Une étrange église à deux pas de l'abbaye St-Martin-du-Canigou
C’est après bien des efforts que l’on atteint l’église Saint-Martin-le-Vieux, située près de l’abbaye du même nom.
Il s’agit d’une petite chapelle qui servait aux enterrements des moines. En effet, il était difficile de le faire à l’abbaye, bâtie sur le roc.
C’est après bien des efforts que l’on atteint l’église Saint-Martin-le-Vieux, située près de l’abbaye du même nom.
Il s’agit d’une petite chapelle qui servait aux enterrements des moines. En effet, il était difficile de le faire à l’abbaye, bâtie sur le roc.
L’église Saint-Martin-le-Vieux se situe entre le village de Casteil et l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou, sur un petit replat de montagne dominant la vallée du Cady. Orientée ouest-est, elle présente une nef unique couverte d’une charpente, se terminant par une abside semi-circulaire en cul-de-four. Deux annexes latérales, disposées au nord et au sud, forment un faux transept, tandis qu’une tour-clocher carrée s’élève contre la nef, côté nord.
L’entrée s’effectue par la façade sud, dotée d’un portail en bois à deux battants, orné de pentures forgées et de volutes symétriques. Les ouvertures en plein cintre sont encadrées de claveaux de granit équarri, un motif que l’on retrouve sur l’ensemble des baies. Le clocher, restauré à l’identique, se termine par un couronnement crénelé rappelant celui de l’abbaye. Il présente à son dernier niveau deux baies géminées séparées par un pilier central carré.
L’édifice est bâti en moellons de granit, de gneiss et de schiste liés au mortier de chaux, avec un soin particulier apporté aux pierres d’angle et aux encadrements. Les toitures en lloses adoptent des pentes doubles ou en appentis selon les volumes. Sobre et harmonieuse, la chapelle se fond dans le paysage, rappelant la simplicité robuste de l’architecture romane des premiers siècles du christianisme catalan.
Mentionnée dès 996 sous l’appellation de Saint-Martin-du-Canigou, l’église Saint-Martin-le-Vieux fut la première église paroissiale de Casteil, probablement édifiée peu après la fondation de l’abbaye voisine. Son implantation correspond à l’ancien château primitif de Vernet, désigné dans les textes de 937 comme le Castrum Sancti Martini, dont subsistent encore quelques traces autour du site.
Selon la tradition, l’église aurait servi de chapelle funéraire pour les moines de l’abbaye, qui ne disposaient pas d’un espace d’inhumation sur le piton rocheux du monastère. Des fouilles réalisées en 1977 ont confirmé cette hypothèse en mettant au jour de nombreux ossements, désormais rassemblés à l’entrée dans un ossuaire signalé par une croix de bois gravée du mot Ossuaire.
Abandonnée au XVIIᵉ siècle au profit de la nouvelle église paroissiale bâtie dans le village, elle reçut alors le nom de Saint-Martin-le-Vieux. Peu à peu livrée aux intempéries, elle tomba en ruine, comme en témoignent d’anciennes cartes postales où l’on distingue encore deux arcs en plein cintre et les vestiges du clocher. À partir de 1977, une équipe de bénévoles entreprit son désencombrement et sa restauration, découvrant les murs envahis par la végétation — un arbre avait même poussé dans la nef.
Le clocher et la nef furent reconstruits en 1978, puis les transepts, la sacristie et la toiture en 1979, avant une inauguration officielle le 10 novembre 1979. Le portail en bois fut posé le 19 mars 1980, marquant l’achèvement de la renaissance de ce précieux témoin du premier art roman du Conflent.
Rejoignez-nous sur les réseaux sociaux !
Les Pyrénées-Orientales
Copyright 2013 - 2025 - Toute reproduction interdite sans l'autorisation de l'auteur. Ce site Internet est un site privé, non officiel, issu du travail de compilation des oeuvres de différents auteurs. Sauf mention contraire, les photos sont la propriété du webmaster. Toute utilisation des textes, photos ou autres éléments de ce site internet sont interdits sans accord du webmaster.
Sites Internet du même auteur : Les Pyrénées-Orientales, Marguerite Duras, Merveilles du monde, Empereurs romains.
