Né de Jacques Cassanyes, propriétaire et chirurgien et de Madeleine Vernis, Jacques, Joseph François Cassanyes voit le jour à Canet le 12 novembre 1758.
Après des étude au collège puis à l'université de Perpignan, il devient médecin et exerce dans sa ville de Canet. Il participe en avril 1789 à la rédaction du cahier de doléance (voir l'histoire de Canet) de sa commune, puis il en devient maire en 1790. Epoux de Jeanne qui meurt en couche, Joseph Cassanyes se remarie avec Catherine Castello de Torreilles.
A la fin des années 90 il devient administrateur du district de Perpignan, puis, aux élections des 26 août et 2 septembre 1792 il est élu député à la convention nationale à 74 voix sur un total de 151 aux côtés de 4 autres députés catalans. A ce poste il vote la mort de Louis XVI.
En juillet 1793 il est envoyé par le comité de salut public auprès de l'armée française des Pyrénées-Orientales en qualité de représentant en mission. En fait il dirigera une grande partie des opérations grâce à sa grande connaissance du terrain. (voir le Dossier sur cette guerre) Fin 1793 il est rappelé à la convention où il participera à la chute de Robespierre. Le comité de salut public l'envoi alors auprès de l'armée des Alpes et d'Italie, il y rencontrera le général Bonaparte; puis dans le département du Mont-Blanc pour soumettre les prêtres qui s'étaient soulevés.
Le 8 septembre 1795 Cassanyes est élu membre du conseil des cinq cents, il y siègera jusqu'au 20 mai 1797 mais n'aura pas de rôle important. Il entre alors à l'administration centrale des Pyrénées-Orientales du 21 juillet 1799 au 11 avril 1800. Ce poste était l'équivalent de celui de préfet. Il lutte en particulier contre le terrorisme, les prêtres toujours prêt à se rebeller et les déserteurs dont les actes de brigandages provoquaient la panique.
Juge de paix sous le consulat il abandonne ensuite toute vie publique en février 1813, se contentant de cultiver ses 30 hectares de terre de Canet. Il accepte néanmoins le poste de maire de Canet sous la première restauration durant laquelle il doit prêter serment au roi le 23 octobre 1814. Il démissionne six jours plus tard.
En cette période de division de l'opinion entre les bonapartistes et les républicains Cassanyes sera pris à partie le 21 août 1815, agressé pour ses opinions politiques. La loi du 29 octobre 1815 l'oblige à quitter le département, il se réfugie à Castelnaudary, puis à Padern. Une nouvelle loi, celle du 12 janvier 1816 lui impose l'exil. Il laisse alors sa famille et prends le chemin de la Suisse d'où il tente de retrouver grâce auprès d'un ministre. Mais suite à cet échec il s'exile à Escala, petit port de pêche espagnol proche de la frontière.
La révolte populaire de 1830 lui permets de rentrer chez lui à Canet. Il y décèdera le 22 avril 1843, à l'âge de 85 ans.