Histoire
Situé dans la vallée de la Têt, assez haut en montagne, Fontpédrouse a profité des bénéfices des échanges entre la Cerdagne et le Roussillon, mais il a également subi les inconvénients inévitables d’une telle position. Le site est probablement préhistorique, puisque des traces d’activité humaine ont été repérées en Cerdagne, mais aussi régulièrement en Conflent. On peut donc penser que la région était l’un des terrains de chasse de nos lointains ancêtres, au même titre que la région d’Eyne, par exemple.
À l’époque romaine, de grands travaux de désenclavement des régions ont vu le jour. La Via Confluentana était une route qui prolongeait la Via Domitia (Beaucaire – Le Perthus), elle-même se transformant en Via Cerdana en arrivant sur le plateau cerdan. Le village est probablement né d’une station construite par les Romains sur cette voie pour le repos des voyageurs, avant la station suivante, La Cabanasse.
Durant le Moyen Âge, le village relevait de la vicomté de Conflent, créée par Charlemagne en même temps que les autres comtés. C’est à cette époque qu’un château fut construit pour protéger les habitants de la vallée, qui se regroupèrent peu à peu sous ses remparts pour assurer leur sécurité. Nous sommes alors aux IXe et Xe siècles. L’histoire de Fontpédrouse jusqu’au XIIIe siècle nous est inconnue. Il paraît logique que la seigneurie ait appartenu à une famille laïque, voire à un ordre religieux.
Au XIIIe siècle, les rois de Majorque dirigent le Haut Conflent. Jacques Ier protège son territoire en créant un réseau de tours de surveillance dont Fontpédrouse bénéficiera indirectement. La tour haute se trouvait à Fedges, reliée à celle de La Llagonne, tandis que la tour basse était celle d’Olette. Ainsi encadré, le village pouvait être alerté à temps en cas d’attaque. L’opposition entre la coalition Castille–Aragon et la France provoqua de nombreuses guerres dans le Conflent. Fontpédrouse eut de la chance : trop éloigné dans la vallée, il ne constituait pas un enjeu stratégique majeur. Il se contenta de voir passer les armées sans trop souffrir de leur passage.
Le XVIIe siècle fut également une période difficile pour les habitants du Conflent. La guerre de Trente Ans entre l’Espagne et la France entraîna le passage répété des armées, qui repasseront encore en 1793, dans les deux sens ! Entre-temps, le traité des Pyrénées avait partagé la Catalogne en deux. Le Conflent redevint français, et le roi imposa aux Catalans du Nord la gabelle, impôt sur le sel. À la suite du Vallespir, le Conflent entra en rébellion contre les gabelous, mais cette révolte se termina dans le sang. Là encore, Fontpédrouse fut relativement épargné par la répression française qui s’ensuivit.
La commune de Prats-Balaguer (Saint-Thomas) fut rattachée à celle de Fontpédrouse en 1822. Après la construction, au début du XXe siècle, d’un bâtiment fermé, toutes les installations thermales furent rénovées en 1993. Il existe aujourd’hui trois bassins, dont les eaux proviennent directement de la montagne. Le seul traitement appliqué est un mélange avec de l’eau refroidie, afin de conserver une température constante de 36 °C. En 2001, un centre de soins a vu le jour juste à côté des bassins.