De quoi s'agit-il ?

L’église des Carmes est un édifice rectangulaire à nef unique, coiffé d’un chevet plat et de style baroque. La façade sur rue est un pignon ajouré d’une baie simple, surmonté d’un clocheton à une arcade. La porte d’entrée est encadrée de deux pilastres nus soutenant un fronton à volutes, sur lequel est gravée la date 1766, correspondant à sa construction ou à un agrandissement. Une niche godronnée et un écu armorié ornent le fronton.

À l’intérieur, la nef est divisée en cinq travées par des pilastres et couverte d’une voûte en berceau plein cintre. La dernière travée est occupée par une tribune, et le chœur est couvert d’un berceau qui ne semble pas correspondre à la disposition d’origine. L’entrée donne accès à deux chapelles latérales, créant un effet baroquisant pour harmoniser l’ensemble rectangulaire.

L’église est remarquable pour sa collection de toiles peintes par l’atelier des Guerra, datées de 1697 au début du XVIIIe siècle, illustrant les principaux thèmes de la Contre-Réforme : Saint Jérôme au désert, L’Immaculée Conception, La Trinité, La gloire de Saint Joseph, Saint Sébastien soigné par la veuve Irène, La Sainte Conversation et Saint François Xavier évangélisant l’Asie. Le tableau représentant Saint Antoine de Padoue et l’Enfant, du début du XVIIIe siècle, est le seul œuvre extérieure à l’atelier des Guerra.

Le maître-autel, du milieu du XVIIIe siècle, s’inspire de celui de l’église Saint-Étienne. Le chœur est enrichi de statues de carmélites des XVIIIe et XIXe siècles et d’un Christ en croix peint sur métal par Marc-André Figuéres en 1992. L’ensemble constitue un programme architectural et iconographique homogène, exceptionnel par sa qualité dans le Roussillon. L’église est visible uniquement de l’extérieur.