Port-Vendres



Puyvalador est un village plutôt petit, à la fois en nombre d'habitants et taille. Il est concentré autour de plusieurs petites rues, dont une principale le traversant de part en part. Cette dernière commence à l'église, qui est curieusement en périphérie alors qu'habituellement elle est au centre. Les rues sont larges et comme les maisons ne sont pas très hautes, le visiteur a une impression d'espace autour de lui. Cette impression est corroborée par le fait que certaines maisons ont des jardins, et qu'elles ne sont pas toutes accolées. L'été, les rues sont égayées par de nombreux bacs fleuris, mais il faut bien avouer que le village n'a pas les moyens de faire plus pour l'embellir. Mais la campagne environnante est magnifique, elle est beaucoup faite de champs, entretenus pour les fourrages. Il y a de nombreuses pistes menant soit aux massifs forestiers environnants, soit aux villages et hameaux voisins.

L'été, la chaleur peut être étouffante dans la plaine. L'hiver par contre, le froid est saisissant, surtout quand le Carcanet, ce vent du Nord, souffle. Il faut noter que la station de ski de Puyvalador, hélas moins fréquentée en raison de son éloignement, est assez loin du village, et surtout sur l'autre versant du Capcir. Du coup, les skieurs ne passent jamais par le village avant d'aller sur les pistes, au contraire d'autres villages comme Formiguères ou Les Angles. A noter aussi la présence du hameau de Riutort, dépendant de Puyvalador. Il ressemble beaucoup au village lui-même.

Un aussi petit village est forcément caractérisé par une vie sociale restreinte au point de vue associatif ou organisation d'évènements festifs, mais le fait que la population qui y vit à l'année est réduite, tout le monde se connait ici et la solidarité joue à plein, surtout en période hivernale où la vie est un peu plus difficile, sur tout pour les personnes âgées. Heureusement que Puyvalador n'est pas isolé, il est quasiment le long de la route qui relie Mont-Louis à Axat et se trouve tout près de Formiguèes, une ville un peu plus grande, plus animée et qui possède les services publics nécessaires.

A noter aussi la présence d'un hameau, tout proche du vieux village. Fait d'une seule rue, il regroupe une vingtaine de maisons modernes en contrebas de l'église, à a peu près 300m, au bas milieu de nulle part ! C'est un peu le Puyvalador moderne, celui qui héberge les habitants désireux d'avoir un confort qu'ils ne peuvent pas trouver dans les vieilles maisons du village, mais qui souhaitent être ici. C'est une initiative bienvenue que celle d'avoir proposé une zone à construire moderne. Dommage juste qu'elle soit un peu à l'écart du village, ça ne favorise pas les déplacements entre les deux parties.

Ce qui prévaut donc à Puyvalador, c'est son calme, la solidarité de sa population et son magnifique emplacement pour une vue splendide sur lac de Puyvalador, la plaine du Capcir et les montagnes environnantes. D'ailleurs les activités ici se pratiquent essentiellement l'été. On y marche beaucoup car il y a de nombreux sentiers qui sillonnent la plaine du Capcir. Les buts à atteindre sont nombreux : l'un des plus proches est le barrage de Puyvalador, qui a provoqué la présence du lac. C'est un lac artificiel donc, avec quelques activités nautiques. Sinon il y a le château, dans le coeur du village (ou plutôt ce qu'il en reste), le hameau de Riutort, un peu plus à l'Ouest, et la station de ski de Puyvalador, après Riutort. C'est amusant de se rendre sur place l'été, le matériel est là, mais inutile. A noter que la station de ski a un grand immeuble isolé, juste aux pieds des pistes. Ce sont essentiellement des studios destinés uniquement à héberger les skieurs, l'été. Certains sont loués l'été aussi, mais ça ne me parait pas forcément une bonne idée que de louer ici, c'est un immeuble impersonnel isolé de tout alors que la ville de Formiguères toute proche propose des logements abordables dans une ville dynamique en haute saison, et les deux ne sont séparés que de quelques kilomètres.

Pour conclure, Puyvalador est un village calme, plus vivant en haute saison, assez proche des activités classiques de montagne.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Puyvalador est relativement important par rapport à la taille du village de nos jours. C'est tout simplement dû à son histoire, puisqu'un château s'y tenait, agrégeant la population locale avide de protection.


