Joseph Sarda

Né dans une famille de bergers à Pézilla-la-Rivière le 13 décembre 1808, Joseph Sarda fait ses études au collège royal de Perpignan, le futur lycée Arago. Contemporain de François Arago, ils partagent la conviction républicaine, bien que Joseph Sarda fasse carrière dans l'administration des finances sous le règne de Louis-Philippe, étant posté dans l'Oise. Il est nommé receveur général des finances en 1848 et affecté à l'île de la Réunion. Le 27 avril 1848, le gouvernement français abolit l'esclavage dans toutes les colonies par le vote d'un décret. Joseph Sarda reçoit la lourde tâche de faire respecter ce décret dans l'île. Il y arrive le 14 octobre 1848 avec le nouveau titre de commissaire général de la république, fourni par son ami François Arago, alors ministre de la Marine et des Colonies, et par Victor Schoelcher, sous-secrétaire d'État des colonies.

Le 20 décembre 1848, Joseph Sarda proclame l'abolition de l'esclavage à l'île de la Réunion. 62 000 esclaves sont libérés sans effusion de sang. En novembre 1849, il est relevé de ses fonctions et rentre à Paris le 12 mai 1850. En décembre 1851, il reçoit la charge de commissaire général de la Guyane, mais il ne peut se résoudre à devenir le fondateur du bagne destiné à recevoir les opposants du régime monarchique. Il préfère s'occuper de la fondation d'une nouvelle ville, Saint-Laurent-du-Maroni. Mais cette attitude provoque son retour en métropole en 1853.

Il se retire alors de la vie publique et fonde une entreprise d'eaux minérales dans l'Eure, sans succès. Il meurt dans la pauvreté le 8 septembre 1877 au prieuré d'Heudreville, au Mesnil-sur-l'Estrée, où il s'était retiré et où il est enterré.

Joseph Sarda s'est marié deux fois : avec Eve Louise Poncelet de Mauvoir en 1841, puis avec Mme Clément en 1849. Il restera le souvenir d'un homme de conviction, humaniste et libérateur de l'esclavage à la Réunion.