Petit hameau de Salses perdu dans les sanils, le site de Garrieux est surtout connu des habitants pour son aire de loisir, mais les amoureux des vieilles pierres y trouveront surtout une jolie chapelle romane assez bien conservée.
Et en plus, on est sur le chemin de l'étang, objet de belles balades. Un endroit à découvrir, donc.
Garrieux est un hameau situé à l'est de Salses-le-Château, dans la plaine agricole de la Salanque-Nord. Ce village médiéval déclinant abrite encore quelques maisons habitées. Le site présente un intérêt particulier pour sa tour Chappe et la chapelle Sainte-Cécile.
La chapelle, ancienne église paroissiale, est de petite taille mais harmonieuse et bien entretenue. Elle se distingue par un assemblage de toits et bâtiments ajoutés au fil du temps, qui lui confèrent une apparence plus imposante. L’environnement est accueillant, avec une aire de repos équipée de barbecues, bancs et arbres, offrant un espace agréable pour des moments de détente à l’ombre. Le reste du hameau est peu notable, mis à part la tour Chappe, une maison à étage unique qui servit autrefois de relais de signaux lumineux. Conçue par l'ingénieur Claude Chappe, cette tour faisait partie d’un réseau de communication optique couvrant la France à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles, permettant de transmettre des messages entre Narbonne et Perpignan. Ce réseau fut rapidement dépassé par l’arrivée du télégraphe.
Les résidents de Garrieux sont majoritairement des agriculteurs.
Un autre site intéressant, appelé Garrius, est un domaine agricole romain datant du Ier siècle, situé à proximité du hameau. Ce domaine, qui a donné son nom à Garrieux, a été mis au jour lors de fouilles archéologiques dans les années 2000, révélant les fondations des bâtiments d’origine, visibles sur les photos ci-dessous.
Garrieux apparaît pour la première fois sous le nom de Garrius, désignant une villa romaine, ou grand domaine rural. Lors de la colonisation du Roussillon en -121, les Romains structurèrent les terres en grands carrés, chacun alloué à une famille chargée d’exploiter les ressources locales. En s’agrandissant, ces domaines ont parfois évolué en villages, comme Pia.
Garrieux, d’origine romaine, a révélé lors de fouilles dans les années 2000 des amphores, pièces romaines et céramiques. Les photos ci-dessous illustrent ces découvertes.
Après la chute de l’Empire romain en 408, le Roussillon passe sous domination wisigothique (412), sarrasine (739), puis carolingienne (811). Les Francs, après avoir repoussé les Sarrasins, y établissent des abbayes, qui, en multipliant les chapelles, encouragent la formation de nombreux villages du haut Moyen Âge.
Le village de Garrieux est mentionné pour la première fois en 1100 sous le nom de Villa Garicis, alors une seigneurie, bien que peu d’informations nous soient parvenues. L’église, dédiée à Sainte Cécile, apparaît pour la première fois en 1260 lors de son acquisition par le monastère Saint-Hilaire de Limoux. Construite dans un style roman, elle est modifiée une première fois au XIVe siècle par l’ajout d’une chapelle formant le bras sud du transept, puis en 1449 avec le deuxième bras du transept. Son intérieur est voûté en berceau.
Garrieux aurait pu se développer en village, mais sa proximité des étangs et ses terres marécageuses ont freiné les établissements durables. Au bas Moyen Âge, seule la chapelle restait, parfois utilisée comme ermitage. La chapelle actuelle date du XVIe siècle, et les habitants, revenus après l’assainissement des terres, célébraient le saint local chaque année. Ces célébrations, dans les chapelles délaissées, se sont transformées en applec, des rassemblements populaires et dévots qui perdurent encore aujourd’hui à Garrieux.
Garrieux est un lieu-dit de Salses, situé près de l’étang. Aujourd’hui, c’est un petit hameau d’une dizaine de maisons, dont la plupart sont habitées, avec une chapelle romane magnifiquement conservée qui se dresse sous les pins.
Pour y accéder depuis Salses, il faut passer sous la voie ferrée et la voie rapide (via un petit tunnel à l’est de la ville), puis suivre la route qui s’étend dans la plaine.
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