Port-Vendres



Latour de France est une ville très dense, à l'urbanisme concentrée sur peu de terrains. La ville historique forme une sorte de trapèze entre un méandre de l'Agly et une rue principale. Hormis les avenues qui en font le tour seules quelques ruelles sont disponibles pour parcourir la vieille-ville, mais celles-ci sont très étroites. On est typiquement dans un vrai village catalan. En plein centre il y a une petite place. La taille de la ville est plutôt importante, ce qui est assez étrange vue la proximité d'Estagel, également une ville assez peuplée.

La vie sur place est plutôt tranquille. Il y a encore un esprit de communauté, l'impression d'appartenir à un village, avec ce que ça engendre comme solidarité, surtout inter-générationnelle. La ville est aussi plutôt dynamique avec l'organisation de nombreuses activités.


Patrimoine, curiosités à voir sur place


Le patrimoine de Latour-de-France se compose essentiellement de l'église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption. Cette église contient un très beau retable du maitre-autel du XVIIIe siècle, le retable du chœur de la même époque, une Vierge du XVIIe, un tableau de 1821 ("Vœu de Louis XIII"), et dans la sacristie des toiles du XVIIe et XIIIe siècle ainsi qu'une armoire du XVIIe. L'église, architecturalement parlant, est à nef unique (XVIIe siècle). Le chevet est du XVe, mais elle conserve des restes de l'église primitive dits "cour de l'hôpital". Cet hôpital, du XVe siècle, est toujours debout de nos jours, il est attenant à l'église et accueille désormais une galerie d'art (c'est une propriété privée, mais ouverte au public).

Sinon, Latour-de-France possède aussi une chapelle, la chapelle St Martin (XIIe/XIIIe siècle), transformée en habitation, avec des ruines d'une enceinte et d'une porte fortifiée (XIVe siècle), dernier vestige du château féodal. Le clocher de l'église est une ancienne tour de surveillance du XIVe siècle.

Reste enfin un oratoire, dédié à Notre-Dame (XVIIe siècle), quelques maisons anciennes avec portes et linteaux datés, une fontaine de 1853, une grande fontaine publique, et un curieux tunnel creusé sous le village en 1680 pour alimenter en eau la plaine d'aval.


La chapelle Saint-Martin

La chapelle Saint-Martin

La chapelle Saint-Martin

La chapelle romane St Martin est plutôt tardive mais date quand même des XIIe et XIIIe siècle. A partir du XIVe siècle cette chapelle a été fortifiée avec la construction d'une enceinte et d'une grande porte, ainsi que d'un logement lui aussi fortifié. Ce dernier a été détruit par le temps, mais l'enceinte existe toujours, quoi que largement démolie. Par contre il reste la porte médiévale, très surprenante au milieu de la végétation. Le clocher de l'église est une ancienne tour de surveillance du XIVe siècle.

En savoir plus sur la chapelle Saint-Martin.



Histoire

Nous n'avons pas sur Latour-de-France de traces de l'activité préhistorique qui devait pourtant avoir lieu dans la vallée de l'Agly. Nous en avons sur d'autres villages, que se soient une présence lointaine, comme à Vingrau, Espira de l'Agly, ou plus récente avec l'érection de dolmens ou menhirs. Par la suite les celtes (vers -500), puis les romains vinrent occuper la région. Ils seront suivis des wisigoths (412), puis des sarrasins (739). Aucun de ces peuples n'ont laissé de vestiges de leur passage du côté de Latour-de-France. Il faudra attendre l'arrivée des carolingiens en 811 pour commencer à trouver une trace du village tel que nous le connaissons de nos jours.

Charlemagne, au IXe siècle, instaura le système féodal. Latour-de-France fut rattaché au comté de Bésalù, à qui appartenait la vicomté de Fenouillèdes. Les premiers temps de l'ère carolingienne nous sont inconnus, mais il faut savoir que Pierre II d'Aragon, alors maitre de la Catalogne, prit part aux côtés du comte de Foix à ce qu'on a appelé plus tard "l'hérésie cathare". Défait, son comté fut coupé en deux en 1258, le Fenouillèdes fut rattaché à la France tandis que le reste resta à l'Aragon. La frontière passait entre Montner et Latour-de-France, faisant de ce dernier l'ultime étape avant l'Aragon. Pour marquer cette frontière, il fut installé une borne dont l'un des côtés est gravé aux armes de la Maison de Montesquieu, seigneurs de la Tour de France, de l'autre la croix des Rois d'Aragon : la Roque d'En Talou.

