De quoi s'agit-il ?

Situé à l’ouest du village d’Espira-de-l’Agly, non loin de Cases-de-Pène, le « pont romain » — comme le nomment encore les anciens — enjambe le cours de l’Agly à l’endroit le plus resserré de son lit. De cet ouvrage ancien ne subsistent aujourd’hui que quelques ruines, témoins d’un passé aussi mystérieux que prestigieux. Son appellation laisse penser à une origine romaine, mais aucun élément archéologique ne permet de le confirmer avec certitude.

Selon la tradition locale, il aurait été édifié à l’époque de la colonisation romaine, vers 125 avant J.-C., lorsque la via Romena traversait les Corbières avant de redescendre vers la plaine du Roussillon. Ce tracé antique longeait alors la rive gauche de l’Agly, où il rejoignait un embranchement de la via Domitia venant de Salses. Le pont aurait permis le franchissement de la rivière à ce point stratégique, reliant les mas épars de la vallée bien avant la formation du village médiéval d’Espiranum, au XIIe siècle.

Aujourd’hui, le site est difficile d’accès : l’érosion et les crues successives ont profondément modifié le paysage, effaçant le chemin d’origine qui menait au pont. Seules ses pierres éparses, enfouies dans la végétation, rappellent encore la présence d’une voie antique reliant la mer aux terres intérieures.