Une tradition séculaire
Pour les non-initiés, le premier aspect de la procession de la Sanch ressemble plus à une étrange fête folklorique qu'à une cérémonie religieuse, mais très vite le cérémonial prend le dessus et l'on surprend les moins chrétiens se signer au passage de cet étrange défilé de processionnaires cagoulés aux couleurs vives.
La procession de la Sanch se déroule chaque vendredi saint depuis 1461. Elle symbolise la passion du Christ et pour ceux qui n'y voient qu'un simple défilé sachez que chaque processionnaire porte à lui seul entre 30 et 50 kg durant les quelques heures que durent le cérémonial. C'est dire le côté "Passion" qu'ils endurent. Ce poids, c'est celui des "Mistéris", des représentations grandeur nature des scènes de la passion du Christ. Elles sont portées par 4 à 8 hommes dont la tenue est invariablement la même : Robe longue et cagoule en pointe, nommés "Caparutxa", le tout de couleur noire ou rouge éclatant. Les scènes passent ainsi durant plusieurs heures à travers les ruelles étroites des villages de façon à être vu de tous, mêmes des personnes ne pouvant se déplacer.
Au Moyen Age, chaque confrérie organisait sa propre procession dans le village où elle exerçait. C'est ainsi que plusieurs défilés étaient organisés dans chaque village. Peu à peu, les confréries se sont regroupées de façon à n'organiser qu'une seule cérémonie. A l'origine les processions étaient organisées pour conjurer les pestes, guerres et autres malheurs qui s'abattaient sur l'Europe à l'époque. Durant les siècles la procession a été interdite à plusieurs reprises par l'Eglise, mais elle a toujours survécue.
Au début du XXe siècle elle a périclité dans les villages, ne s'organisant plus qu'à Perpignan, et ceux jusqu'à sa disparition totale. En 1950 elle réapparaît, mais fut interdite 20 ans plus tard. Face à la déchristianisation l'Eglise changea d'avis et à l'heure actuelle une procession est organisée à Perpignan, mais aussi à Arles sur Tech, dans un style plus dépouillé, à Collioure, plus touristique, à Gérone, en Espagne, plus spectaculaire.