De quoi s'agit-il ?
Le coffre de Lou Pou, aussi appelé coffre de Lo Pou, est l'équivalent d'un dolmen. En effet, un dolmen est une chambre mortuaire collective dont l'accès se fait par le côté et qui est recouvert d'un tumulus, formant de loin une colline artificielle. Le coffre fonctionne de la même manière, mais sa dalle supérieure est amovible, permettant de la rouvrir pour ajouter les restes d'un défunt. On peut donc imaginer une levée de terre surmontée d'une pierre plate servant de porte d'accès.
Le coffre se situe au lieu-dit « Lo Pou », au nord du village d'Eyne, le long du sentier archéologique mis en place par le village pour promouvoir son patrimoine. C'est le premier site que l'on rencontre sur ce sentier, à seulement 800 mètres. À l'intérieur du coffre, les archéologues ont découvert un second coffre, plus petit, construit en pierres plates et contenant des os brûlés, des tessons de céramique et des morceaux de charbon de bois. La présence d'os brûlés est surprenante mais plausible : l'incinération des corps ne commençant qu'à l'époque du bronze, vers 1350 avant J.-C., alors que le coffre est daté de 2800 avant J.-C. Il est possible que ces os appartiennent à des animaux et constituent alors des offrandes destinées aux divinités censées accompagner le défunt. Le coffre de Lo Pou a été utilisé de 3000 à 2600 avant J.-C., puis réutilisé vers 1800 avant J.-C.
Si ce site est effectivement une tombe, on pourrait s'attendre à y trouver des restes humains. Hélas, le sol de la Cerdagne est principalement composé de granit, une roche acide qui ronge rapidement les os. Seuls les os brûlés ont été conservés, expliquant leur présence, tandis qu'aucun reste humain n'a été identifié sur le site.
Ce site est visible le long du sentier archéologique, tout comme plusieurs autres sites des environs d'Eyne.