Paulilles





Le village d'Ayguatébia est très tranquille, comme sa situation géographique le suggère. Situé à plus de 1300m d'altitude il est régulièrement enneigé l'hiver, mais on sent qu'il est équipé pour ça. On peut dire que le village n'a pas de centre-ville tout simplement parce qu'il n'y a pas de faubourg : Il ne s'est jamais étendu comme l'on fait d'autres villes, plus dans la plaine. Ici, pas de lotissements moderne à perte de vue, juste une centaine de maisons, pour la plupart accolée les unes aux autres le long de deux rues principales qui mènent toutes deux au bout du village où se trouve l'église. L'impression générale qui se dégage du village est la tranquillité, mais il n'y a pas ici un charme que l'on peut retrouver ailleurs, ne serait-ce que chez les voisins de Railleu. Les rues sont tristes, avec des maisons se ressemblant toutes et même si des efforts ont été fait sur la mairie ou dans les installations sportives (à la taille du village), ça ne suffit pas à donner envie de vivre ici sur le long terme. Y passer ses vacances, oui, sans aucun doute.

Surtout que le territoire d'Ayguatébia regorge de chemins de randonnée et de pistes de VTT. Sans compter que les villages des Garrotxes étant liés, on peut considérer la vallée comme un gros village, les infrastructures des uns servant aux autres. On peut aussi aller à Talau, un hameau d'Ayguatébia autrefois commune indépendante.


St Lin

Saviez-vous qu'Ayguatébia est le lieu de naissance de Ermengol, évêque d'Urgell ? Ce haut personnage a été canonisé. Ainsi transformé en Saint, il est invoqué pour pallier à la sècheresse. Il vivait durant le Xe siècle. Il a inspiré une légende, l'histoire confondant deux personnages importants vivants à 8 siècles d'écart : Celle de la légende de St Lin, le 2e pape.



Situation et accès

Ayguatébia est l'un des 5 villages des Garrotxes, une région du Nord-Ouest du département située entre le Fenouillèdes, la Nationale 116 et le Capcir. Il y a plusieurs vallées isolées, très larges et profondes - ce qui offre de superbes paysages - et quelques routes étroites les sillonent pour desservir les villages. Ayguatébia possède trois voies d'accès, une menant à Oreilla, en direction de la plaine, une à Caudiès-de-Conflent, vers le Nord-Ouest, et la troisième vers Railleu.

D'un point de vue plus général, les Garrotxes forment une région enclavée, accessible seulement par deux voies, chacune de ces voies se multipliant pour desservir les 5 villages, ou tout simplement suivre le contour des vallées. La première part d'Olette, c'est la plus utilisée, et deuxième vient de La Llagonne, en Capcir. Une remarque sur les routes dans ce coin : Elles sont étroites, à flanc de falaises et bien qu'entretenues, il y a régulièrement des éboulis sur l'asphalte et parfois le garde-fou est tombé, donc : Prudence. Surtout que si vous tombez, c'est la plupart du temps au fond de la vallée, directement. Ceci dit, la vue est magnifique, dès que l'on monte un peu.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Sur la commune d'Ayguatébia il y a un hameau, Talau, qui se trouve de l'autre côté de la montagne. C'est un hameau plutôt petit qui a une chapelle dédiée à St Etienne. Elle a une structure classique de l'art roman catalan, avec une minuscule nef de 10m par 5, voûtée en berceau brisée, le tout terminée par un abside semi-circulaire. Une chapelle côté Nord a été ajouté ultérieurement. Cette chapelle date probablement de la fin du XIIe siècle, elle a donc remplacé la chapelle initiale qui existait en 968. Par ailleurs, sur l'ancien territoire de Talau, et donc sur l'actuel d'Ayguatébia, il y a des anciens villages aujourd'hui disparus : Moncles, Les Plans, Thuévol, Cabrils, etc. Tous ces villages se trouvent sur la rive Sud de la vallée et font face à d'autres anciens villages disparus, mais qui sont sur le territoire d'Oreilla : Guixa, Tourol, Bourdoull.

Dans le village il y a aussi une fontaine, dans le creux d'un mur, un lavoir, ce qui est assez classique, et surtout une curieuse inscription sous le préau, à côté de l'église : "Parlez français, soyez propre". Ce texte date du XIXe siècle, une époque durant laquelle parler français n'était pas une évidence. La seconde partie du texte nous indique t-elle que l'hygiène était plus défaillant à Ayguatébia qu'ailleurs ? On va croire que ce n'était pas le cas, ça nous fera plaisir...

Cabrils

Cabrils

Les Plans

Les Plans


Sinon, il faut savoir que toute la vallée était parsemée de 24 moulins à eau, qui apportait la force hydraulique sur les sites d'habitation. Ayguatébia avait le sien, il a été restauré récemment (C'était un moulin à foulon).


