De quoi s'agit-il ?
Située au Boulou et placée sous le double patronage de Sainte-Marie et de Saint-Antoine l’Ermite, l’église Sainte-Marie est mentionnée pour la première fois dans un texte datant de l’an 976.
Détruite à deux reprises et incendiée trois fois, l’édifice se présente aujourd’hui comme un bâtiment composite dont les bases romanes ont été partiellement masquées par les nombreux remaniements au fil des siècles. Le dernier en date a concerné le clocher, qui s’est effondré durant la nuit du 24 décembre 1840 et a été reconstruit vingt ans plus tard.
À l’extérieur, l’église ne présente que quelques éléments remarquables : deux pierres sculptées représentant des têtes de lions, vraisemblablement issues de l’époque romane, placées de part et d’autre de la nef au niveau du raccordement avec l’abside. L’unique autre ornement extérieur est un portail en marbre blanc, dont la patine des siècles a renforcé la beauté.
Le portail
Le portail est une œuvre majeure de l’art roman roussillonnais, sculpté dans du marbre blanc de Céret. Il est encadré par deux colonnes surmontées de chapiteaux et reposant sur des bases. Les chapiteaux, qui rappellent ceux de l’église de Corneilla-de-Conflent, représentent des bouquetins affrontant leurs têtes aux angles, avec un pelage très stylisé. Au-dessus, une frise décorative en damier souligne le tympan neutre, bordé d’une simple voussure ornée de rinceaux et de petites fleurs.
Le haut du portail est enrichi d’une frise réalisée au XIIe siècle par le Maître de Cabestany. Elle illustre les grands épisodes de l’enfance du Christ et constitue l’un des joyaux de l’art roman du Roussillon.