Taxo d'Avall est un lieu-dit d'Argelès-sur-Mer. Il se trouve à proximité du lycée Bourquin, au Nord de la ville. Initialement c'était un village comme il en existait partout dans la plaine du Roussillon, et c'était le pendant de Taxo d'Amont, plus à l'Ouest, sur le territoire de Saint-André. Mais contrairement à ce dernier, Taxo d'Avall a été rattrapé par l'urbanisation d'Argelès-sur-Mer.
De nos jours il ne s'agit plus que de la partie la plus centrale du village, ce que l'on appelle la motte castrale et que l'on retrouve dans tous les villages au haut-Moyen-âge : C'est composé du château et de l'église. Le château, c'est une grosse maison plus solide que les autres, construite en galets de rivière. Elle a une tour en plan semi-circulaire particulièrement haute. L'église est également en galets de rivière, elle est haute, massive, plutôt impressionnante. L'ensemble est complété par une grosse batisse, probablement l'ancien presbytère, et des maisons qui ont un aspect plus moderne mais datent de la même époque.
Si les quelques maisons sont toujours habitées et sont donc entretenues, le château et l'église sont à l'abandon. Des portes mal fermées permettent d'y entrer et de découvrir l'intérieur de l'église, confirmant son état de délabrement assez avancé, mais restaurable, toutefois. Tout espoir de voir renaître ce lieu n'est donc pas perdu.
L'intérieur montre une impressionnante voûte qui a été peinte en blanc. Des piliers réguliers et assez serrés servent de support à des croisées d'ogive classiques. L'église possédait un 2e niveau, dont les ouvertures larges et cintrées donnent sur la nef. Les matériaux de construction sont toujours le galet de rivière joint au mortier, mais certains endroits comme les piliers, le cayroux a été utilisé. Il y en a assez peu car c'était un matériau cher, son utilisation indiquait le niveau de richesse du propriétaire de l'église. Sinon les angles de l'église sont faits en pierres de taille, un matériel long à préparer mais nécessaire, car ce sont elles qui maintiennent tout l'édifice.
L'impression général que dégage ce site est mitigé. On voit bien qu'il s'agit d'un bâtiment historique, qu'il faudrait le mettre en valeur, mais le fait qu'il soit engobé dans la ville minimise son intérêt, et c'est bien dommage, d'autant plus qu'il n'est pas noyé dans des petites rues mais au contraire bien visible, on pourrait donc en faire un lieu d'histoire, de culture, de connaissance. Probablement dans les années à venir...