Statue du Maréchal Joffre
Joseph Jacques Césaire Joffre est né à Rivesaltes le 12 janvier 1852, fils de Gilles Joffre, tonnelier, et Catherine Plas. Élève brillant, il intègre l'École polytechnique en 1870, où il sort lieutenant en 1874, affecté au génie militaire.
Il est d'abord affecté à Versailles, où il participe à la reconstruction de l’enceinte fortifiée de Paris après la guerre de 1870. Sa carrière prend rapidement de l'ampleur, et il se distingue dans plusieurs missions à l'étranger. Marié jeune, puis veuf peu après, il s'engage dans des missions en Extrême-Orient, là où la France étend ses possessions coloniales. En 1885, il participe à la fortification de Keelung, à Formose (actuel Taïwan), avant de se rendre au Tonkin, où il organise la défense de la région en tant que chef du génie à Hanoï.
Son expérience militaire le mène ensuite au Soudan, où il supervise la construction du chemin de fer entre Kayes et Bamako. En 1894, il prend le commandement de la région nord-ouest et mène une expédition contre Tombouctou, qu'il conquiert après un conflit avec le gouverneur colonial. En 1900, il est affecté à Madagascar, où il crée le camp retranché de Diégo-Suarez pour sécuriser l'île. Promu général de brigade en 1902, il devient ensuite directeur du génie à Paris avant d'être nommé général de division en 1905. Cette même année, il est élevé au rang de chef d'état-major général de l'armée française.
À partir de 1910, Joffre occupe la vice-présidence du Conseil supérieur de la guerre et devient en 1911 le chef incontesté de l’armée française. À l’éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914, il joue un rôle déterminant en mettant en place des stratégies pour repousser l'armée allemande, dont la rapide avancée sur le sol français menaçait Paris. Face à la pénurie de moyens de transport pour les réservistes, il fait réquisitionner des milliers de taxis parisiens pour acheminer les troupes vers le front. Sa stratégie se révèle efficace lors de la bataille de la Marne, où l’ennemi est stoppé net.
Malgré son rôle décisif dans la victoire de la Marne, sa gestion de la guerre et son intransigeance sur certains aspects tactiques finiront par lui coûter son poste. En décembre 1916, il est remplacé par le général Nivelle, mais il est élevé au rang de Maréchal de France le 25 décembre 1916 en reconnaissance de ses services. En 1917, Joffre effectue une mission diplomatique aux États-Unis pour préparer l'entrée en guerre du pays, où il est accueilli comme un héros.
Après la guerre, Joffre se retire de la vie active et se consacre à la rédaction de ses mémoires. Il entre à l'Académie française en 1920. Le Maréchal Joffre décède le 5 janvier 1931, à l'âge de 79 ans. Il est enterré à Louvenciennes, dans les Yvelines, après des funérailles nationales.
Au sujet de sa statue, à Rivesaltes...
La statue du Maréchal Joffre à Rivesaltes dégage un sentiment de sérénité, accentué par la posture du cheval à l'arrêt, les quatre sabots solidement ancrés au sol. Ce geste symbolise la stabilité et le calme d'un chef militaire qui a survécu aux horreurs du combat, contrairement à d'autres figures historiques qui sont tombées sur le champ de bataille. Cette posture est une marque de dignité, souvent attribuée aux grands hommes.
Sur la face avant du piédestal, on peut lire :
A Joseph Jacques Césaire JOFFRE - Maréchal de France - 1852-1931
Sur un côté du piédestal, une citation de Joseph Joffre est inscrite :
Au moment où s'engage une bataille dont dépend le salut du pays, il importe de rappeler à tous que le moment n'est plus de regarder en arrière. Tous les efforts doivent être employés à attaquer et refouler l'ennemi.
Une troupe qui ne peut plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer. Dans les circonstances actuelles, aucune défaillance ne peut être tolérée.
5 septembre 1914
De l'autre côté du piédestal se trouve la liste des combats auxquels il a participé :
Campagnes coloniales
1884-1888 : Formose - Le Tonkin
1892-1894 : Le Soudan - Tombouctou
1900-1903 : Madagascar - Diego-Suarez
La Grande Guerre
1914-1915 : La Marne - Les Flandres
1915-1916 : L'Artois - La Champagne
1916-1917 : Verdun - La Somme
1917-1918 : Mission aux États-Unis - Base de l'armée américaine
Le monument a été érigé par souscription publique le 22 novembre 1931, en présence du ministre de la guerre, M. Maginot. Une mention au bas de la plaque indique : "Un hommage de profonde reconnaissance va aux nombreux souscripteurs des colonies françaises, et en particulier l'Indochine, pour leur magnifique élan de patriotisme."
Les Pyrénées-Orientales