Port-Vendres



Facilement joignable de la plaine grace à la Nationale le village autrefois petit de Bouleternère connait une certaine croissance grace à sa situation géographique privilégiée, en bordure des collines isolées des Aspres et de la plaine agricole du Ribéral. Il s'agit d'un village fortifié, un peu comme Baixas, c'est à dire qu'elle était entourée de remparts, de tours de surveillance, et que son église fortifiée faisait office de château. C'est ceci qui lui donne son charme, de nos jours.

La vie y est plutôt tranquille. Toute la partie Sud-Ouest est composée de collines, donc assez peu peuplée. L'habitat y est disséminé. La partie Nord-Est, elle, est faite de vergers dont les fruits exportés font connaître la région un peu partout ailleurs, ce sont les fameux fruits "Sud de France" qui sont produits grace au canal de Corbère, clé de voûte de l'irrigation du Ribéral.

La ville elle-même est intéressant à visiter. Je conseille de suivre l'itinéraire que la mairie a créé pour la découvrir. En quelques temps vous passerez près de tous les sites ayant un intérêt, comme les portes fortifiées, l'église, les remparts. A l'extérieur, suivez la route qui mène à Serrabone, vous passerez près de l'ancien village de Barbadell plus connu sous le nom de St Nazaire ("Sant Nazari"). Il n'en reste aujourd'hui qu'une chapelle bien restaurée mais autrefois c'était le lieu où se trouvait le village, avant qu'il ne soit déplacé plus en hauteur, à l'abri des crus du Boulès qui passe juste à ses pieds.

La vie sociale de Bouleternère est plus importante qu'on pourrait le croire aux premiers abords. La ville dispose de diverses associations culturelles, sportives, ou solidaires, ainsi qu'une activité économique dynamique à base de métiers du service (Formation, entretien), de commerces (mécanique automobile, brasserie artisanale) et d'artisanats (production oléicole, electricien). Son appartenance à la communauté de communes lui a ouvert des perpectives de développement étendues dont la population bénéficie. La ville a son propre bureau de poste.

La population est caractéristique. Grosso-modo et sans faire de généralités, on peut dire que soit les habitants sont issus de Bouleternère, ils y ont leurs racines, soit qu'ils viennent de Perpignan et ses environs. Dans ce cas ils y viennent car l'infrastructure routière et ferroviaire, de bonnes qualités, permettent des déplacements rapides. On peut donc s'y installer et faire le trajet tous les jours jusqu'à Perpignan et ses environs. Par conséquent il y a peu d'habitants venant d'autres villages voisins.


Patrimoine, curiosités à voir sur place




Le patrimoine de Bouleternère est riche et varié.

D'un point de vue religieux, citons l'église paroissiale St Sulpice, de style gothique (XVIIe), le clocher étant formé par le donjon du château. Elle contient le mobilier suivant : des retables du choeur (1690), du Rosaire (1690 aussi), de St Sébastien (XVIIIe), de St Antoine (XIXe), deux autres retables des XVIIe/ XVIIIe et XIXe siècle, un Christ du XVIIIe ainsi que de nombreuses statues des XVIIe et XVIIIe (dans la sacristie). Elle contient aussi un bénitier de marbre (XVIIe) et une armoire (XVIIe). St Sépulcre est représenté au pinacle du retable du maître-autel, il est le Saint patron actuel de la ville. Mais le village dispose d'une autre église que l'on peut désigner sous le nom d'église-donjon. A la fois église et château protecteur, c'était l'église initiale du village. Au départ, elle était consacrée à Ste Marie mais elle changea de protecteur, recevant St Sulpice.

Cette première église a été agrandie au XIIIe siècle, elle avait un petit cimetière attenant, exactement à l'endroit de la petite cour d'où l'on peut voir la croix gothique en marbre rose.

Sinon le territoire de Bouleternère possède deux autres chapelles : Ste Anne, dans un verger en bordure de la Nationale (du XIVe siècle), et la chapelle St Nazaire de Barbadell, en contrebas, à 2Kms après le village, en bordure du Boulès. Cette chapelle était l"église initiale du village, à l'époque où ce dernier était ici. Il possède aussi deux oratoires, l'un dédié à St Christophe (Il date de 1974 et se trouve au lieu-dit "Champ de la route"), et l'autre dédié à St Marc (Un oratoire du début du XXe siècle mais détruit par un glissement de terrain mais reconstruit en 1962. Il est sur les hauteurs du village)