Le village, comme beaucoup à l'époque, possédait un château datant du XIe siècle, mais c'est bien la tour qui assurait la surveillance du terrain. Cette tour est mentionnée pour la première fois en 1020 dans le testament du comte Bernard Taillefer. Elle est ensuite citée en 1056, puis en 1070 (Torre de Tringag cum sua castellania) et à la même date Ermengaud de Triniach est témoin de l'acte d'union de l'abbaye de Lez à celle de St Pons.

En 1139 il est fait donation d'une vigne sise au "terroir de Trignac ou de la Tour". Puis en 1140 a lieu un serment féodal de Berenger de Perapertusa, fils de Geralda, au comte de Barcelone et Besalu pour la tour de Triniacho. En 1242 Pierre de La Tour donne un homme et sa famille au monastère de St Pons et à Ste Eulalie de Trignac. En 1248 le prieur de Ste Eulalie de Trignac donne à Raymonde, veuve de Pons de Dulhac de La Tour pour en jouir jusqu'à sa mort, date à laquelle elle reviendra à Ste Eulalie et enfin en 1249 Pierre de La Tour, chevalier, baille à nouveau fief à St Pons de Thomieres un jardin dans le terroir de Ste Eulalie de La Tour.

L'église, chapelle ou prieuré a disparu ainsi que cette fameuse tour. La chapelle était sur les rives de l'Agly, beaucoup plus bas que la tour.


Etymologie

Latour-de-France fait référence à une tour nommée "Triniach" dont le rôle était de surveiller la frontière. Premier village au-delà de la frontière espagnole avant le traité des Pyrénées, le village, bâti sur un point stratégique, commandait directement les débouchés des vallées de l'Agly et, avec la tour de Tautavel, du Fenouillèdes. Cette tour se trouve sur le blason de la ville. Le village fut appelé "Triniach", "Tour de Triniach", puis "Tour de France".


Héraldique

Blason LatourDeFrance

Expression héraldique

d'azur à la tour d'argent, ouverte et ajourée de sable, au chef cousu de gueules chargé de trois besants d'or.

Description

Le blason de Latour-de-France n'est pas aussi simple à décrire qu'il n'y paraît. Étudions son expression héraldique pour mieux le comprendre. Tout d'abord, il convient de noter qu'un blason qui n'est pas divisé en plusieurs parties commence toujours par indiquer sa couleur dominante. Ici, il s'agit de "l'azur", un terme qui désigne la couleur bleue. La tour est qualifiée "d'argent" (blanche), "ouverte" (la porte est d'une couleur différente de la tour) et "ajourée" (les fenêtres sont également d'une couleur différente de la tour), de "sable" (le terme héraldique pour désigner la couleur noire). Le "chef" est la partie supérieure du blason. Il est "cousu de gueules" (c'est-à-dire rouge) et "chargé" (c'est-à-dire qu'il contient) trois besants "d'or" (jaune).

Explications

Le blason de Latour-de-France est marqué par la célèbre tour de Triniach. C'est ce que l'on appelle une "arme parlante", car en voyant ce symbole sur le blason, on comprend immédiatement de quel lieu il s'agit. Ce blason est omniprésent dans la ville, notamment sur les plaques de rues.



Situation et accès

Latour-de-France est une ville d'assez grande importance située au début du Fenouillèdes, un peu à l'écart de l'axe Perpignan-Foix. Elle se trouve a une poignée de kilomètres d'Estagel, première grande ville de cette axe.

Pour se rendre sur place au départ de Perpignan il faut prendre la route de Foix, celle qui part de l'aéroport. Elle mène via Cases-de-Pène à Estagel. Là, tournez vers Latour-de-France, c'est indiqué. On s'y rend en 20 minutes à peu près. De là, vous pourrez vous rendre directement à Planèzes, Cassagnes, Rasiguères ou Montner par des routes départementales.



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