Le liège est issu de l'écorce des chênes-lièges, un arbre de type méditerranéen qui abonde dans le département des Pyrénées-Orientales. On le trouve plus particulièrement dans les Albères et les Aspres, le qui fait de ces deux régions des zones de production importante. A c'est plus particulièrement de Sorède au Boulou que se trouvent historiquement les principales activités liées au liège.
Implantation des suberaies dans les Pyrénées-Orientales
Les Pyrénées-Orientales, situées dans la région Occitanie en France, abritent plusieurs suberaies, c'est-à-dire des zones où le chêne-liège est cultivé et récolté pour la production de liège. Les principales suberaies dans les Pyrénées-Orientales se trouvent principalement dans la plaine du Roussillon, qui s'étend entre les Pyrénées et la mer Méditerranée.
La commune de Maureillas-las-Illas, située au sud-ouest de Perpignan, est connue pour abriter une grande concentration de suberaies. Elle est considérée comme l'un des principaux centres de production de liège dans la région. Les sols et le climat favorables de cette zone offrent des conditions propices à la croissance du chêne-liège.
La commune voisine de Céret est également réputée pour ses suberaies. Céret est une ville historique renommée pour son patrimoine artistique et son marché de produits locaux. Les suberaies environnantes contribuent à l'économie locale et à la préservation du paysage naturel.
D'autres zones dans les Pyrénées-Orientales, telles que le Vallespir et les environs de Perpignan, sont également propices à la culture du chêne-liège. Les collines et les vallées de cette région offrent des conditions favorables à la croissance de l'arbre et à la production de liège de qualité.
Il convient de noter que la présence de suberaies dans les Pyrénées-Orientales peut varier d'une commune à l'autre, en fonction de la géographie, du climat et des pratiques agricoles. Cependant, la plaine du Roussillon, avec des communes telles que Maureillas-las-Illas et Céret, est généralement considérée comme le cœur de la production de liège dans ce département.
Le secteur économique et les débouchés du liège
Les Pyrénées-Orientales abritent plusieurs industries qui travaillent le liège, reflétant ainsi l'importance de cette ressource naturelle dans la région. Voici quelques-unes des principales industries présentes dans les Pyrénées-Orientales qui travaillent le liège :
- Industrie de transformation du liège : Les entreprises de transformation du liège jouent un rôle essentiel dans la fabrication de produits en liège. Elles prennent les matières premières, telles que les écorces de chêne-liège, et les transforment en produits finis tels que des bouchons de vin, des revêtements de sol, des isolants, des panneaux de liège, etc. Ces industries sont souvent spécialisées dans des domaines spécifiques et utilisent des techniques de fabrication avancées.
- Industrie viticole : Les bouchons de liège sont largement utilisés dans l'industrie viticole pour sceller les bouteilles de vin. Les Pyrénées-Orientales abritent plusieurs vignobles renommés, et les entreprises de liège de la région fournissent des bouchons de qualité aux producteurs de vin locaux et internationaux.
- Industrie de l'emballage : Le liège est également utilisé dans l'industrie de l'emballage pour ses propriétés d'isolation et de protection. Il est utilisé pour fabriquer des emballages durables, tels que des boîtes, des étuis et des matériaux de calage pour divers produits.
- Industrie du design et de la décoration : Le liège est apprécié pour ses qualités esthétiques et ses caractéristiques naturelles. Dans les Pyrénées-Orientales, des entreprises se spécialisent dans la conception et la fabrication de produits de design et de décoration en liège, tels que des revêtements muraux, des accessoires de maison, des meubles, etc.
- Industrie de la construction : Le liège est un matériau d'isolation thermique et acoustique efficace, ce qui en fait un choix populaire dans l'industrie de la construction. Des entreprises de construction dans les Pyrénées-Orientales utilisent le liège pour isoler les bâtiments, réduire la consommation d'énergie et améliorer le confort intérieur.
Ces industries représentent une partie de l'écosystème lié à l'exploitation et à l'utilisation du liège dans les Pyrénées-Orientales. Il est important de noter que certaines entreprises peuvent se concentrer sur un aspect spécifique de la production de liège, tandis que d'autres peuvent être plus diversifiées dans leurs activités.
L'institut méditerranéen du liège de Vivès
L'Institut Méditerranéen du Liège, situé à Vivès, est un établissement de renom dédié à la promotion et à la recherche sur le liège, un matériau d'exception largement utilisé dans de nombreux domaines. Fondé en 1988, cet institut constitue un pilier important de l'industrie du liège en Méditerranée, contribuant à son développement et à sa valorisation.
L'une des caractéristiques les plus fascinantes du liège est sa provenance, car il est issu de l'écorce du chêne-liège, un arbre emblématique de la région méditerranéenne. L'extraction du liège est une pratique respectueuse de l'environnement, car elle ne nécessite pas d'abattre les arbres. Au contraire, l'écorce est récoltée tous les neuf ans, ce qui permet à l'arbre de se régénérer et de continuer à fournir du liège pendant des décennies.
L'Institut Méditerranéen du Liège joue un rôle essentiel dans la recherche et le développement de nouvelles applications pour ce matériau polyvalent. Les scientifiques et les experts de l'institut étudient les propriétés du liège et cherchent constamment des moyens d'améliorer ses caractéristiques et de trouver de nouvelles utilisations. Leurs travaux permettent d'explorer les possibilités infinies offertes par le liège dans des domaines tels que l'architecture, le design, la construction, l'isolation thermique et acoustique, l'emballage, les revêtements, l'industrie automobile, et bien d'autres encore.
