Histoire
Le château de Castelnou fut édifié à l'initiative des seigneurs de Camélas, eux-mêmes propriétaires d’un château dans cette ville. Sa construction, entre 988 et 990, visait à asseoir la puissance de la vicomté du Vallespir, une entité créée à la fin du premier millénaire. Cette période marque la transition de la famille de Calmeilles vers une branche qui deviendra la famille de Castelnou.
La première mention écrite du château remonte à 993, lors d’un plaid (assemblée judiciaire) présidé par la comtesse Ermengarde, veuve du comte Oliba Cabreta. La vicomté de Castelnou atteignit son apogée aux XIe, XIIe et XIIIe siècles. Cependant, vers la fin de cette période, en 1286, le château subit son premier grand siège. Le vicomte de Castelnou, Jausbert V, s’était rangé aux côtés de Pierre III le Grand, roi d’Aragon, dans le contexte des "Vêpres Siciliennes". Ces événements, débutés en 1282 avec la prise de contrôle de la Sicile par le roi d'Aragon, déclenchèrent une croisade menée par le roi de France Philippe III le Hardi.
La citadelle dut se rendre et fut démantelée. Jausbert V s'exila en Catalogne et ne put revenir qu'en 1298, à la paix d'Agnani. Il restaura son château et renforça ses fortifications. Durant cette période, il dut, entre autres, faire face à une guerre privée contre son rival Pierre de Fenollet, également vicomte.
À sa mort en 1321, la lignée des Castelnou s’éteignit officiellement. Toutefois, une branche cadette subsistait, représentée par Dalmace II, puis Dalmace III, Guillem et enfin Berenger. Ce dernier vendit le château de Castelnou à André de Fenollet, vicomte d'Ille et de Canet, en 1373.
Le château en 1877
Le château de Castelnou en ruine, en 1877.
Au XVe siècle, le château passa sous le contrôle d’une nouvelle lignée, la famille de Perellos, avant d’être occupé par les troupes de Louis XI à la fin du siècle. Il fut alors attribué aux familles françaises de Phelippes et de Châteauverdun. Au XVIe siècle, la seigneurie passa à la famille de Llupia. En 1559, un descendant de cette lignée entra en guerre contre le gouverneur du Roussillon. Assiégé, le château ne put résister à l’artillerie ennemie et ne se releva jamais de cette défaite. Toutefois, il demeura la propriété de la famille jusqu'à la Révolution française.
À la fin du XIXe siècle, en 1877, Ernest de Satge racheta le château pour la somme de 6 000 francs et entreprit d'importants travaux pour le transformer en habitation. À son décès, au début du XXe siècle, sa veuve le revendit à M. Dumbar, qui le