Institution perpignanaise depuis le tout début du XIXe siècle, le cinéma "Le Castillet" est un beau bâtiment richement décoré du centre-ville. Il a fière allure avec sa marquise des années folles et sa boule-verrière !
Des générations de jeunes y ont vécu leurs premiers émois cinéphiliques... Un beau cinéma toujours en service de nos jours !
À Perpignan, le cinéma "Le Castillet" est une institution. Ce fut le premier cinéma de la ville, ouvert dès 1911. Au fil du temps, il a perdu de son attrait, en particulier dans les années 2000, lorsque la construction de deux complexes en périphérie de la ville a achevé de détourner les spectateurs des salles obscures du centre-ville. C'est une évolution normale pour ce type d'activité, et elle était prévue, car l'un des deux complexes est issu de ce cinéma, comme le rappelle l'histoire du lieu.
De nos jours, il reste des salles au Castillet, mais la plupart des anciennes ont été reconverties en restaurants, banques ou commerces de proximité. Reste la splendide architecture de l'ancien cinéma, avec en particulier la façade richement décorée de monstres divers et les emplacements pour les affiches de films... trop petits pour les affiches modernes ! Pendant de longues années, les passants pouvaient voir des affiches de films en taille réduite, découpées car elles ne rentraient pas dans leurs emplacements.
L'entrée du cinéma, boulevard Wilson, est impressionnante. Dotée d'un grand porche de style années folles, on peut la comparer sans problème aux architectures en fer du métro parisien, par exemple. Le fronton présente une belle sphère décorée, autrefois emblème du cinéma, mais qui paraît, de nos jours, bien isolée, tout là-haut. Il faut dire aussi que les arbres ont poussé et la masquent en grande partie.
Voici à présent ce que dit le panneau de découverte de la ville, apposé récemment par la mairie :
Le cinéma Castillet, symbole du "Nouveau Perpignan".
Le cinéma Castillet, achevé en 1911, illustre la transformation de la cité au début du XXe siècle. Comme le skating mitoyen (patinoire), il incarnait les nouveaux loisirs en vogue. L'architecte de cet édifice, Eugène Montès, s'inspira des architectures théâtrales du XIXe siècle, mais aussi des pavillons des expositions universelles. Le cinéma Castillet, orné d'éléments sculptés et de frises en faïence polychrome d'esprit Art Nouveau, œuvres du sculpteur toulousain Alexandre Guénot, est l'un des plus anciens et des plus beaux de France.
Nous sommes au tout début du XXe siècle. Les frères Lumière venaient d'inventer le cinéma, une trouvaille qui se répand comme une traînée de poudre partout en Europe. Les audacieux investissent à tour de bras dans des salles pharaoniques, offrant un grand confort afin d'attirer une clientèle huppée pour des spectacles tout nouveaux.
À Barcelone, ce secteur d'activité était dominé par un homme, Joan Font. Il avait ouvert une salle de cinéma dès 1906 dans sa ville d'origine, et le succès grandissant, il développa d'autres salles dans des villes plus ou moins éloignées. Ainsi, au retour d'un voyage d'étude sur l'implantation d'un nouveau cinéma à Marseille, il s'arrêta à Perpignan.
C'est alors qu'il prit la décision audacieuse de lancer son projet dans cette ville si dynamique, où d'autres hommes tels que Joseph Bardou, les frères Violet (créateurs de Byrrh), ou l'homme politique Jules Pams faisaient tous avancer la ville.
Avant de repartir pour Barcelone, il achète un terrain devant la porte Notre-Dame et lance la construction d'un cinéma de 600 m2 de style baroque durant l'année 1910 : Le Castillet. Les travaux furent réalisés sous la direction de l'architecte Montès. Les sculptures de la façade furent créées par l'artiste Guénot.
Le cinéma ouvrit ses portes le 7 novembre 1911, et le succès fut tel que Joan Font racheta son concurrent direct, déjà implanté à Perpignan avant lui mais avec une salle plus modeste : L'Appolo. La transaction eut lieu en 1928, et l'Appolo disparut pour réapparaître sous le nom de Familia.
En 1925, soit trois ans plus tôt, il fit construire à Perpignan le Nouveau Théâtre pour pallier l'étroitesse de sa salle Le Castillet. Cette nouvelle salle contenait 1 300 places, soit plus du double, et accueillait aussi bien des films que des pièces de théâtre ou de l'opéra.
En 1935, une nouvelle salle ouvre encore : le Capitole. En 1973, Le Castillet 2 ouvre, une deuxième salle dans le même bâtiment. Puis, la même année, une troisième et une quatrième salle ouvrent également pour répondre à la demande croissante des Perpignanais.
L'économie moderne de concentration joua en faveur de la famille Font, dont les acquisitions passèrent au fil du siècle aux trois fils de Joan, puis à son petit-fils (en 1988). En 1998, tous les cinémas de Perpignan lui appartiennent, et c'est le 17 décembre 2003 qu'a lieu l'inauguration de son premier multiplexe destiné à concurrencer celui créé quelques années plus tôt par des rivaux au nord de la ville. Le Méga-Castillet s'installe du côté sud de Perpignan.
Le cinéma "Le Castillet" est le cinéma du centre-ville de Perpignan. Il est boulevard Wilson, en plein centre, à une centaine de mètres à peine du véritable Castillet. Pour s'y rendre, c'est simple, c'est le bâtiment art-déco de couleur claire qui fait angle avec la place de la Victoire.
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