De quoi s'agit-il ?
Le couvent des Jésuites est l'un des couvents éphémères de Perpignan. Construit au XVIIe siècle, il ne servit qu'un siècle, contrairement à la plupart des autres couvents de la ville qui furent utilisés beaucoup plus longtemps.
Il était situé à l'arrière du couvent des Corts, lieu où se réunissait l'assemblée des représentants, l'équivalent de l'Assemblée nationale de nos jours. C'était dans la rue de l'Argenterie, et derrière cette rue se trouvait un quartier assez dense de maisons séparées par de petites ruelles. Les Jésuites, désireux de bâtir un couvent au cœur de la ville, rachetèrent peu à peu plusieurs îlots puis, lorsqu'ils eurent ce qu'ils souhaitaient, les démolirent. Les terrains vierges furent utilisés pour construire leur couvent. Comme les Jésuites étaient chargés de l'enseignement de la population (enseignement religieux, il n'y avait que cela à l'époque), ils avaient construit, dans leurs couvents, l'équivalent de salles de classe côté sud. Ce sont ces classes qui constituent les uniques vestiges du couvent à Perpignan. Elles se trouvent sur la gauche en montant la rue qui longe le théâtre, en direction de la place Rigaud. Ce sont des bâtiments en briques rouges aux fenêtres lourdement équipées de barres métalliques. L'entrée du théâtre correspondait à la cour du couvent, et l'église des Jésuites se situait sur l'actuelle place de la République.
En 1774, les Jésuites furent chassés de Perpignan. Leur couvent fut abandonné et l'église, consacrée à Saint Laurent, fut démolie. L'emplacement libéré resta vacant jusqu'au début du XIXe siècle, période propice à l'amélioration de l'habitat des villes, consécutive aux découvertes et à leur mise en œuvre durant l'époque industrielle. C'est d'ailleurs de cette époque que datent les grands travaux de Perpignan, dont la démolition des remparts. Le terrain laissé vide à la suite de la destruction de l'église et des parties du couvent non conservées servit à construire la place de la République, puis, en 1812, le théâtre municipal.
De nos jours, rien ne rappelle la présence de cette église et de ce couvent, à l'exception d'un petit panneau donnant quelques explications sur l'histoire de la place de la République, ce qui est bien dommage.