Jeunesse et vocation
Anne Marie Antigo est née en 1602 à Perpignan. En 1621, elle entre au couvent Sainte-Claire de la Passion, un monastère de l'ordre des Clarisses. Après 24 années consacrées à la vie religieuse, elle est nommée abbesse, charge qu'elle assume avec dévotion.
Exil et retour
En 1652, sous les ordres de Francesc Sagarra, gouverneur du Roussillon au service du roi Louis XIV, Anne Marie Antigo et vingt autres religieuses sont exilées à Barcelone. Le retour devient possible en 1660 grâce à la paix apportée par le traité des Pyrénées de 1659. De retour à Perpignan, elle s'engage à préserver les traditions catalanes, la langue, et les pratiques catholiques face à l'influence française.
Réformes et influence
En tant qu'abbesse, elle mène des réformes au sein de la communauté des Clarisses, renforçant leur discipline et leur rayonnement. Sa popularité et sa dévotion lui assurent une place importante dans l'histoire religieuse locale.
Phénomène d'incorruptibilité
Après sa mort en 1676, le corps de Mère Antigo est retrouvé intact en 1731. Des témoignages historiques mentionnent son parfait état de conservation encore en 1771, 1805, et 1842. Lors de cette dernière inspection, le docteur Carcassonne déclare :
"Partout la peau est desséchée comme tannée. Les organes internes sont dans un état de dessiccation complète. Ils n’ont pas subi la putréfaction."
Transferts et déclin de la ferveur
Son corps est déplacé à plusieurs reprises, notamment en 1878 lors du transfert des sœurs Clarisses vers un nouveau monastère. Si des croyants attribuent des miracles à son intercession, aucune preuve scientifique ne les corrobore. Le dossier de béatification ouvert au début du XXe siècle est rejeté en 1910.
Héritage
Malgré la dissipation de la ferveur populaire, le corps d'Anne Marie Antigo repose toujours dans un cercueil de verre au couvent des Clarisses. Une plaque commémorative à sa mémoire y est visible, perpétuant le souvenir de cette figure emblématique de la spiritualité catalane.
Mère Anna Maria Antigo
Proscrite et Réformatrice
(1602-1676)
Née à Perpignan, paroisse Saint-Jacques, entrée au couvent Sainte-Claire de la Passion en 1621, abbesse en 1645, elle fut exilée en 1652 à Barcelone avec dix-neuf autres religieuses par Francesc Sagarra, gouverneur au service de Louis XIV.
De retour à Perpignan en 1660, après le Traité des Pyrénées, Mère Anna Maria Antigo sut affirmer, à l'exemple du clergé local, son attachement à sa langue catalane et à sa foi chrétienne, en communion avec l'Eglise romaine.
Dans ces mêmes murs, elle réussit la réforme de la règle de la communauté. De son vivant, elle fut l'objet d'une vénération qui, dès lors, ne s'est jamais démentie. Son corps, exceptionnellement conservé jusqu'à nos jours, se trouve depuis 1878 dans l'actuel couvent des Clarisses, au Vernet, où l'on vient toujours visiter la "Sainte de Sainte-Claire".
Hommage de la Fidélissime Ville de Perpignan,
le 29 juin 2002
Jean-Paul Alduy étant Maire-Sénateur.