De quoi s'agit-il ?

L'église Sainte-Marie de Formiguères est un très ancien édifice religieux du Capcir, siège d'une des toutes premières paroisses de la région. Elle remonte au IXe siècle, voire légèrement avant, et a joué un rôle central dans l'histoire locale.

Élément majeur du patrimoine architectural de la commune, l'église Sainte-Marie a été consacrée pour la première fois le 21 septembre 873 par Sigebod, archevêque de Narbonne, puis une seconde fois après un agrandissement conduit par Eribert, abbé de Jocou, le 6 octobre 1019.

Formiguères était une des résidences d'été des rois de Majorque. Sanche Ier y venait pour soigner son asthme et y décéda le 4 septembre 1324. En attendant le transport de son corps à Perpignan pour y être inhumé, il fut enseveli au seuil de l'église Sainte-Marie.

L’architecture de l’église est de style roman, et sa fortification fut réalisée à la fin du XIVe siècle sous le roi Pierre d'Aragon. Le clocher-mur, tel que nous le connaissons aujourd'hui, date probablement de cette époque. La cloche la plus ancienne porte l’inscription en latin : "Jésus, Salut Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. C'est la voix du Seigneur qui sonne. L'an 1488. Dieu nous te louons." Sa façade est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1913.

Au fil des siècles, l’édifice a souffert des intempéries et de différents travaux de réparation réalisés sans cohérence globale. En 2015, des chutes d’enduit ont conduit la municipalité à sécuriser provisoirement le parvis en installant un filet de protection.

À l’intérieur, l’église Sainte-Marie possède plusieurs pièces de mobilier remarquables : un bénitier du XVe siècle, les retables du Rosaire (1707), de Saint-Antoine (1727), et de Notre-Dame des Sept Douleurs (XVIIe-XVIIIe siècle), ainsi qu’une Vierge du XIVe siècle, un Christ en croix du XIIe siècle et une croix processionnelle datée de 1710. Dans la chapelle sud-est se trouve un Christ roman du XIIe siècle mesurant 1,74 m. Classé monument historique en 1928, il faisait à l’origine partie d’une composition représentant une descente de croix, et il subsiste encore une main appartenant à un autre personnage.