Le hameau de Talau

Le hameau de Talau

Le hameau de Talau

Talau est un hameau d'Ayguatébia, dans les Garrotxes. Il fait partie d'un ensemble d'ancien villages ayant disparu que l'on appelle la Vall del Feu (Vallée du fief). Cette vallée était autrefois une entité géographique cohérente. Elle comprenait Talau mais aussi Moncles, les métairies de Trappe, des Plans, de Serremijane, de Tuevol et de Cabrils. Tous ces lieux étaient reliés entre eux par le chemin de la Bagà, qui partait d'Olette en direction de Creu en Capcir et que l'on appelait le "Cami Reial" (la voie royale)

En savoir plus sur le hameau de Talau.



Histoire

Préhistoire

L'origine du site est sans conteste néolithique. Près des roches du "Rouquets" ont été retrouvé des silex taillés laissant supposer que l'endroit était habité. Une hache polie a également été retrouvé, ce qui permet de préciser que le site était toujours occupé aux alentours de -2000, en plein chalcolithique.


Féodalité

Ayguatébia est un village situé à plus de 1300m d'altitude, dans ce que l'on appelle les Garrotxes. Son territoire est assez étendu, il comprend un hameau nommé "Les Pujals", constitué de métairies. Il était limité à l'Est par Talau et Moncles, au Sud par le pic de Portell, Llar et Sauto, à l'Ouest par St Valentin de la Quillane au Nord par le pic del Torn qui le sépare de Caudiès et Railleu.


L'église d'Ayguatébia

La première mention du village apparaît en 958 sous le nom Aquabeda, puis au XIe siècle sous le nom de paroisse d'Aquatepida, paroisse dont l'église est dédié à St Félix et St Ermengol. Curieusement le village possédait une 2e église, épiscopale celle-là, lié au chapitre d'Urgel et dédiée à Ste Marie et St Ermengol. D'après ces anciens documents il semble donc qu'Ayguatébia dépendait spirituellement au chapitre d'Urgel. A cette lointaine époque les deux églises appartenaient avec ses dîmes et deux importants alleux aux héritiers de la vicomtesse Gisèle et de sa fille Gerberge. L'un d'entre eux céda ses droits à Palencia (en Castille) par testament. Il mourut au cours d'une expédition contre les sarrasins. En 1072 ses camarades vinrent témoigner de ses dispositions verbales et présence du comte Guillaume et de sa cour à Corneilla de Conflent.

Les droits de hautes et moyennes justices appartenaient au roi d'Aragon en 1322. Jacques II de Majorque s'en dessaisit le 29 août 1343 au profit du comte d'Evol, qui obtient les droits de justice d'Ayguatébia et son château (une "Cellera") de Puig-alt. Ceci amène deux remarques : Tout d'abord, ce droit lui permettait d'enrôler de force des soldats parmi la population, ces derniers avaient donc perdu en liberté dans l'opération. D'autre part on a la mention du château d'Ayguatébia et sa localisation, château désormais disparu de nos jours.

Les pouvoirs de justice d'Ayguatébia du vicomte d'Evol, Jean de So, furent confirmés en 1383, puis furent cédés à nouveau le 7 novembre 1416 au chapitre d'Urgel qui les conserva jusqu'en 1789, lors de la révolution française. Durant le XIVe siècle, le village subit de plein fouet la famine et la peste, puis de 1335 à 1347 une série de disettes se succédèrent, enfin en 1348 eu lieu la peste noire, qui décima une grande partie du village.

En 1771 le chapitre affermait "les censives, droits de lods et de cabaret, les fruits de la dîme, blé, laine, agneaux et de toutes choses dont il est accoutumé de payer la dîme, tant en droit qu'en coutume", cela pour 1114 livres 4 sols. En 1788 elles valaient 1423 livres. Le moulin banal était une propriété des habitants pour un coût de 4 mesures de seigle. Les consuls l'affermèrent en 1759 pour 264 livres. Ces entrées d'argent permettaient à la population de vivre correctement de la vente d'ovins, de la coupe du bois et des pacages nombreux que l'on trouvaient sur le territoire de la commune. Il y avait même un moulin drapier.

Le 25 mars 1438 eu lieu un évènement exceptionnel : le bornage de la commun par des pilons de pierre fixés à la chaux. Ce jour là Bernard Cadell, viguier de Conflent et de Capcir adressa des lettres de convocation :

Als reverents mossen labat del Monestir de Sant-Miquel de Cuxa, senyor dels llochs de la Quilana y de Talau, e mossen labat de Sant-Marti de Canigo, senyor del lloch de Bordull, e als honors mossen Berenguer d'Oms, senyor del lloch de Arraleu, e mossen joan-Perre Fahena, donzell, senyor del lloch de Calders.

Ils étaient tous convoqués le 22 août 1438 et parcoururent la commune pour l'implantation des bornes. Evidemment, il y eu beaucoup de contestations. Un procès eu même lieu avec les habitants de Llar et Sauto, lésés durant l'opération. Le consistoire du Roussillon déclara le 1er juin 1628 que la montagne de Clavéra était pasquier royal et ordonna une nouvelle délimitation qui fut faite le 26 septembre 1643. Or ces pasquiers royaux étaient tenus en indivis par le roi et le prieur de Corneilla. Ce dernier céda le 12 mars 1669 à la communauté d'Ayguatébia sa part de pasquiers de la montagne de Clavéra en bail emphytéotique la portion comprise entre Oreilla à l'Est, Moncles, Llar et Sauto au Sud, Les Cortals et St Valentin de la Quillane à l'Ouest et Caudiès, Railleu et Bordull au Nord. Il se réservait toutefois un droit de passage pour ses propres troupeaux, le tout contre un cens de 5 mesures d'avoine et un droit d'entrée de 20 doubles d'or.

