Curieuse commune que celle de l'Albère. On est là dans l'une des communes les moins peuplées des Pyrénées-Orientales. Son territoire est assez grand, juste à l'Est du Perthus, et il est composé d'une grande portion du massif montagneux des Albères. Plus exactement il se compose de plusieurs vallées profondes très boisées, humides, quasiment désertes au fon desquels on trouve deux hameaux : St Jean et St Martin. Si St Martin est extrêmement petit, St Jean est la commune proprement dite, c'est là que se trouve la mairie, le monument aux morts, et l'église principale de la commune. Mais mis à part ça, on ne peut pas dire qu'il y ait grand chose d'autres. Quelques vieilles maisons, un vieux pont, des quelques champs viennent compléter le tableau. Parfois un vieil outil tout rouillé a été abandonné là, ce genre d'effet s'insère bien dans ce paysage bucolique.
Le vie sur place est essentiellement rurale, c'est une commune qui s'est largement dépeuplée au cours du XXe siècle. Si le cadre de vie est enchanteur, elle n'est pas très pratique au quotidien et c'est la raison de son dépeuplement partiel.
Voyons à présent ce que dit Pierre Vidal dans son "Guide historique et pittoresque dans les PO", daté de ... 1899 !
L'Albère comprend deux quartiers : St Jean et St Martin, reliés par un chemin qui conduit à Récasens (château de Requessens, en Espagne) par le Coll Forcat. Le quartier de St Jean couvre les pentes qui dévalent le pic St Christophe; celui de St Martin s'appuie à la frontière. Ils forment comme deux petites vallées qui mènent leurs eaux vers le Perthus, où se forme le Rom.
La fête commune des deux quartiers se célèbre le 2e dimanche d'août et porte le nom de Roser d'Albéra. Quiconque veut avoir une idée des vieilles mœurs catalanes doit venir ici ce jour-là. Les joglars font le llévant de taula à travers les métairies; les danses, sont très animées; les étrangers prennent leurs repas sous les vieux chênes, assis sur le gazon : ce tableau est fort joli.