Eglise Saint Michel de La Bastide

Une jolie petite église romane au coeur d'un village des Aspres

Cette petite église qui ne paie pas de mine a une origine très ancienne, attestée dès le début du XIe siècle. D'ailleurs son aspect général est typique des bâtiments de cette époque. Mais c'est son mobilier riche et de bonne qualité qui rend l'édifice si jolie.

Cette petite église qui ne paie pas de mine a une origine très ancienne, attestée dès le début du XIe siècle. D'ailleurs son aspect général est typique des bâtiments de cette époque. Mais c'est son mobilier riche et de bonne qualité qui rend l'édifice si jolie.


De quoi s'agit-il ?

L’église Saint-Michel est un édifice à nef unique dont la construction remonte au XIIᵉ siècle. À l’origine, elle se terminait par un chevet plat, attesté dès le XIᵉ siècle, remplacé par la suite par une abside semi-circulaire. La nef est couverte d’une charpente apparente, caractéristique de sa simplicité romane.

L’édifice est bâti en moellons de schiste liés au mortier, avec des trous de boulins encore visibles sur certaines parties des façades sud et nord.

Une pierre datée de 1671 rappelle l’ajout des chapelles latérales, aménagées du côté nord. La façade orientale présente un caractère fortifié, témoignant du rôle défensif de l’édifice, tandis que la façade ouest a également connu un agrandissement. Le portail, situé au sud, est construit en plein cintre et appareillé en granite.

Le clocher, de plan rectangulaire, est percé de baies simples sur deux de ses faces et de baies géminées sur les deux autres. On y accède par un escalier en maçonnerie accolé au côté sud. Sa partie supérieure s’est probablement effondrée et a dû être reconstruite à une époque récente. Le clocher abrite deux cloches : la première, datée de 1812, mesure 55 cm de hauteur pour 70 cm de diamètre et fut fondue par un artisan nommé Breton. La seconde, de mêmes dimensions, fut réalisée en 1855 par Raimond Cribailler. Elle porte les noms des parrains et marraines, Michèle Saveterre et Marianne Sauveterre, mentionnés dans un texte de 1785 relatif à leur bénédiction.

L’intérieur conserve plusieurs retables baroques, qui enrichissent son décor et contrastent avec la sobriété romane de la structure. Le retable du maître-autel se compose de 4 rangées. Les trois les plus basses, qui constituent le corps du retable, présentent toutes 5 casiers montrant des scènes religieuses variées.

Au 1er niveau, de gauche à droite : La passion, le couronnement d'épines, le port de la croix, Jésus présenté au temple et la flagéllation.

Au 2e niveau : L'annonciation, la visitation, une représentation de Notre-Dame du Rosaire, Jésus retrouvé au temple et la Nativité.

Au 3e niveau : Assomption de Marie, résurrection du Christ, couronnement de la Vierge Marie, Pentecôte et l'ascension.

Enfin au sommet du retable se trouve un Christ en croix, et tout au-dessus une représentation de Dieu le père.


Histoire

L’église paroissiale de La Bastide, aujourd’hui placée sous le vocable de Saint Michel, apparaît pour la première fois dans les textes en 1011. À l’origine, elle était dédiée à Saint Jean et servait probablement de chapelle castrale, édifiée dans le prolongement du château au nord. Sa position suggère qu’elle faisait partie intégrante du dispositif défensif de la place forte.

Une seconde église, distincte, existait également à proximité. Elle était paroissiale et placée sous le patronage de l’archange Michel. Son abside, encore visible bien que reprise dans des constructions postérieures, en témoigne. Au XIIIᵉ siècle, lors de la fortification du site, l’église castrale fut agrandie et prit alors le rôle d’église paroissiale. Le culte de Saint Michel s’y substitua à celui de Saint Jean.

L’édifice, de facture romane à l’origine, a connu de nombreuses transformations au fil du temps. Au XVIIᵉ siècle, il fut remanié avec l’ajout de chapelles latérales et la mise en place d’une couverture solide en dur, remplaçant l’ancien toit de bois. Au siècle suivant, un retable vint enrichir son décor intérieur. Ces aménagements successifs l’ont progressivement éloigné de son schéma primitif, mais ils témoignent de l’évolution de l’édifice au rythme de la vie paroissiale et des besoins de la communauté.

Situation et accès

Comme la plupart des églises paroissiales celle-ci se trouve au coeur du village. La Bastide étant petit, il suffit de lever les yeux pour la trouver, son clocher, bien que petit, se voit d'un peu partout dans le village. La Bastide, c'est au coeur des Aspres, on peut y aller par Vinça, en suivant la route de Baillestavy, ou d'Amélie-les-Bains, en remontant vers Saint-Marsal.



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