique, parfois stratifiés du Néolithique ancien au Néolithique final, ont été découverts et fouillés, et surtout une importante nécropole (Le Camp del Ginèbre) des débuts du Néolithique moyen, forte de 23 tombes, dont trois tumulaires de sept mètres de diamètre. Pour la première fois, des incinérations secondaires mais aussi primaires y sont attestées, faisant de ce site une importante référence, à l'échelle nationale mais aussi internationale. De nombreuses prospections pédestres exécutées alentour (hors projet du barrage) ont amené par la suite la découverte, en plusieurs points du territoire, de 17 sites allant du Néolithique ancien (5500 av. J.-C.) au Bronze ancien (2000 av. J.-C.).

Il semblerait, vu cette forte densité, que Caramany et sa cuvette, à proximité de l'Agly, se positionnent comme un important centre situé sur un axe de communication naturel très fréquenté, faisant la liaison entre Bélesta et la vallée de la Têt, jusque vers le nord, et l'Ariège par le col Saint-Louis (probables chemins de transhumance).


Histoire

Par la suite, la région a été occupée par les Celtes, puis par les Romains. De cette occupation, le territoire de Caramany nous a laissé une tombe, de facture tardive (IVe-VIe siècle). Il s'agit probablement de celle du propriétaire d'un domaine agricole de l'époque wisigothique. Elle recelait des fragments de vase funéraire, un outil agraire et une bague en bronze. Elle se trouvait au lieu-dit l'Horto, à 50 m à l'ouest du pont. C'était en fait une petite nécropole de trois tombes creusées dans la roche, des tombes plutôt étroites, à 50 cm les unes des autres. Elles étaient recouvertes de dalles, en fait des cailloux plats et anguleux comme il y en a beaucoup par ici.

Il faut attendre l'arrivée des Carolingiens en 811 pour que soit instauré le système féodal, et avec lui la création de la vicomté de Fenouillèdes. Caramany en était une possession. Le vicomte y possédait un château, comme bon nombre de villages de la région. Il a dû être construit vers le IXe ou le Xe siècle. Curieusement, on a très peu d'informations sur la famille seigneuriale qui y vivait. On sait que quelques membres de cette famille sont devenus des miliciens du Temple du Mas Deu par la suite, mais c'était plus tard. Ce château était à l'extérieur du village. En effet, il faut bien s'imaginer la topographie des lieux. Les habitations étaient regroupées autour de la petite église et de son cimetière, à l'emplacement de l'actuel cimetière. C'est de nos jours à 100 m à peine du bord du lac, mais à l'époque, il y avait une vallée qui descendait vers le lit de l'Agly. Le château fut construit sur les hauteurs pour des raisons de sécurité, et les habitants y montaient à chaque fois qu'un danger menaçait, mais ils vivaient plus bas, près des terres agricoles.

L'archéologie moderne vient confirmer les lieux de vie successifs. De récentes fouilles faites sur le site de l'Horto montrent quatre lieux de sépultures :

  • Le site wisigothique du IVe-VIe siècle.
  • Un site du Xe-XIIe autour du cimetière, siège de l'ancien village.
  • Un site médiéval du XIVe, correspondant aux sépultures des premiers temps du nouveau village.
  • Un site du XIIe siècle encore inexpliqué.

Ce site du XIIe siècle a été découvert lors de fouilles de l'Horto en 2018. Il s'agit d'un très curieux alignement de tombes, contenant des corps d'adultes, reposant sous une route. Aucune explication n'est pour l'instant donnée sur cette curieuse configuration.


Etymologie

Le mot "Caramany" est formé de deux locutions distinctes : "Kar" et "Magna". "Kar" est à rapprocher de "Ker", signifiant "rocher". On retrouve cette appellation dans "Bolquère", par exemple. "Magna" signifie "grand". Caramany est donc le village situé sous un grand rocher, ce qui n'est pas faux.


Héraldique

Blason Caramany

Expression héraldique

D'or au chef de gueules.

Description

Nous avons ici l'un des blasons les plus simples de la région. Sa description est rapide : "D'or" (couleur jaune en termes héraldiques), au "chef" (partie supérieure du blason) de "gueules" (rouge). Voilà, tout simplement.

Explications

Il n'y a pas d'explication particulière concernant l'origine de ces couleurs, mais on peut supposer qu'elles sont liées aux couleurs du drapeau catalan. À noter que des armes simples comme celle-ci indiquent souvent une origine ancienne.



Situation et accès

Caramany est un village du Fenouillèdes, près de Rasiguères. Pour s'y rendre au départ de Perpignan, il faut soit passer par Estagel, tourner vers Latour-de-France, et passer Cassagnes, soit aller à Ille-sur-Têt, monter vers Bélesta et tourner vers Caramany.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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