De quoi s'agit-il ?
L'ancienne université de Perpignan est un bâtiment historique situé en plein centre-ville. Plus connue sous le nom d'archives municipales, elle est en forme de U, fermé par une lourde grille travaillée. Son style est classique, avec un beau fronton triangulaire.
La première université de Perpignan, l'Estudi Major, date de 1349 et fut créée par Pierre IV d'Aragon. Elle se trouvait initialement à Saint-Matthieu, au sommet de la rue « carrer d'en Reart » (actuellement rue Petite de la Monnaie). On y enseignait trois disciplines : la théologie, le droit canonique et civil, ainsi que les arts libéraux. Mais elle n'était pas ouverte à tous : seuls pouvaient s'y rendre « les docteurs, les maîtres quels qu'ils soient et les étudiants ». Malheureusement, aucune trace du bâtiment initial ne subsiste, bien qu'il ait accueilli des étudiants célèbres comme Côme-Damien Hortola.
Université de Perpignan, par Louis Nicolas de Lespinasse (1734-1808), dessinateur. Dessin à la plume et encre de Chine, aquarelle.
Entre 1760 et 1763, le Maréchal de Mailly, lieutenant général de la province du Roussillon, fit construire une nouvelle université à Perpignan pour pallier la ruine de l'ancienne. Les travaux furent entièrement financés par le Maréchal, qui y voyait un moyen de s'attirer la sympathie des étudiants. Par la même occasion, il convertit l'ancienne bibliothèque en « Bibliothèque de l'école centrale », devenue plus tard la bibliothèque municipale en 1804. Cette dernière fut partiellement alimentée grâce au don du Maréchal, qui légua tous ses livres.
L'emplacement choisi se trouvait en plein cœur de Saint-Jacques. Il s'agit d'un bâtiment en briques rouges, composé de trois corps en forme de U, fermé par une grille à l'entrée. Il existe toujours et abrite aujourd'hui les archives municipales de Perpignan. Le festival VISA pour l'image y organise des expositions de photo-reportages pendant le festival.
La nouvelle université eut toutefois une courte durée de vie, puisqu'elle cessa son activité en 1794. Entre-temps, des personnalités comme Joseph Cassanyes y étudièrent. Peu après, l'édifice fut reconverti en bibliothèque communale (1804), puis en musée des Beaux-Arts. En 1980, les archives communales s'y installèrent et depuis, le corps principal du bâtiment est consacré aux expositions temporaires.