Catllar



Tiens, une anecdote au sujet de Catllar. Pour faire des recherches généalogiques, j'ai eu besoin de me faire situer Fuilla. Pour ça, un habitant de Codalet (s'il se reconnaît, bonjour à lui !) m'expliqua qu'il fallait prendre la direction de Caillar. Un peu étonné, j'ai mis un moment à comprendre qu'il s'agissait de Catllar, prononcé avec un parfait accent catalan !

Catllar, c'est une joli petite ville, mais une ville résidentielle essentiellement. En périphérie de Prades qui possède l'activité économique de ce coin du Conflent, elle pâtit d'un manque de dynamisme économique et social pourtant présent dans bon nombre de villages de la région (plus sociale qu'économique, il est vrai). Son urbanisme est caractéristique : Le centre est extrêment dense, mais passé ses limites on entre dans deux vastes zones forestières aux nombreuses maisons espacées sur de grands terrains. Le quartier du Mas Riquer, à l'Est de Prades, est aussi sur le territoire de Catllar. Il faut bien dire que l'éparpillement de l'habitat périphérique est un frein aux liens sociaux de la ville, la population qui y vit participant moins que ceux du centre aux différentes manifestations que la ville s'efforce de faire avec succès.

Le centre ville, lui, est agréable mais sans plus. Peu de végétation vient couper la sensation de bétonisation des rues et ruelles, et c'est un peu dommage, d'autant que les habitants participent peu à l'effort d'embellir la ville avec des plantes le long des façades. Les maisons sont belles et bien entretenues, mais l'ensemble fait un peu triste quand même.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Eglise paroissiale Saint-André

Eglise paroissiale Saint-André de Catllar

Eglise paroissiale Saint-André de Catllar

L'église Saint-Anré est l'église paroissiale de Catllar. Elle fut consacrée en 1073 et placée directement sous le contrôle de Saint Michel de Cuxa. Il s'agit d'une église romane (évidement) dédiée à St André. Architecturalement, St André possède une abside semi-circulaire, un clocher surmonté d'une belle cage en fer forgé et contenant une cloche provenant de la chapelle St Martin de Boaça, près d'Alénya. Son chevet est superbement décoré d'arcatures aveugles. Cette église sera largement modifiée en 1662. Elle contient quelques intéressants retables : le retable du Rosaire (1681), celui du maître-autel (1688), de St Nicolas (1695), de la pietà (XVIIe siècle), du Christ (XVIIe siècle), de St Roch (Fin XVIIe siècle), de St Jean-Baptiste (XIXe siècle). Elle contient également une Vierge à l'enfant du XIVe siècle, une Vierge de 1508 ainsi qu'une statue de St Jacques du XIVe siècle.


La chape de Catllar

La chape de Catllar

La chape de Catllar

L'église de Catllar contient un trésor des plus intéressants, il se compose entre autre d'une magnifique chape en velours pourpre. Voici sa description telle qu'elle figure sur les panneaux explicatifs faits par le Conseil Général qui en a assuré sa restauration.

  • Eglise St André de Catllar
  • Matériaux : velours, soie, or, argent, chanvre
  • Datation : XVIe siècle (1589)
  • Auteur : Marti Laredo, brodeur à Perpignan
  • Dimension (H x L) : 139,5 x 301 cm
  • Propriétaire : Commune de Catllar
  • Classé monument historique : 12.02.1892
  • Restauratrice : Isabelle Bedat (2005)

Description

  • Chape à fond de velours rouge : Deux lés de velours placés horizontalement et morceaux de lés pour compléter.
  • Orfroi, description technique : broderie sur toile grossière (type bougran), filés or et argent, soies polychromes (vert, bleu, rose, jaune, orange)
  • Carnation des personnages et certains vêtements au passé plat empiétant avec de nombreux dégradés; fils métalliques liés au point de Boulogne individuellement par deux ou préalablement torsadés 2 à 2 en fonction du motif réalisé : chevrons, losanges.
  • Orfroi, représentation 'drapés en haut, en partant de la gauche) St Roch, St Jacques de Compostelle, St Michel terrassant le Dragon, Dieu le Père en buste (placé au centre au dessus du chaperon), la Vierge à l'enfant, St Jean-Baptiste avec l'agneau, St Sébastien.
  • Bordure de l'orfroi : Souligné par un motif de damier au filé d'argent (âme en soie orange)
  • Galon de l'orfroi : Taffetas de soie vert pâle.
  • Chaperon : Il a la forme d'un écusson; représentation de St André jeune (il est représenté âgé sur la chasuble) placé devant un autel, lequele st constitué de deux dais architecturés cousus à l'envers. Ces morceux sont des remplois de la chasuble. Le sol est constitué d'un carrelage multicolore et deux arbres s'enracinent dans l'autel et s'élancent vers le ciel.
  • Doublure : Toile de bougran bleu. Une lé de bougran : 93 cm.
  • Doublure du chaperon : Toile de bougran rose.
  • Triplure : toile écrue grossière.
  • Patte de fermeture (placée au niveau de la représentation de la Vierge et de l'enfant) : Verte côté intérieur et en damas de soie rouge à motifs floraux côté extérieur. Cette patte n'est pas originale, elle a été remplacée à une date inconnue. En effet, dans le contrat de commande de la chape, il était précisé que le brodeur devait figurer les armes de Catllar et mentionner la date de confection sur la patte.