D'un point de vue militaire ce sont surtout les remparts qui marquent Bouleternère. Historiquement les villages catalans sont qualifiés de "circulades", c'est à dire que les rues, étroites, s'entortillent en cercle autour de l'église. C'est normal, c'est dû à la "Paix de Toulouges", un édit du pape interdisant les violences dans un rayon de 30 pas autour de l'église. Pas bêtes, nos ancêtres construisirent leurs maisons en cercle dans un rayon de 30m, comme ça tout le village était protégé. C'est l'origine de la première rangée de fortifications, bientôt suivi d'une deuxième (car l'inconvénient, c'est que 30m, c'est peu) lorsque la population s'agrandit. Résultat : Bouleternère était entouré par deux rangées de remparts percées de portes et hérissés de tours. De cette époque, il nous reste 2 tours et 3 portes (XIIe siècle), ainsi que le château à quatre tours.

Le territoire de Bouleternère possédait aussi deux tours construites durant le haut Moyen-âge, elles étaient au lieu-dit "Les Casteillars".


D'un point de vue civil les autres éléments du patrimoine de Bouleternère sont la "cantonada del mouli", une chute d'eau qui servait à alimenter deux moulins et une fabrique. L'un des moulins étaient à huile, l'autre à grains. Quand à la fabrique, elle fut créé en 1876 par Jean Blanc. Elle transformait des racines de bruyère en "ébauchons", qui prenaient la destination de St Claude (Jura), de Marseille, des Etats-Unis ou d'Afrique du Sud pour la fabrique d'objets divers, comme les pipes. Cette fabrique fut arrêtée en 1970. Près de la chute se trouvent deux roues de moulins, caractéristiques, qui rappellent ce passé.

En limite de village, le promeneur trouvera une fontaine avec un blason dont l'eau aurait un pouvoir de guérison. Et puis sur le territoire de la ville il y a une ancienne carrière de marbre qui fut exploitée au XVIIe et XVIIIe siècle. Et puis pour ceux qui aiment les objectifs de promenade le territoire de Bouleternère possède un dolmen, hélas ruiné, au lieu-dit "Castelias" (là où se trouvaient les deux tours), et un deuxième à la limite des territoires de St Michel de Llotes et Casefabre.


Le dolmen du col de la Llosa

Dolmen du col de la Llosa

Dolmen du col de la Llosa

Le dolmen du col de la Llosa est une structure mégalithique datant de l'époque néolithique. Restauré il y a peu de temps, il est formé d'un disque au sol de 10 mètres de diamètre rempli d'un amoncèlement de pierres de schiste ("le cairn") Un chemin rectiligne est tracé à travers ces pierres jusqu'à son centre où se trouve le dolmen proprement dit.

En savoir plus sur le dolmen du col de la Llosa.


La chapelle Ste Anne

La chapelle Ste Anne

La chapelle Ste Anne

La chapelle Sainte-Anne est un curieux petit édifice religieux, placée de nos jours dans un vergers, sur la droite de la Nationale montant vers la Cerdagne. On la connait aussi sous le nom originel de "Notre Dame del Congost". Elle fut construite à la fin du XIVe siècle, sous le règne des premiers rois de Majorque.

En savoir plus sur la chapelle Ste Anne.


La chapelle St Nazaire de Barbadell

La chapelle St Nazaire de Barbadell

La chapelle St Nazaire de Barbadell

Seul vestige encore debout de Barbadell, l'ancienne église St Nazaire montre un plan typique du IXe siècle. Elle apparaît dans un acte de consécration daté du 25 octobre 1151 en tant que dépendance de Serrabone et sous le nom de Ecclesia de Barbadello. En 1265 on la retrouve en tant que paroisse, ce qui prouve l'importance du lieu durant le XIIIe siècle.

En savoir plus sur la chapelle Saint-Nazaire de Barbadell.


Dolmen des Rières

Le dolmen des Rières

Le dolmen des Rières

Le dolmen des Rières est un monument mégalithique situé sur le territoire de Bouleternère. Il fait partie des nombreux éléments du patrimoine préhistorique des Pyrénées-Orientales.

Il s'agit d'un dolmen simple, c'est à dire qu'il date du chalcolithique, (fin du IIIe millénaire). Il est en grande partie ruinée, ces dalles sont détruites, au sol. Il reste des traces du tumulus, le grand cercle entourant un dolmen fait de cailloux et de terre, destiné à consolider l'ensemble. Ce dolmen avait la même fonction que les autres dolmens du département : C'est une tombe collective.

