Collioure





Caudiès-de-Conflent est un village isolé des Garrotxes (Prononcez "Garotche"), une zone montagneuse où se trouvent divers villages de même taille sur des versants différents de la même vallée. Ces villages forment un ensemble géographique cohérent, d'où leur regroupement dans une dénomination commune de Garrotxe.

Le village n'est pas très dense, il s'étend le long de la rivière locale, un petit torrent montagneux, qui passe en contrebas. Il y a une rue principale qui s'étire le long d'une ancienne route et quelques très courtes rues transversales, souvent des impasses d'ailleurs. Le village est noyé dans la végétation alentour, il y fait plutôt frais en été et c'est très agréable quand le soleil est au zénith. Par contre, isolé comme il est et aussi petit, il est difficile de lui trouver des charmes autres que le calme dans lequel il baigne. Peu d'activités sont proposées, et c'est bien normal vu le faible nombre d'habitants.

L'intérêt d'un tel village, en tant que destination touristique, sera de pouvoir s'isoler dans un endroit frais et agréable l'été. En hiver, c'est exactement pareil : (très) frais et isolé, voire même complètement enneigé, ce qui accroit l'isolement du lieu. Le silence règne mais les visiteurs n'auront guère d'activités à faire par ici, mis à part les belles balades le long des sentiers.



Situation et accès

Caudiès-de-Fenouillèdes est un des villages des Garrotxes, la vallée qui part vers le Nord-Ouest au départ d'Olette et qui permet de passer en Capcir, tout au bout. Le départ de cette vallée est à la sortie d'Olette, quand on monte en Cerdagne, sur la droite. Vers le fond de la vallée le village sera indiqué.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


L'église St Martin

Détruite au cours de l'épisode protestant, l'église de Caudiès fut reconstruite et achevée le 12 octobre 1683. Elle était dédiée à St Martin. Elle fut érigée en paroisse près de quarante ans plus tard, le 16 octobre 1731, par une lettre de Monseigneur de Lanta ainsi rédigée :

L'église St Martin de Caudiès était ab antiquo de la paroisse d'Aiguatébia, chargé d'y administrer les sacrements; à l'origine huit familles seulement l'habitaient, émigrant en hiver à cause de la rigueur du climat; le curé d'Aiguatébia ne pouvit y aller en hiver qu'avec grand danger et il y a aujourd'hui vingt-autre familles. Antoine Ros, batlle du lieu, Paul Ros et Jean Monet consuls ont demandé l'érection de la paroisse et ont promis de construire un presbytère et de fournir l'église des objets nécessaires au culte; le curé d'Aiguatébia, Romain Morer, y consent et a déclaré renoncer aux revenus de son annexe. Attendu le péril des âmes et le danger des chemins, l'Evêque sépare de l'église d'Aiguatébia celle de St Martin avec tout le territoire de Caudiès et l'érige en paroisse, donnant faculté aux habitants d'établir un cimetière, des fonts-baptismaux, un campanile avec des cloches, etc.; il attribue au curé, qui la desservira, les revenus que percevait le curé d'Aiguatébia, auquel il réserve une pension de 10 sols et le droit de célébrer la grand'messe le jour de St Martin.

C'est le 21 octobre 1731 que le premier curé de Caudiès depuis le XVe siècle prit ses fonctions, un certain Pierre Besombes.

Architecturalement, St Martin possède un bel appareil en granit. Elle fut construite sur les ruines du château, selon un plan rectangulaire. Le clocher-mur à deux baies est encastré dans le presbytère. Le portail est simple, il s'ouvre au Sud, et pour finir son chevet est carré.


Les ruines du moulin

Comme la plupart des villages construit le long d'une rivière Caudiès-de-Conflent avait son moulin à eau, source de force mécanique servant à moudre les grains de blé pour faire de la farine. Ce moulin est détruit désormais, mais il en reste des ruines qui montrent comment il était. Pour mieux se rendre compte on y a apposé une plaque explicative décrivant comment il fonctionnait.


Histoire

Historiquement, Caudiès est lié à trois autres villages, Ayguatébia, Sansa et Railleu, ainsi qu'à tous les hameaux qui leurs sont rattachés un peu partout dans les montagnes. Les Garrotxes semblent avoir été habité dès la période préhistorique, mais aucune fouille n'a réellement été mené pour en trouver des traces. Même au néolithique récent, à l'époque des mégalithes, ce territoire n'a pas de dolmens ni de menhirs comme c'est pourtant le cas un peu plus loin en Cerdagne ou dans les Albères.

Les premières traces d'activités humaines remontent donc aux romains. Ceux-ci avaient envahis la région et l'avait rattachés à la province de Llivia (capitale romaine de la Cerdagne). Mais la première mention de Caudiès de Conflent dans un document date de 1130 où étaient indiqués les possessions comtales.

Caudiès était une possession du comte de Cerdagne, puis du comte de Barcelone peu avant 1130. Une forteresse a alors été bâtie par les comtes désireux de garantir la souveraineté de leurs territoires vis à vis de leur lointain roi franc. Cette forteresse apparaît en 1217, mais il est possible qu'elle soit d'origine antérieure. En 1381 la seigneurie appartenait à un certain Morer de Serrat. Cette même année, le 18 septembre, l'infant d'Aragon Jean donna la haute justice à Bérenger d'Oms.

Durant le XVIe siècle les Garrotxes, nom donné à la partie Nord du Haut-Conflent, furent ravagées par les protestants français fuyant les exactions prodigués à leurs encontres. Le fameux massacre de la St Barthémémy en fut l'apogée. Le château de Caudiès fut détruit durant cette période, et tout le village fut abandonné. Passé à la famille de Llupia, la seigneurie de Caudiès fut apporté à François de Grimau son mari à la fin du XVIe siècle. Il semble que le village fut abandonné pendant un certain temps, avant d'être repeuplé grâce à huit habitants d'Ayguatébia qui acceptèrent de s'installer à Caudiès sur demande du seigneur de ce temps, l'un des descendant de la famille de Grimau et de Llupia.

En 1674, le seigneur du lieu était Marie Anne de Grimau et de Llupia, comtesse de Toralba et vicomtesse de Las Torras. Le 29 août 1681 on a un document indiquant qu'un certain Antoine Ros prétend détenir à Caudiès un manse pour le compte de la seigneuresse. Antoine Ros était un descendant de l'un des huit habitants d'Ayguatébia.

Comme dans beaucoup de villages, Caudiès possédait un moulin banal. Ce dernier fut inféodé à toute la communauté en 1583, puis vendu en 1615 à ce même Antoine Ros par tous les autres habitants. La seigneurie de Caudiès resta une possession de la famille de Grimau et de Llupia jusqu'à la révolution française.


Etymologie

L'étymologie latine "calidus", signifiant "chaud", a été donné à cause de la présence de sources d'eau chaude thermale.


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