Notre Dame de Riquer

Notre Dame de Riquer

Notre Dame de Riquer

Le territoire de Catllar abrite également les restes du prieuré de Notre Dame de Riquer, datant du début du XIe siècle. C'est lui donna naissance au quartier Est de Prades.

En savoir plus sur le mas Riquer


Saint-Jacques-de-Calaons

Saint-Jacques-de-Calaons

Saint-Jacques-de-Calaons

L'église St Jacques de Calaons, aussi appelé St Jacques de Calahons, est celle d'un ancien prieuré cité en 1391 sous le nom de Prioratus Sancti Jacobi de Casalonibus (Prieuré St Jacques de Casalonibus). Auparavant elle était déjà citée en 1225 (Ecclesia Sancti Jacobi).

Le fait qu'au XIVe siècle Catllar est eu dans ses environs deux prieurés n'est en soit pas une surprise, ces années là virent la multiplication des prieurés dans toute la région. Mais comme beaucoup d'entre eux, St Jacques fut sécularisé à une époque inconnue, puis abandonnée. Le prieuré fut oublié de tous, jusqu'au XVIIe siècle.

En effet la fin du XVIIe siècle est marqué par l'essor de l'érémitisme. De nombreux anciens lieux de culte, chapelles castrales, églises rurales, furent réhabilités et réaménagés afin qu'un ermite puisse y vivre. Il faut dire que l'ermite, à cette époque, vivait isolé mais au sein de la société catalane : Il était le conseiller de la population locale, qui se tournait vers lui pour chercher réconfort et conseil.

En 1688 St Jacques réapparaît dans les documents sous le nom de Hermita de Sant Jaume de Calaons. Il connaîtra différents ermites avant de subir les foudres de la révolution française. En 1790 les lois anti-cléricales supprimèrent tous les édifices religieux qui n'étaient pas des paroisses. St Jacques fut condamné à fermer, mais pu rouvrir quelques années plus tard quand ces mêmes lois furent assouplies. En 1899 l'ermitage fut complètement restauré, puis en 1926, face au manque d'intérêt des populations pour leurs ermites, l'ermitage ferma une deuxième fois, définitivement cette fois. Il fut vendu à l'évêché cette année là, puis fut vendu à nouveau à la commune de Catllar en 1986. La commune le restaura à nouveau en 2000, mais c'est une association qui gère désormais l'avenir de cette église.

Cette église contient de nos jours un retable daté de 1629.



Histoire

Le site de Catllar possède des dolmens et même plusieurs menhirs, attestant de la présence humaine dès -2200, l'époque mégalithique.

Les premiers habitants de la région furent envahis durant les millénaires précédents notre ère par les ibéros-ligures, puis vers -500 par les celtes et enfin les romains (conquête en -121). A la chute de l'empire romain, ni les wisigoths (412), ni les sarrasins (735) n'ont laissé de traces sur le site. Il faut dire que ces deux peuples n'ont quasiment pas bâtis et leurs restes sont très rares. Il faudra donc attendre l'arrivée des carolingiens en 811 pour que naisse le système féodal. Les soldats de Charlemagne ayant conquis le territoire, ils firent venir des moines, la plupart du temps de l'empire sarrasin au Sud, pour bâtir des grandes abbayes qui, au fil du temps, essaimèrent des chapelles un peu partout dans la région, certaines ayant été le point de départ des villages tels que nous les connaissons aujourd'hui.

La première mention du village de Catllar date du 13 septembre 948, il apparaît sous le nom de Villa Castellano (Villa de Castellan, en catalan "de Castille"), ce qui a donné Castllà et plus tard, par déclinaison phonétique, Catllar.

A la révolution française, un arbre (un ormeau) de la liberté fut planté au centre de la place du village, en 1789. Il a été remplacé par un olivier, que l'on peut voir de nos jours.


Etymologie

Le nom de Catllar, comme le fait deviner le blason de la ville, vient du mot "château", en catalan "Castell".


Héraldique

Blason Catllar

Expression héraldique

Écu en losange : d'or aux quatre pals de gueules, au château de trois tours couvertes d'argent, celle du milieu plus haute, portill du même, brochant sur le tout.

Description

Ce blason présente une particularité : il est en losange, ce qui est relativement rare. Voyons la description en suivant l'expression héraldique. Le blason est dit "d'or aux quatre pals de gueules", ce qui signifie "jaune avec quatre bandes verticales rouges". Il est orné d'un château "d'argent" (c'est-à-dire blanc), composé de trois tours, la tour du milieu étant plus haute. Le terme "brochant" indique que l'élément (ici le château) traverse les autres parties du blason, en l'occurrence les quatre bandes verticales rouges.

Explications

Le blason de Catllar est une "arme parlante", car il représente un château sur un fond aux couleurs catalanes. Le nom "Catllar" dérive en effet du mot "château", et l'image du château renvoie donc directement à ce nom. Toutefois, ce système n'est pas parfait, car Castelnou, une autre ville, possède également un château sur son blason. Il peut donc être difficile de les distinguer uniquement à travers ces motifs.



Situation et accès

Catllar est à deux kilomètres de Prades, en direction du Nord. Il est derrière une colline dont la vallée monte vers Molitg-les-Bains et plus loin vers Mosset.



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Drapeau catalan Les Pyrénées-Orientales

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