Histoire
L'histoire de cet ermitage commence au IXe siècle. A cette époque, la vallée de la Coumelade appartenait à
l'abbaye d'Arles sur Tech. Des métairies éparses peuplaient vaguement la vallée. Or c'était l'époque
des grands pèlerinages. Venant de St Michel de Cuxa, les pèlerins contournaient le Canigou par l'Est
et rejoignaient la vallée du Tech, puis poursuivaient leurs voyages vers Ste Marie d'Arès pour passer les Pyrénées en direction de St Jacques
de Compostelle.
Les pèlerins avaient besoin d'un lieu pour dormir, des chapelles étaient construites dans ce but. Dans la vallée de la Coumelade, c'est
un certain Guillem qui fut prit de cette passion. Après avoir bâti une chapelle dédiée à Ste Magdeleine, il accueillait sans compensation
les voyageurs, ce qui fait qu'il eut rapidement beaucoup de visiteurs de passage. Cette chapelle se trouve pour la première fois dans un
document de 1007 dans lequel il est indiqué que "Sant Magdalena" était la limite d'un terrain offert par Guifred le Velu.
Au fil des années, cette chapelle fut connu pour être "la chapelle de St Guillem", la notion de sainteté ayant été ajoutée pour accroître
son prestige après sa mort. En effet, il n'a jamais été canonisé, ce qui n'empêcha pas la chapelle de recevoir un deuxième patron à partir
du XIIIe siècle, St Guillem. Le document suivant qui parle de ce lieu est d'importance : En 1195, Guillaume II, évêque d'Elne donne à Ste Marie
d'Arles le sanctuaire Ste Magdeleine de Combret avec ses dépendances et droits actuels et futurs. (ecclesia Sanctae Mariae Magdalénae in
parrochia Sanctae Justae de Pratis) La chapelle, à laquelle avait été ajoutés des bâtiments annexes pour accueillir les pèlerins, passe
donc sous la protection de l'abbaye.
En 1267 Guillaume-Hugues de Serralongue, seigneur de Cabrenc, fait son testament. Il y indique faire de nombreuses donations aux chapelles
de la région, y compris à celle de Ste Magdeleine de Combret.
Les 3 des ides de janvier 1302 un acte de donation stipule "un alleu près du bois de St Guillem". On voit là le passage de la notion de
St Magdeleine à St Guillem. En 1329, elle apparaît sous le nom de Capella Sancte Marie Magdalene Sancti Guillelmi de Combreto. La réputation
d'accueil de la chapelle a augmenté avec les années. Du coup la vallée s'est peu à peu peuplé. Cette population dépendait pour le temporel
d'Arles sur Tech et pour le spirituel de l'abbaye d'Arles. Or la ville d'Arles était une possession
royale, ce qui fait que ses habitants dépendaient directement du roi. Cet embryon de village aurait pu se développer en commune si d'une part
la chapelle avait reçu le titre de paroisse, (l'équivalent de notre notion de commune actuelle) et d'autre part si il n'était pas si loin des
autres villages. Cette distance à très certainement rebutés certaines personnes qui avaient peur de s'installer si loin dans la vallée.
La chapelle a traversé les siècles sans grands changements, ni dans sa structure architecturale, ni dans son but. Elle apparaît dans la
liste des ermitages du diocèse d'Elne en 1688 (hermita de Sant Guillem). A la révolution les biens de l'église sont devenus des biens d'état.
La république disposait à volonté des chapelles qui n'étaient pas des paroisses, ce qui était le cas de St Guillem de Combret. Elle fut cédée
à la ville de Prats de Mollo qui voulait la transformer en étable, comme c'était le cas de bien des sanctuaires.
C'est alors qu'apparut la famille Sors qui fit l'effort financier de racheter le bâtiment pour conserver l'exercice du culte dans ces murs.
Les bâtiments annexes furent restaurés peu à peu grâce à cette famille. La dernière restauration de l'édifice date de 1982.