En savoir plus sur le dolmen des Rières, à Bouleternère.



Histoire

Le territoire de Bouleternère est riche de vestiges attestant la présence de nos lointains ancêtres préhistoriques. Deux dolmens existent à Bouleternère, le premier à l'Est de la ville (dolmen des Rières), l'autre au Sud (dolmen du col de la Llosa), à l'intersection entre Bouleternère, Casefabre et St Michel de Llotes.

L'histoire proprement dite de ce bourg, monté comme les autres autour d'une église citée en 1142 commence réellement sous les Rois de Majorque (1276-1344). L'église paroissiale était dédiée à St Sulpice. D'origine romane, elle fut remplacée par une seconde construite au XVIIe en utilisant un mur de l'église initiale. Elle avait un plan rectangulaire sous voûte en arc brisé.

Le village était protégé par un château qui apparaît au Xe siècle. Il avait été acheté par le bailli du village Arnaud Buffard en 1276 (qui est resté bailli jusqu'en 1311) à son seigneur le comte Hugues de Pallars. Un château à l'époque, c'était essentiellement une tour fortifiée qui servit plus tard de clocher d'église. Le bailli revendit le château à Jacques 1er de Majorque, et c'est ainsi que Bouleternère devint citadelle royale.

Les rois successifs vont marquer le royaume par une foule d'aménagements dans les plus petits villages. Bouleternère voit ainsi se créer une grande route qui le traverse de part à part, sur le modèle d'une antique voie romaine, la Via Confluentana (voir le dossier sur l'Antiquité en Roussillon). Les rues sont redessinées et les routes améliorées. Le village se dote également d'un réseau d'eau par la création d'un canal d'alimentation en pierre, suivant le tracé de l'ancien ruisseau mentionné dès en 1052. Les restes de ce canal sont toujours visibles de nos jours.

Jaques 1er de Majorque concéda les droits de haute justice à Pierre de Fenouillet. Lorsque le roi meurt c'est son fils Sanche 1er qui le récupéra, mais le 28 octobre 1314 il le céda à Pierre de Fenouillet, devenu vicomte de Fenouillet et d'Ille. Bouleternère passera ensuite à son fils Pierre (mort en 1353), puis à André, à Pierre, puis enfin Galcerand de Pinos.

Plus tard la ville sera fortifiée, un mur d'enceinte assurant aux villageois la tranquillité. Ce mur était flanqué de sept tours rondes implantées régulièrement et les poternes étaient défendues par des fortins massifs. Au cœur du village a été construit une cellera, petit donjon capable d'accueillir la population Le village s'agrandissant des constructions furent bâties à l'extérieur de l'enceinte. Un hospice fut même créé durant le XIVe siècle, exactement en 1320, dans ce qui est aujourd'hui la rue Prosper Mérimée. (Cet hôpital sera définitivement détruit en 1950) A cette époque la ville dépendait de la Viguerie du Conflent, dont les seigneurs étaient les mêmes que ceux de la ville d'Ille (sur Têt), ce qui a uni les deux villes.

En 1359 on comptait 36 feux à Bouleternère (Prades en comptait 32, Castelnou 38 et Ille 143) (1 feu = 6 à 7 personnes à peu près). Revenons à présent au dernier possesseur de Bouleternère, Galcerand de Pinos. Au XVe siècle le roi de France Louis XI est maître du Roussillon. Ce dernier propose certaines de ses terres contre celles de Galcerand, mais celui-ci refuse. Il est alors destitué au profit de Gaston de Lyon, sénéchal de Saintonge, qui prendra possession du fief le 24 octobre 1464. Puis Bouleternère passera successivement à Pierre de Rocaberti en 1473 et à Guillaume de Caramany en 1485.

Durant le XVe siècle la population du village ne cessa d'augmenter, ce qui lui permit d'obtenir l'appellation de "Bourg" et donc d'avoir des représentants aux Corts. Peu de temps après la vicomté de Fenouillet fut récupérée par les descendants de Galcerand de Pinos, Pierre de Castro, et Bouleternère qui en faisait partie le fut également. Pierre le transmit à son fils Philippe de Castro, mais celui-ci décéda sans enfant. Sa sœur Marguerite de Castro, qui avait épousé François de Moncada hérita de la vicomté et lui transmit en dot, mais son mari meurt en 1635. En 1542 un fait historique marqua le village. Alors que le Roussillon est en pleine guerre contre l'armée du dauphin de France, futur Louis XII, la ville opposa une résistance héroïque. Le dauphin parvint tout de même à s'en emparer et saccagea le village, tuant les 3 consuls et la plupart des habitants. De retour à l'Espagne plus tard Philippe II d'Espagne reconnaîtra à sa juste valeur les mérites de la ville et fit entreprendre sa reconstruction, commençant par les maisons, puis les murailles et enfin l'église, achevé en 1659.