Le 31 décembre 1670 c'est le roi qui fit de même pour une demi-charge d'avoine et un droit d'entrée de 25 doubles d'or. L'histoire ne s'arrêta pas pour autant car la communauté de Sauto prétendit avoir un droit d'usage sur la foret de Clavera. Le 6 mai 1685 le conseil souverain le leur donna. Par ailleurs la chapitre d'Urgel a cédé en 1702 aux habitants la "coma de Clavéra" une partie forestière de la montagne qui leur appartenait toujours.

Les criées générales du 2 juin 1779 ont déclarés les habitants d'Ayguatébia usagers des bois et forêts du chapitre d'Urgel, il était défendu d'y introduire des chèvres. L'interdiction de chasse ou pêche était également établie, sauf pour les habitants. La révolution fit que les biens du clergé furent déclarés biens nationaux. Malgré la protestation des habitants, en l'an VI des arbres furent coupés et des pâturages furent à nouveau affermés sur Clavéra sans autorisation des habitants. Le 3 septembre 1825 la commune de Sauto réclama à nouveau des droits d'usage, mais le village fut débouté.


Le village d'Ayguatébia

Le 21 juin 1831 le tribunal de Prades reconnut à la commune d'ayguatébia la pleine possession et jouissance de la montagne de Clavéra, mais le 14 avril 1834 la cour de Montpellier déclara au contraire l'Etat propriétaire des pasquiers sur la base de l'édit de 1566 qui indiquait le domaine comme étant inaliénable, ainsi que sur les lois de 1790, 1792 et 1794 et sur celle du 14 ventôse an VII qui remettaient à l'Etat les possessions de la couronne de 1566.


Paroisse

Le curé d'Ayguatébia au XVIIe siècle officiait à Talau, Moncles, Caudiès, Tuévol et aux 3 forges mentionnées en 1615. Les habitants ressentirent peut être plus que les autres populations du Conflent les effets des guerres entre Français et Espagnols (XVe siècle), puis entre catholiques et protestants (XVIIe siècle). Les registres mentionnent comme une longue traînée d'assassinats d'abord à la dague avant 1620, ensuite à l'escopette jusqu'en 1680.

En 1661 eu lieu un différent entre les habitants d'Ayguatébia et d'Oreilla au sujet des droits de pacage. Le viguier Marsal se déplaça accompagné d'un notaire et d'un serviteur. Mais la rencontre s'envenima et les protagonistes en vinrent aux mains. Le notaire et le serviteur furent tués, mais heureusement le viguier put fuir. Voici le texte d'origine relatant l'évènement.

15 mars 1661, homicide de Miquel Lafltxa, lo qual mori de una escopetada en la bréga al bach de la Cortalassa, terme de Orella, ahont mataren tambe lo notàri qua anàva en companya del veguer Marsal, y mataren tambe lo criat de dit verguer

Le 7 février 1673 les français en eurent assez de ses violences. Ils brûlèrent le village aux cris de "Cremàren tot Aiguatebia y tambe la rectoria !". L'église fut donc brûlée aussi, elle sera reconstruite en 1693. Le clocher date du 1706. Dans les années qui ont suivi, la guerre de 14-18 fit des ravages. (15 jeunes y moururent) Le village se dépeupla d'un coup. Les veuves allèrent se remarier dans d'autres communes, délaissant leur village. En 1836 on comptait encore 706 habitants, puis 530 en 1901, 36 en 1982, 45 en 1990 et enfin 46 en l'an 2000.

Les deux communes d'Ayguatéba et Talau se sont unies en 1982.


Etymologie



Le nom étrange d'Ayguatébia provient de la locution latine "Agua tebeda" signifiant "Eau Tiède". Il y avait alors à l'époque une source d'eau tiède sur le territoire de ce village. C'était une eau sulfureuse qui coule de nos jours au lavoir du "cami de les Basses".


Héraldique

Blason Ayguatebia

Expression héraldique

Malheureusement je n'ai pas la description héraldique de ce blason. Je peux tenter une approche. "D' azur à la cathédrale d'Urgell et au pont de Bar d' argent, maçonné de sable.

Description

L'azur représente la couleur bleu, explicité en tête de la description elle désigne la couleur de la partie principale du blason. Vient ensuite la représentation de la décoration centrale, la cathédrale d'Urgell et le pont de Bar qui sont désignés comme étant "Maçonnés" (c'est à dire dont les joints entre les pierres sont visibles) de sable (nom que l'on donne à la couleur noir)

Explications

Le blason d'Ayguatébia est entièrement consacrée à l'évêque d'Urgell, St Ermengol. Il est composé d'une part de la cathédrale d'Urgell et d'autre part du pont de Bar, sur lequel St Ermengol est mort. Ceci explique celà.


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