De quoi s'agit-il ?
C'est à Espira-de-Conflent que l'on a retrouvé, assez récemment, un sarcophage wisigothique daté du VIIe ou du VIIIe siècle. Cette découverte majeure a permis de mieux connaître les méthodes d'inhumations ces lointains ancêtres ayant habités la région. Le texte qui suit est une reproduction des textes explicatifs qui le présente, sur place.
La découverte
Lors de travaux de réfection d'un drain situé le long du mur occidental de l'église Ste Marie d'Espira-de-Conflent, les ouvriers de l'entreprise Parent ont mis au jour un sarcophage en calcaire. Ce dernier, partiellement engagé sous le mur d'une maison mitoyenne de l'église, avait déjà été dégagé à la fin des années 70, mais n'avait pas été signalé. Suite à cette découverte, l'entreprise Parent a immédiatement stoppé les travaux et prévenu la municipalité qui a fait part de la découverte au Service Régional de l'Archéologie. La fouille des squelettes présents à l'intérieur du sarcophage a été réalisée par l'Association Archéologique des Pyrénées-Orientales à la demande du Service Régional de l'Archéologie et de la municipalité d'Espira-de-Conflent.
Le Sarcophage
De forme légèrement trapézoïdale, la cuve du sarcophage mesure 1m92 de long pour 64cm de large à la tête et 44 aux pieds. L'épaisseur des parois est d'environs 8 cm. Il était obturé par un couvercle à quatre pieds. Des sarcophages similaires, de formes rectangulaires et non trapézoïdaux ont été découverts sur le site du Clos-de-la-Lombarde (Aude) Ils sont extraits des carrières de l'île Ste-Lucie (proche de Narbonne).
A l'heure actuelle, ce type de cuve est unique dans les Pyrénées-Orientales. Le sarcophage d'Arles ("La Sainte Tombe") est de forme rectangulaire. Taillé dans une roche calcaire, il possède un couvercle à quatre pieds. A Elne, trois sarcophages sont déposés dans les galeries du cloître. Ces sarcophages en marbre présentent tous les trois le symbole chrétien, on peut les dater du VIe-VIIe siècle.
L'inhumation
Le couvercle, brisé mais en place, a été retiré en plusieurs fragments. A l'intérieur, seule la partie est de la cuve était partiellement comblée de terre : Ailleurs, les ossements (notamment les crânes de deux personnes) étaient à demi visibles. La fouille minutieuse de cette cuve a permis de mettre au jour deux squelettes de sexe masculin, vraisemblablement décédés entre 40 et 60 ans. Le squelette le plus récent est sur le dos (décubitus dorsal), les bras croisés sur le bas ventre ou le pubis (la plupart des relations articulaires sont en connexion lâche : ceci est lié à la décomposition du corps en espace vide de terre). Le squelette le plus ancien a été regroupé au fond de la cuve pour procéder à l'installation du suivant. Ces résultats, pour l'instant provisoires, fournissent une fourchette de datation comprise entre 679 et 937 de notre ère.
Il est, à l'heure actuelle, difficile d'interprêter cette analyse. Il est toutefois possible que le défunt le plus ancien soit contemporain de la cuve, dont le type est certainement encore fabriqué et en usage à la fin du VIIe siècle, voire au début du VIIIe.
A ce texte explicatif, on peut ajouter que d'autres sarcophages wisigothiques ont été retrouvés dans la région, des sarcophages de tailles et de formes différentes, mais ayant une constante dans leurs formes générales. Deux sont exposés au prieuré de Ste Marie du Vilar , à Montesquieu-des-Albères, ils sont en marbre bleu. Un autre, l'est au musée de la préhistoire de Tautavel.