Le château

Le château

Le château

Du château, il nous reste quelques vestiges toujours visibles. Au Nord-Est il y a la base d'une tour carrée, tronquée à 3m de hauteur. Des pans de la muraille se dressent toujours par endroit, mais très peu. On constate qu'elle était faite de pierres grossièrement équarries empilées. Le château de Puyvalador occupait tout le terrain au sommet du tertre, ça représentait une superficie d'approximativement un hectare. L'intérêt de cette position était double : D'une part la vue portait du col d'Arès, au Nord, au fond de la vallée du Capcir, au Sud, et d'autre part la falaise côté Nord était une protection naturelle bienvenue en ces temps lointains où la construction d'un édifice de défense était particulièrement malaisée. Comme expliqué dans la partie Histoire, le château de Puvalador fut construit par le roi d'Aragon, Comte de Barcelone et de Cerdagne. Son but était tout simplement de fortifier la Cerdagne. Nous savons par un document écrit qu'en 1192 le roi de l'époque donna ce château à un de ses vassaux, le sous-viguier du Capcir. C'est donc à partir de ce moment que Puyvalador devint la capitale administrative du Capcr au Moyen-âge.


La vieille prison

Le château

Le château

Juste au-dessous du château le visiteur peut voir une porte surmontée d'un magnifique tympan gravé, elle mène à une petite pièce voûtée. La porte est fermée par une lourde grille. On ignore la date exacte de sa construction, mais ce lieu n'existait pas avant le XVe siècle. On l'appelle la "vieille prison". Le tympan est en fait un ajout ultérieur, il vient d'une cheminée dans l'ancien presbytère.


L'église paroissiale St-Jean-Baptiste

L'église paroissiale St-Jean-Baptiste

L'église paroissiale St-Jean-Baptiste

Sinon à Puyvalador l'église paroissiale est dédié à Saint-Jean-Baptiste. C'est une petite église isolée des autres bâtiments, ce qui est plutôt rare en Catalogne Nord. D'habitude les églises sont au coeur du village et donc accolées aux masions alentours, mais ce n'est pas le cas ici. Cette église a un appareillage grossier, de la pierre de taille sur les angles et sur une partie du fronton, une jolie porte d'entrée avec un tympan travaillé et un clocher-mur assez simple. Il peut accueillir deux cloches. Elle contient un tabernacle du XVIIe siècle, une Vierge du XIVe et une autre Vierge du XVIe siècle. L'église elle-même date du XVIIe siècle.


L'ancien village de Caramat

L'ancien village de Caramat

L'ancien village de Caramat

Caramat est le nom d'un site dans les montagnes, au Nord de Puyvalador. C'est sur un pan de colline, dans un espace boisé. De nos jours il n'y a absolument rien à voir, c'est juste un coin de campagne comme il y en a un peu partout dans la région. La différence, c'est que c'est ici qu'il y avait autrefois un village nommé Caramat. Sur place il n'y a plus rien de ce village, hélas.

En savoir plus sur le site de Caramat.


Le hameau de Rieutort

Le hameau de Rieutort

Le hameau de Rieutort

Le hameau de Rieutort est l'équivalent d'un autre village. Il en a la taille, la population et la densité des maisons, mais n'est pas une véritable commune. Riutort possède plusieurs fontaines (comme Puyvalador d'ailleurs) et surtout l'église St Martin, une magnifique église typique du Capcir, avec son toit de clocher en pointe recouverte d'ardoises et ses proportions idéales. Cette église fut consacrée en 1018, remaniée aux XIVe, XVIIIe et XIXe siècle. Elle a une abside avec arcatures lombardes et contient entre autre un bénitier en onyx, une statue de saint Martin des environs de 1600, et plusieurs statues des XVIIe et XVIIIe siècle.

En savoir plus sur le hameau de Rieutort.


Le barrage de Puyvalador

Le barrage de Puyvalador

Le barrage de Puyvalador

Autre curiosité de Puvalador, son fameux barrage. Il s'agit d'un barrage-voûte de grande taille qui forme un lac artificiel s'étendant aux pieds du village, et de celui d'Odeillo-de-Réal aussi. Il a été conçu par Joachim Estrade, sa statue se dresse à proximité du barrage, on la voit de loin, quand on est à Puyvalador.

En savoir plus sur le barrage de Puyvalador.