L'Institut Méditerranéen du Liège offre également des formations et des cours spécialisés aux professionnels et aux étudiants intéressés par le liège. Ces formations permettent de transmettre les connaissances et les compétences nécessaires pour travailler avec ce matériau unique et écologique. Les étudiants ont ainsi l'occasion d'approfondir leur compréhension du liège, d'explorer ses propriétés techniques et esthétiques, et d'acquérir les compétences pratiques nécessaires pour l'intégrer dans leurs projets.
En plus de ses activités de recherche et de formation, l'Institut Méditerranéen du Liège joue un rôle important dans la promotion du liège en tant que matériau durable et écologique. Il organise régulièrement des événements, des conférences et des expositions pour sensibiliser le public à l'importance du liège dans la préservation de l'environnement et de la biodiversité méditerranéenne. L'institut travaille en étroite collaboration avec les acteurs locaux, les entreprises et les institutions pour encourager l'utilisation du liège et favoriser son développement économique.
Enfin, l'Institut Méditerranéen du Liège participe activement à des projets de recherche internationaux visant à promouvoir l'utilisation du liège dans le monde entier. Il collabore avec d'autres centres de recherche, des universités et des entreprises pour repousser les limites de l'innovation et pour explorer de nouvelles perspectives d'utilisation du liège. Grâce à ces collaborations, l'institut contribue à renforcer le rôle du liège en tant que matériau durable et écologique, tout en favorisant le développement économique des régions méditerranéennes.
>En somme, l'Institut Méditerranéen du Liège à Vivès est un acteur majeur dans la promotion, la recherche et le développement du liège. Grâce à ses travaux innovants, à ses formations spécialisées et à sa collaboration internationale, il contribue à valoriser ce matériau naturellement renouvelable, durable et écologique. L'institut joue un rôle clé dans la préservation de l'environnement méditerranéen et dans la création de nouvelles opportunités économiques pour les régions liées à la production de liège.
La récolte du liège
La récolte du liège est difficile, elle demande dextérité et précision. C'est tout un métier, celui de "leveur". Ce dernier sait quand lever l'écorce du chêne-liège, exactement lorsque l'arbre fait une sève montante, ce qui irrigue ses tissus. Ainsi l'écorce se détache plus facilement, ce qui évite d'abimer d'une part la couche superficielle, d'autre part le liège lui-même. Abimer la couche superficielle revient à compromettre la récolte suivante, abimer l'écorce actuelle réduit la qualité du liège.
Pour travailler, le leveur dispose d'une petite hache, étroite et tranchante dont le manche se termine comme un coin. Il pratique d'abord une incision circulaire autour du tronc, en haut et en bas. Puis d'autres, verticales, entre les deux, pour former des plaques incurvées de liège. Puis, le leveur passe la hache entre le tronc et l'écorce et force jusqu'à détacher la première plaque, la plus difficile à extraire. Les autres plaques sont, du coup, plus simples à enlever. Mais on ne peut pas enlever l'écorce chaque année, l'arbre met un certain nombre d'années avant de recréer son écorce exploitable. Dans la région, il faut 12 à 13 ans. En comparaison, au Portugal, autre pays exportateur de liège, les subéraies sont des sources économiques importantes, les arbres ont été planté sur un sol plus riche, et ils peuvent faire des récoltes tous les 7/8 ans seulement.
Les arbres doivent avoir, dans le Roussillon, au moins 50 ans avant de pouvoir être exploités. La première écorce n'est même pas bonne à être utilisé, c'est ce qu'on appelle l'écorce "mâle", qui doit être supprimée par l'opération de "démasclage". 10 à 15 ans plus tard, une seconde écorce, dite "femelle", repousse. C'est celle-là que l'on peut récolter, elle est dite "bouchonnable", c'est à dire transformable en bouchons.
Le traitement
A l'issu de l'écorçage les leveurs fournissent aux transformateurs les plaques de liège, incurvées. Ces plaques doivent sécher 1 an à l'air libre, ce qui va lui supprimer la sève restante dans les tissus et les tanins. Ensuite, en fait subir aux plaques le "bouillage", un bain bouillant qui les désinfectent, les assouplissent et rectifient leurs courbures. Elles passent ensuite quelques autres semaines à l'air libre, puis elles sont "tubées", une opération qui consiste à tailler à l'emporte-pièce dans la largeur de la plaque les fameux bouchons bruts.
Les fabricants de bouchons vont ensuite les traiter de façon à les transformer en bouchons prêts à être utilisés par les vignerons principalement.
Histoire de l'activité locale
Historiquement, l'utilisation du liège dans le principe de bouchage est attesté depuis plus de 2000 ans. Dans la Méditerranée, des amphores romaines ainsi fermées ont été extraites de l'eau, par exemple à Port-Vendres) Mais la création des bouchons, une activité importante principalement située autour du Boulou, semble date du XVIIe siècle. Il semble par ailleurs que la Catalogne ait été le berceau de cette création, utilisé partout dans le monde depuis. La légende raconte que c'est Dom Pérignon, en visite dans les abbayes catalanes, qui auraient adopté le bouchon de liège pour fermer ses bouteilles. Il faut dire que pour ce moine itinérant, la mise en bouteille du champagne qu'il venait d'inventer était un casse-tête quasi insoluble, le champagne étant sous pression, rien ne permettait de les boucher correctement. Le bouchon de liège s'est ainsi popularisé, au point de conquérir le marché des vins tranquilles par la suite.
La plus ancienne fabrique de bouchons connue semble être à Tossa de Mar (Costa Brava), elle apparaît dans les textes en 1739. Au Boulou, l'entreprise Sabaté, créée par Modeste Sabaté en 1939, est devenu le 2e producteur mondial de bouchons.
Notons enfin que le mot "liège" est formé sur le mot latin "suber", qui a donné suberaie. En catalan, on dit "suro", venant de "levis", léger en latin. D'où le nom de Sorède.