Histoire
Saint Ferréol a vécu au IIIe siècle. Après sa sanctification ses restes ont été transférés à Moissac jusqu'au XIIIe siècle ou
l'imminence de la croisade contre les hérétiques a poussé les moines à les mettre en sécurité dans un autre sanctuaire. Ils choisirent
Céret pour la ferveur avec laquelle ce Saint était vénéré dans cette ville. Une chapelle fut construite
pour l'occasion sur l'emplacement d'un oratoire antique.
La première trace écrite de cette chapelle date de 1370 où l'on trouve le chapelain Guillaume Cabret qui fait une donation à un certain
Arnaud Royre, brassier de son état. Puis St Ferréol est cité le 12 février 1565, et en 1589 on sait que Gaurérique Vilar était curé de
l'église de Céret et recteur de St Ferréol. En 1620 il a été construit une marguillerie dépendante de celle de Céret.
Les cloches actuelles datent de 1608. Elles reçurent les prénoms de Maria, Margarita et Salvaterra. Un des problèmes majeurs de cet ermitage
était l'eau. Sur ce petit plateau rocheux il n'y avait qu'une petite source. Les pèlerins devaient se succéder pour pouvoir récupérer l'eau qui
coulait faiblement. Donc en 1697 les autorités religieuses firent aménager cette source en fontaine pour plus de commodité. Cette fontaine sera
grandement modifiée en 1818.
Pendant tout ce temps la ferveur des cérétans ne faiblissait pas. Les aplechs (processions un jour de fête) se succédaient et l'on venait de
toute la région pour admirer les reliques du Saint. Aussi fut-il décidé un jour de 1772 de construire un autre sanctuaire plus vaste pour pouvoir
accueillir la foule les jours de processions.
La construction débuta cette même année pour finir à l'édifice que nous connaissons de nos jours. D'ailleurs les linteaux conservent encore
la trace de ces modifications. (années 1772 et 1774). Cette nouvelle chapelle mesurait 22m par 6, 70 et elle est caractérisée d'une part par ses
trois marches pour accéder au parvis, d'autre part par une splendide grille en fer forgé qui sépare la nef du transept. Dans les années suivantes
les habitants du coin mirent au mur de nombreux ex-votos pour remercier St Ferréol de leur protection.
Les vastes bâtiments actuels à proximité de la chapelle datent de cette époque. Ils devaient encore être agrandi mais la révolution française
arrêta ce projet.
Le lieu est appelé pour la première fois "Ermitage" en 1688, soit assez tôt par rapport aux autres ermitages de la région. En Roussillon les
ermites restèrent en activité jusqu'au début du XXe siècle.
Une curiosité : le bénitier intérieur de la chapelle est gravé de cette phrase "Llaurens Cros, fill d'Illa ermita de Sant Ferriol, estat
44 anys esclau a Constantinople, 1705", ce qui signifie "Laurent Cros, natif d'Ille, ermite de St Ferréol, a été 44 ans esclave à Constantinople".