La station de ski

La station de ski

La station de ski

Puyvalador est une station plutôt dynamique, familiale, avec peu de pistes et peu d'équipements de loisir autour de la station. On vient skier sur place pour le plaisir de la glisse, mais pas pour ses soirées endiablées qui terminent tard le soir. Ici, la station est minuscule, elle se compose uniquement d'un grand bâtiment contenant les studios de vacances, et c'est tout. Au rez-de-chaussée il y a quelques commerces : Restauration rapide, magasin de location de matériel, de réparation, et agence immobilière.

En savoir plus sur la station de ski.


Un peu plus loin sur le territoire de Puyvalador mais pas dans le village on trouve la Font Bona, une petite fontaine surmontée d'une grande croix de bois et un menhir au lieu-dit Caramat qui a la particularité d'avoir deux yeux ! Ces ajouts récents relèvent plus de la facétie enfantine que de la vie locale aux temps anciens.


Histoire

La vallée de l'Aude jusqu'au XIIe siècle

A quelques exceptions près, le Capcir ne nous a pas laissé de traces d'une activité humaine antérieure à la conquête carolingienne (811). Celle-ci apparu dans la vallée de l'Aude en 833, année de la construction de la première église, celle de Formiguères. Charlemagne et ces descendants instaurèrent le système féodal. La vallée de l'Aude fut une possession du comte de Razès, et le restera jusqu'en 877, au moment où il sera récupéré par le comte de Cerdagne, liant la vallée à la Catalogne et pas au Languedoc.

Vers la fin du IXe siècle, l'abbaye de St Jacques de Jocou, en Razès, influença le comte pour qu'il fasse créer des églises en Capcir. L'idée était de fédérer les populations montagnardes autour des édifices religieux. C'est ainsi que furent créés la plupart des villages et hameaux que l'on connaît aujourd'hui, mais Puyvalador n'existait pourtant toujours pas.


Fondation de Puyvalador

C'est en 1195 que le village fut fondé par le comte de Cerdagne. Le but était de couvrir le col d'Arès en y construisant un château à vocation défensive, le Mont-Royal, nom qu'il conserva jusqu'au XIIIe siècle où il prit celui Puig-Valados, qui par transformation se mua en Puyvalador. Désireux d'attirer sur ce mamelon rocheux une nouvelle population, le comte donne une "carta de poblacio" cette année là. Un tel titre donnait des privilèges aux habitants, assurant ainsi son peuplement comme ce fut le cas pour pour Villefranche quelques décennies auparavant.

Le premier châtelain (Castlà) fut Pons de Lillet (1er chatellain). Le château protégeait le village lui même fortifiée. Il faut savoir que jusqu'en 1260 Puyvalador était le seul village fortifié du Capcir, le château de Formiguères et des Angles ne couvrant pas les maisons. Voici la succession des châtelains de Puyvalador.

  • 1195 : Pons de Lillet
  • 1240 : Guillem de so
  • 1265 : Bernat Squillat
  • 1345 : Domenec de Puig-Molta
  • 1347 : Arnaut de St Marsal
  • vers 1360 : Pere de Guardia
  • vers 1363 : Guillem de sexa
  • 1374 : Anton Paschal, lieutenant de Sexa
  • 1387 : Pons de Gurb
  • 1393 : Bernat d'Oms, puis Pere Oltzina.
  • 1413 : Guillem d'Altzina, fils de Pere
  • 1424 : Francesc Fahena, neveu de Guillem
  • 1432-1462 : Joan-pere Fahena
  • 1463 : Arnaud de Miglos, sénéchal de Carcassonne, est nommé par le roi de France Louis XI
  • 1473 : Damien Dascattlar

Les châtelains de Puyvalador

En 1265 le roi confia son château à Bernat Squillat, fils d'Arnau, notaire à Villefranche. Ce personnage dû avoir la faveur du roi car il acheta la même année tout le territoire de Puigvalador, ainsi que la dîme de Fontrabiouse. Auparavant, Puigvalador était une propriété conjointe du chevalier Ramon Thoès et des frères Ramon et Arnau de Fabiano. Nouveau maître de la haute vallée du Capcir, Bernat Squillat devint par la suite batlle de Puigcerda et viguier de Cerdagne.

