Chapelle Sainte-Juste et Sainte-Ruffine

Une jolie chapelle intra-muros dans Prats-de-Mollo


De quoi s'agit-il ?

La chapelle des Saintes Juste et Ruffine se situe intra-muros à Prats-de-Mollo, le long de la rue principale qui mène à la grande place. Légèrement en contrebas de la route, elle est entourée d’un petit jardin souvenir. La chapelle est intimement liée à Jean Lareuse, un artiste-peintre local qui a réalisé les magnifiques peintures qu’elle contient.

Architecturalement, la chapelle est modeste. Construite en pierres jointes au ciment, elle présente un plan rectangulaire. Sa façade est soignée et surmontée d’un petit clocheton à arc unique, conservant encore sa cloche. L’entrée a été remaniée : il s’agit aujourd’hui d’une simple ouverture rectangulaire, mais le mur laisse deviner qu’il comblait autrefois une ouverture plus grande en "anse de panier". Ce mur est décoré de dessins illustrant la vie des Saintes Juste et Ruffine, ainsi que d’un imposant blason de la ville.

À l’intérieur, on trouve un sol carrelé remarquable, rare dans les chapelles de la région, un retable de maître-autel classique et deux volées de bancs ordinaires. Une tribune surplombe la porte d’entrée. La voûte est en bois et soutenue par des arcs maçonnés.

Ce qui rend cette chapelle particulièrement intéressante, ce sont ses décorations. Les murs sont ornés de peintures et de vitraux réalisés par Jean Lareuse, représentant la vie et la mort des saintes patronnes, ainsi que les quatre étapes du destin humain : naissance, vie, mort et résurrection.


Jean Lareuse et la chapelle

Jean Lareuse est né en 1926 en Guyane française, de parents catalans, et a consacré l’essentiel de sa vie à l’art. Il commence à peindre à l’âge de 13 ans. Après des études dans le sud de la France, puis à l’École des Beaux-Arts de Paris, il organise sa première exposition à la Galerie Ariel en 1948 à Paris. Quelques années plus tard, toujours à Paris, il est présenté à la Galerie Drouant-David.

Il participe à de nombreuses expositions collectives, notamment la Biennale de Menton et le Salon d’Automne, et ses œuvres voyagent à travers le monde, de Londres à Caracas, New York, Montréal ou Washington. En 1955, il reçoit le premier prix du président de la République française. Cette même année marque un tournant dans sa vie : il se rend à New York où il rencontre son épouse américaine.

Jean Lareuse réside quinze ans aux États-Unis, période durant laquelle il expose largement à travers le pays. En 1970, lui et sa famille reviennent s’installer en France.

Plusieurs musées, dont le Musée d’Art moderne de Paris, ont acquis ses œuvres aux États-Unis, et il est présent dans plus de huit cents collections privées. Attaché au Pays catalan, il s’installe à Prats-de-Mollo dès 1967 et participe activement à la sauvegarde et à l’embellissement de la chapelle des Saintes Juste et Ruffine, en créant vitraux, sculptures et peintures murales.

Une plaque commémorative a été apposée dans le jardin de la chapelle, en mémoire de Jean Lareuse, sur laquelle on peut lire :

"À Jean Lareuse, 24/02/1925 – 17/06/2016. Enfant de Prats-de-Mollo, amoureux de son village et de ses saintes patronnes, Juste et Ruffine, Jean a fait de cette chapelle, par ses peintures et ses vitraux, un lieu de recueillement intime."


Les miracles des Saintes Juste et Ruffine

Les Saintes Juste et Ruffine sont les patronnes de la ville de Prats-de-Mollo. Elles vécurent au IIIe siècle à Séville. Chrétiennes, elles répandirent la foi, aidèrent les malheureux et accomplirent plusieurs miracles. Accusées de sorcellerie après avoir renversé plusieurs statues païennes, elles furent martyrisées sur des croix de Saint André en forme de X. Leurs corps furent déchirés par des crochets de fer. Sainte Juste mourut en prison et son corps fut jeté dans un puits, tandis que Sainte Ruffine fut livrée à un lion féroce qui ne lui fit aucun mal mais lui lécha les pieds. Elle fut ensuite exécutée en recevant un coup fatal au crâne puis brûlée dans l’amphithéâtre.

La mémoire de leur présence à Prats-de-Mollo nous a été transmise de génération en génération. Plusieurs miracles leur sont attribués dans la région :

  • Le miracle de la source : Des moissonneurs assoiffés demandèrent aux saintes d’aller chercher de l’eau sur la plus haute montagne. N’en trouvant pas, elles creusèrent avec leurs mains et firent jaillir une source. L’eau ainsi apparue permit aux moissonneurs de se désaltérer et donna son nom au lieu où l’événement se déroula.
  • Le miracle du vin : Un prêtre de Prats demanda aux saintes de lui fournir du vin pour la messe. Elles se rendirent chez un restaurateur pour échanger du blé contre du vin. Voyant que le vin avait été coupé avec de l’eau, elles firent couler le liquide à travers le même tamis utilisé pour le blé, et l’eau et le vin se séparèrent miraculeusement, accomplissant ainsi ce second miracle.

Photos

Situation et accès

La chapelle des Saintes-Juste-et-Ruffine se situe à l'intérieur des remparts de Prats-de-Mollo, au sud de la ville. Pour s'y rendre, suivez la rue la plus au sud, celle qui longe les remparts près du Tech. La chapelle se trouve sur la gauche, en contrebas, entre deux maisons.

Pour rappel, Prats-de-Mollo est la dernière grande ville du Vallespir, une vallée qui commence à Céret et passe par Arles-sur-Tech.



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