De quoi s'agit-il ?
L'hospice d'Ille est un bâtiment historique du centre-ville d'Ille-sur-Têt. Bien connu localement, il a été le refuge de nombreuses générations d'habitants pauvres durant les temps anciens.
La société médiévale était caractérisée par la misère de la population, aggravée par la guerre, les famines, les épidémies, etc. Il était donc facile de tomber dans un état précaire, puis dans le dénuement le plus complet. Ces personnes étaient prises en charge par la population, dont la foi chrétienne les obligeait à veiller sur elles. Mais certains cas étaient désespérés : pour pouvoir s’en occuper, les hospices furent créés.
Beaucoup de villes en possédaient un, dès lors qu'elles avaient une population suffisamment importante. L'hospice d'Ille accueillait les pauvres de la ville, mais aussi les pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle et parfois de simples voyageurs.
Fondé entre le XIIe et le XIIIe siècle, il bénéficiait de privilèges et de legs importants, ce qui lui permit de rapidement acquérir une richesse foncière et financière. Ainsi, le premier legs important enregistré fut celui de Marie d'Ille en 1245, puis celui d'Ava de Fenouillet en 1266. Par ailleurs, en 1682, Louise Dona Luisa d'Ardena et d'Aragon légua une somme importante pour construire un quartier réservé aux femmes dans l'hospice.
Durant le XVIIe siècle, les bâtiments médiévaux furent démolis. L'oratoire Saint-Jacques fut agrandi et de lourds travaux débutèrent, financés en grande partie par Louise d'Ardenna, marquise de Montferrer. L'hospice reçut un nouveau bâtiment couronné en façade par un fronton baroque, abritant deux niveaux d'alcôves. Le sculpteur Navarre réalisa un nouveau retable en 1756. Ces travaux ont compromis à jamais nos chances de retrouver les vestiges des bâtiments initiaux.
À partir du XVIIe siècle, le lieu devient un centre de soins. Une pharmacie, dont de nombreux pots sont encore visibles aujourd'hui, y est installée. Les alcôves accueillant les malades sont au nombre de vingt ; elles sont fermées par des rideaux de cotonnade verts. Chacune dispose de deux lits, d’un braséro et d’une lampe, le tout à la disposition des pauvres.
L'hospice poursuivit sa vocation d'hôpital jusqu'au XXe siècle, puis devint une maison de retraite. Avec l'évolution des normes de confort et de sécurité, il ferma définitivement ses portes en 1981.
Visites
L'hospice d'Ille est aujourd'hui visitable. Il contient, entre autres, des peintures murales de la chapelle de Casenoves datant du XIIe siècle. Aujourd'hui, il se compose d’un corps de logis divisé en deux niveaux d'alcôves qui s’ouvrent sur une chapelle et abrite des œuvres romanes et baroques.