En 1303 eu lieu le renouvèlement par Jacques II de Majorque de la charte octroyé par son père aux habitants de Puyvalador. Le châtelain devenait sous-viguier du Capcir avec les mêmes pouvoirs que celui de Villefranche. Puyvalador devenait ainsi le centre économique et politique du Capcir, devançant Formiguères qui tenait jusque là le haut du pavé. Après la fin du royaume de Majorque, le nouveau maître du Capcir le roi Pierre IV d'Aragon fit faire un inventaire des châteaux en sa possession. Il eu lieu en 1349 et l'on vit que le château de Puyvalador avait pour armement :

  • 30 arbalètes de 2 pieds, dégarnies pour la plupart,
  • 2 manivelles qui ne valaient rien,
  • 1 palan qui ne vaut rien,
  • 4 arbalètes d'étriers neuves,
  • 3180 flèches d'arbalètes d'étrier dans 4 caisses,
  • 4 cuirasse dégarnies qui ne valent rien,
  • 5 heaumes en fer dont 2 cassés,
  • 2 vieux gorgerins.

Ce château était le seul du Capcir à but vraiment défensif, il était plus grand que celui de Formiguères et il était plutôt grand. Parmi les travaux à faire, il est cité qu'il faut refaire le toit d'ardoises du magasin, réparer la grande salle dont le bois est pourri, réparer les murs "en beaucoup d'endroits dedans et dehors", refaire les murs de la maison ou se trouve habituellement le four à coté de la grande tour et la faire recouvrir, etc.

La châtellenie de Puyvalador s'étendait au XIVe siècle sur Espousouille, Galba, Villeneuve, Real, Odeillo de Réal, Caramat et bien sûr Puyvalador. En 1358 le même roi Pierre IV confirme les privilèges octroyé par la charte de 1195 et perçoit 100 florins à ce propos. En 1373, suit à l'inventaire de 1349 le château se fait livrer en armes et munitions. Puis à partir de 1393 on constate que les châtelains ne sont plus nommés mais la charge devient héréditaire. Enfin en 1410 quelques gros travaux sont entrepris afin de le remettre en état de soutenir un siège.

Après l'occupation française (1473-1493) le roi nomma à nouveau les châtelains de Puyvalador , alors que la charge était héréditaire auparavant. Ainsi furent nommés Pierre Lazaro, puis en 1507 son fils Denis Lazaro et enfin les seigneurs suivants :

  • 1515 : Pierre de Castro
  • 1519 : Fortunyo de Terrenos, le lieutenant de Pierre de Castro
  • 1556 : Son fils Jean de Terrenos
  • 1565 : Son fils Jacques de Terrenos
  • 1599 : Dalmau Descallar (un cousin de la branche de Villefranche)
  • ? : Jacint Descallar, son fils
  • ? : Emmanuel Descallar, son fils. Il prit dans la conspiration de Villefranche et fut exécuté en 1674
  • 1643 : Pierre Texidor
  • 1654 : Christofol Descallar

Cet année là les espagnols reprirent le Capcir. Le château, usée, fut définitivement détruit le dernier chatellain, Christofol Descallar, se retira sur ses terres de Gorguja, près de Llivia. Par la suite les ruines du château et le village restèrent en possession du roi de France jusqu'à la révolution.


Population

Peu de données sont disponibles pour Puyvalador durant le Moyen-Age. Sachant qu'un feu fait 5 à 7 personnes, on estime que la population du village tournait autour de 80 personnes.


Années Feux
1359 13
1515 12

Cartes postales anciennes

1

1

Une seule carte postale disponible



Situation et accès

Puyvalador est une petite ville tout au Nord du département des Pyrénées-Orientales, dans le Capcir. Le Capcir, c'est la vallée de l'Aude, qui prend naissance du côté de Mont-Louis et part vers le Nord. Elle est un peu au-dessus de Formiguères. Pour y aller, au départ de Perpignan, il faut prendre la route de l'Andorre jusqu'à Mont-Louis (comptez une heure et demi), puis tourner dans la direction de La Llagonne / Les Angles. La départementale monte au col de la Quillane et redescend dans le Capcir, en longeant Matemale, puis en traversant Formmiguères. De Mont-Louis, il faut une bonne demi-heure de plus. Une fois arrivé à destination, la route se poursuit plus loin en direction de l'Aude, mais vous pouvez aussi bifurquer vers Fontrabiouse, plus à l'Ouest.



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