
Le Capcir est une vallée large qui débute au col de la Quillane et quitte le département des Pyrénées-Orientales au niveau de Puyvalador et Riutort. Elle se prolonge ensuite dans le département de l'Aude. Contrairement à une idée répandue, La Llagonne n'est pas située en Capcir mais en Haut Conflent, tout comme Mont-Louis (la Cerdagne ne débute qu'au col de la Perche).
À l'ouest, les montagnes s'élèvent rapidement et accueillent les stations de ski de Formiguères, des Angles et de Puyvalador. Plus loin, le massif du Carlit domine avec une altitude de 2 921 m, constituant le sommet le plus élevé du département des Pyrénées-Orientales.
À l'est, les montagnes sont plus basses et d'une topographie plus régulière. Elles forment un rempart végétal apprécié des randonneurs à raquettes en hiver. Une seule route traverse ces montagnes par le col de la Llose, menant à des villages tels qu’Ayguatébia, Sansa, Talau, etc. (cette région est connue sous le nom de **les Garrotxes**).
Le climat de la vallée est froid en hiver mais tempéré et agréable en été. Au XIIIe siècle, Jacques II de Majorque y possédait d’ailleurs une résidence d’été à Formiguères. Cependant, la vallée connaît un inconvénient : le Carcanet, un vent humide qui apporte brouillard et fraîcheur du nord.
Les quelques vallées qui rejoignent le Capcir ne sont pas habitées, sauf celles qui sont suffisamment larges et accueillantes, comme Espousouille. Au fil du temps, de nombreux villages qui s’étaient formés dans ces vallées ont disparu, comme celui de Vallsera. Désormais, seuls subsistent les villages situés dans le fond de la vallée principale.
Au cours de l’histoire, le Capcir a connu de nombreuses évolutions. Ci-dessous, vous pouvez découvrir les différents villages qui existaient entre le Moyen Âge et le XXe siècle, et qui ont peu à peu disparu.

Capcir au XIIe siècle

Capcir au XIXe siècle

Capcir au XXe siècle
Au Moyen Âge, le Capcir n'était pas beaucoup plus peuplé qu'aujourd'hui, mais la population était répartie dans de nombreux villages ou simples lieux-dits. Les lacs de Puyvalador et de Matemale n'existaient pas encore, car ce sont des ouvrages artificiels. La géographie de l'époque était principalement marquée par les rivières : l'Aude et ses affluents, le Galba et la Lladura. Formiguères et Puyvalador dominaient la région en tant que villes royales. Formiguères, capitale historique, fut la première à posséder une paroisse, tandis que Puyvalador, apparu au XIe siècle, abritait un château fort protégeant la frontière nord du royaume d'Aragon. D'autres villages comme Les Angles, Riutort et Odeillo étaient également assez importants. En revanche, Conangles et Les Anglars, plus modestes, disparurent rapidement. Les Anglars étaient une possession de Guillem de So en 1286, vicomte d'Evol, comme l'ensemble du Capcir.
Du XVIIe au XIXe siècle, la région connut des changements profonds. La route de la Cerdagne, qui passait initialement par Les Angles en direction de Llivia, fut redirigée vers le col de la Quillane, suivant le tracé actuel. Plusieurs villages tels que Conangles, Les Anglars et El Puig disparurent durant cette période, tout comme Carramat.
Le XXe siècle fut marqué par de grands aménagements dans la vallée de l'Aude. Deux barrages hydroélectriques furent construits, donnant naissance aux lacs de Puyvalador et de Matemale. Le lac des Bouillouses fut également créé sur la Têt. Certains villages, comme Vallserra, Creu et Galba, disparurent totalement, tandis que Réal, Odeillo et Villeneuve devinrent administrativement de simples hameaux. La route menant aux Angles fut modernisée, tandis que celle reliant Olette à Formiguères cessa de jouer un rôle majeur dans le trafic vers la plaine du Roussillon, désormais pris en charge par la RN116 passant par Mont-Louis.
Principales villes : Aucune localité ne se distingue nettement des autres, mais Matemale est considérée comme le village le plus central. Cependant, Les Angles, de loin le plus animé, mérite le titre de capitale du Capcir.