Histoire
Il arrive parfois qu'en Conflent on rencontre des vestiges de la lointaine période préhistorique, surtout du Néolithique. Mais le territoire de Belloc, bien qu'il ait pu servir de lieu d'habitat néolithique en raison de son emplacement en hauteur et de sa proximité avec la Têt, n'a pas livré de vestiges datés de cette époque.
Aucune des civilisations antérieures aux Francs n’a laissé de traces sur le territoire qui nous intéresse : ni les Celtes (-500), ni les Romains (-128), ni les Wisigoths (408), ni les Sarrasins (735), qui se sont succédé en tant que maîtres du Roussillon. En 811, Charlemagne parvient à repousser les Sarrasins de l'autre côté des Pyrénées et met en place le système féodal. Le territoire de Belloc est alors inclus dans le comté de Cerdagne, parfois en tant que possession du vicomte de Conflent, les rares fois où ce titre apparaît.
La première mention d'une église en ce lieu date de 942. Il s'agissait très probablement du siège d'une paroisse aujourd'hui disparue, la paroisse Saint-Pierre ("Mons Sancti Petri"). En 1178, alors que le comté de Cerdagne est déjà rattaché à celui de Barcelone, la paroisse est cédée à l'abbaye de Saint-Martin du Canigou et devient le siège d'un prieuré. Entrée dans le giron du royaume de Majorque, comme toutes les terres de l'actuelle Catalogne Nord, Saint-Pierre de Belloc apparaît en 1329 sous le nom de "Ecclesia Sancti Petri de Pulcro Loco", puis au XVe siècle sous celui de "Ecclesia Sancti Petri de Rodesio alias de Bel Loch". Ce dernier nom nous apprend que l'église est désormais sous la protection de celle de Rodès, et qu'elle est surnommée le "beau lieu".
Au cours du XVIe siècle, la chapelle est peu à peu abandonnée, et les éventuelles maisons qui auraient pu former un village le furent également, la population se concentrant sur Vinça et Rodès. Mais en même temps, la pratique de l'érémitisme se développe, ce qui fait qu’elle fut rapidement occupée par un ermite. Comme tous les ermites, les différentes personnes l’ayant occupée furent d'abord des religieux isolés, puis peu à peu des laïcs en contact avec la population.
La tourmente révolutionnaire fit cesser les pratiques religieuses autres que la célébration dans les églises paroissiales. Les abbayes fermèrent leurs portes, et les ermitages firent de même. En 1790, l'ermitage ne remplit plus son rôle et fut abandonné. Il reprit du service en 1928 lors de son acquisition par le peintre Descossy, puis entra dans le giron de la ville de Vinça en 1989. Il a été restauré peu avant l'an 2000.