Sa construction eu lieu grâce à la volonté de la famille Pontich dont l'un des membres, Francesc, prêtre de Bouleternère, a été anobli par Philippe IV en 1639, mais elle coûta tant au village qu'il fut ruiné et se fut le début de son déclin. Un emprunt dû même être fait le 4 février 1654. Son fils Guillaume-Raymond devient alors vicomte d'Ille jusqu'en 1642, année où Louis XIII, maître du Roussillon, donne la vicomté à Joseph d'Ardena, comte de Darnius (1642-1659). Guillaume-Raymond put la retrouver en 1659 au traité des Pyrénées, mais à sa mort en 1670 c'est de nouveau Joseph d'Ardena qui en devient possesseur durant la guerre de Hollande (1674-1678) A la fin de la guerre le fils de Guillaume-Raymond obtient la vicomté et Bouleternère avec, puis son petit fils qui n'eut qu'une fille, Thérèse. Celle-ci se maria avec Luis de Média-Coéli, qui conservera la vicomté jusqu'à la révolution.

Il faut noter pour finir que sur le territoire de l'actuel Bouleternère se trouve la chapelle Saint Nazaire, récemment rénovée, qui était le centre d'un autre village à présent disparu est qui était appelé Barbadell, ainsi qu'une carrière de marbre exploitée au XVIIe et XVIIIe siècle.


Population

Nous n'avons pas de données sur la population de Bouleternère avant le XIXe siècle, les chiffres commencent avec les recensements officiels.

Années Habitants
1836 943
1901 759
1982 728
1990 625
1999 650

Si on note un certain déclin au début du XXe siècle, la suite de l'histoire nous montre une population relativement stable par rapport à d'autres villages.


Etymologie

Bouleternère était autrefois appelé Bula-Teranera, que l'on peut décomposer en quatre :

  • "Bul", signifiant 'Torrent',
  • "a", suffixe rappelant un lieu,
  • "Tera", signifiant "Terre",
  • "Nera", à rapprocher du mot "Nègre", "Noir".

Etymologiquement, Bouleternère était un lieu habité près d'un torrent dont la terre était noire. (Tera Nigra) Le nom définitif du village apparaît au XIXe siècle. A noter qu'un autre village, Boule d'Amont, a son origine venant du Boulès, la rivière locale qui descend des Aspres. Il y avait donc "Boulès d'Amont", qui a gardé sa forme originelle, et "Boulès d'aval", devenu "Boulès de la terre noire".


Héraldique

Blason Bouleternere

Expression héraldique

D'azur au lion d'argent tenant de sa dextre une fleur de lys d'or.

Description

Ce blason est relativement simple et peut être compris facilement avec quelques connaissances de base en héraldique. "D'azur" fait référence à la couleur bleue, qui est la couleur de fond du blason. Le lion est qualifié "d'argent", un terme qui désigne la couleur blanche en héraldique. La "dextre" du lion, qui désigne sa main gauche (la "senestre" étant la main droite), tient une fleur de lys "d'or", soit jaune.

Explications

Le blason de Bouleternère représente un lion d'argent tenant dans sa patte une fleur de lys, symbole de la possession de la ville par le roi de France. Le fond bleu est probablement un hommage à la royauté française. On peut également observer une grande similitude avec le blason de Canet-en-Roussillon, qui est également bleu et présente un lion.



Situation et accès

Bouleternère est une ville se trouvant dans la vallée de la Têt, à la fin du Ribéral et proche du bas-Conflent. La ville est à peu près à égale distance entre Ille-sur-Têt et Vinça, sur la rive droite. Pour s'y rendre, c'est relativement simple. Au départ de Perpignan il faut suivre la Nationale en direction de Prades/Andorre. Après Ille-sur-Têt la voie rapide se rétrécie, et juste à ce moment du trajet qu'il faut tourner à gauche, vers Bouleternère. Rien de plus simple donc.

Une fois à Bouleternère vous pouvez suivre une autre route menant à Corbère-les-Cabanes ou St Michel de Llotes, ou une autre prenant plein Sud vers Casefabre et le prieuré de Serrabone.



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