De quoi s'agit-il ?
Le puits des Forçats est une curiosité de l’ingénierie militaire du XVIIe siècle. Il s’agit d’un système de récupération de l’eau potable situé dans la forteresse de Mont-Louis, dans la partie visitable, le reste de la citadelle étant un domaine militaire non accessible au public.
Il faut savoir qu’il n’existe en France qu’un seul autre modèle de puits de ce type.
Le mécanisme
Également appelé roue d’écureuil, ce système est composé d’une énorme roue qu’il fallait faire tourner pour actionner un ensemble de poulies, afin de remonter un grand seau d’eau jusqu’au niveau du sol. Comme pour une roue d’écureuil, il fallait entrer dans la roue pour la faire tourner, à la manière des hamsters dans leurs cages.
Le nom de ce système est trompeur : aucun prisonnier n’a jamais été affecté à cette tâche. La pénibilité du travail réalisé par les soldats a inspiré ce nom peu engageant. Au début du XXe siècle, une mission conjointe entre le Centre national d’entraînement commando, occupant la citadelle de Mont-Louis, et la régie du tourisme et du patrimoine permit l’exploration du puits des Forçats. Quatre seaux furent remontés à la surface, découverts deux à deux. Les deux seaux les plus récents, tombés dans le puits en 1820, n’avaient jamais été récupérés auparavant. Ils remplaçaient deux autres seaux du XVIIe siècle, remontés en dernier. Ces deux derniers seaux, les plus anciens, sont sans chaînes ni poignée de versement. Ils diffèrent légèrement par leur forme : l’un est tronconique, l’autre a une forme de tonneau. Tous deux sont en bois de châtaignier, cerclés de fer, et en bon état de conservation.
Le puits des Forçats mesure 28 m de profondeur, dont 12 m d’eau à seulement 6 °C. Il est encombré de 3 m de sédiments au fond, qui pourraient réserver d’autres surprises à l’avenir.
Les Pyrénées-Orientales