Patrimoine, curiosités à voir sur place
L'église Ste Eulalie
Il s'agit de l'évolution du Veïnat de Baix (le bas-hameau). Vers le XIe siècle les terres furent inféodés aux particuliers. Un château y fut bâti, en fait une cellera (enceinte) dont l'un des côtés était l'église elle-même. Pierre de Domanova, seigneur de Rodez, obtint en 1165 du roi Alphonse la seigneurie de Mosset, la força de Fulha et les fertès qui en relevaient, la Volella et Jujols.
L'église Ste Eulalie mérite que l’on s’y attarde un peu. Consacrée le 11 des calendes de janvier 1031, elle est de nos jours parfaitement conservée et représente l’archétype de l’église romane du XIe siècle. Relativement grande pour l’époque, elle est massive, à nef unique. Elle est dotée de deux collatéraux de part et d’autres des murs gouttereaux. Le clocher et petit et trapu, mais s’insère bien dans l’architecture du bâtiment.
Il reconnut le 3 des nonnes de janvier 1203 tenir en fief pour Guillaume, vicomte de Castelnou, les lieux de Creu en Capcir, avec les églises d'Ille, Vinça, Ropidera, Espira, Estoher, Seners, Mosset, Fulha et Anyer (Nyer). Le 13 novembre 1225 Nunyo Sanch rendit à Raymond de Canet, fils de Cerdane de Rodez, les biens que sa mère avait tenus en fief pour le comte du Roussillon : Rodez, la bastide de Mosset et la force de Fuilla, bâtie dans l'église.
Le 16 des calendes de mai 1266 Guillem de Canet vendit la seigneurie de Fuilla à Guillem de Fuilla pour 6875 sols barcelonais, cédant tout les droits de forteresse sur la vallée de Fuilla et le château, ainsi que toute juridiction réelle et personnelle sur ses habitants, droits de justices et autres droits. La seigneurie passa ensuite à Jacques de Majorque, qui confirma le 8 des calendes de juillet 1277 l'abolition des mauvais usages. Le roi Pierre d'Aragon confirma également cette faveur le 23 janvier 1370. En 1381 la seigneurie fut vendue à Bernard d'Oms pour 20 000 sols (1000 livres), en même tant que Sahorre. La famille d'Oms resta propriétaire jusqu'en 1687, jusqu'à Raymond d'Oms qui sera obligé de rendre au roi de France le 20 août 1682 tous ses biens suite à la perte d'un procès ayant commencé 250 ans plus tôt !
Fuilla sera alors récupéré par la famille de Boisambert et de Vilar qui les garda jusqu'à la révolution.
Le presbytère de Ste Eulalie fut vendu avec ses dépendances et une partie de l'église le 15 vendémiaire an V pour la somme de 600 livres.
L'église St Clément de la Serra
Cette église sur trouve sur la rive gauche de la vallée au niveau du Veïnat de Baix (le bas hameau). Serra en catalan désigne une colline peu escarpée et allongée comme on en trouve tant dans la région. En l’occurrence, c’est une Serra qui sépare Fuilla et Vernet les bains. De nos jours l’église est en ruine, ruines toutefois parfaitement restaurées. Sur le site on peut donc voir l’abside voûtée en cul de four et le portail en marbre rose, le tout perdu dans la végétation.
St Clément fut construit durant le Xe siècle, elle a donc un peu précédée les autres églises du secteur.
L'église St Jean Baptiste
L'église St Jean Baptiste forme une autre partie du village, le Veïnat d'Amunt. Elle est attestée dans un document de 1198. Elle possède une nef centrale à deux travées dont le plafond est voûté en plein cintre avec arcs doubleaux retombant sur des piliers cruciformes. Les bas-côtés sont moins élevés (3m50 au lieu de 9m70) et ils sont couverts de voûtes d'arrêtes. Pour les renforcer, on a construit à l'extérieur des contreforts au niveau des doubleaux intérieurs aussi larges que les bas cotés. Des arcades lombardes et des lésènes décorent toutes l'église.
Cette église est un bon exemple d'art roman ancien.
St Barthélémy de La Volella
La Volella (vu parfois en catalan La Bolella) était un château qui se trouvait au Sud du territoire de Fuilla, avant d'arriver à Sahorre. Le hameau qui s'était formé autour du château avait une église dédiée à St Barthélémy. Lors de la vente du Fuilla par Guillem de Canet, ce dernier se réserva la haute suzeraineté sur Volella. Il l'inféodait à Guillem de Fuilla, lui même l'inféodant à Bérenger de Vilar (en 1165).
Volella avait la juridiction du château de Jujols, qui qui permit à la famille de Canet de rester la seule autorité de Jujols. Elle l'était toujours en 1615.
Volella appartenait complètement au seigneur de Canet, il n'y avait pas de parts appartenant à des tiers. durant le XIIe siècle le prieuré de Corneilla prit la direction de la Volella, en partie à cause de l'impossibilité de Guillem de Fuilla de subvenir à ses engagements. Mais au XVe siècle les moines l'engagèrent au donzel Bernard de Cadell car ils ne pouvaient plus subvenir, eux non plus, aux besoins de la Volella. Ce nouveau seigneur fit, sous la pression des moines, restaurer le château qui n'était plus habitable. (acte notarié du 21 novembre 1452)
Fin XVe siècle la Volella tomba en ruine au cause des guerres franco-aragonaises. Le hameau se dépeupla. Le 9 juillet 1499 Blaise Bonbazer reçu son inféodation ainsi que toutes ses dépendances et tout ce que le monastère de Corneilla possédait à Py contre 10 florins d'or, plus une censive annuelle de 7 livres en monnaie courante. Il promettait en outre de relever le château une 2e fois et de rétablir la chapelle St Barthélemy.
L'ermitage Notre Dame de Vie
Sur le territoire de Fuilla se trouve également l'ermitage St Pierre, devenu au XVIIIe siècle Notre Dame de Vie.
Cette église apparaît dans les textes en 1040, puis en 1060 (Sanctus Petrus de Rocha, c'est à dire St Pierre de la Roche) en tant qu'ermitage. A cette époque, les ermites étaient des moines désirant s'isoler du monde pour mieux approcher la perfection spirituelle. Deux siècles avant eux les premiers ermites avaient "inaugurés" cette pratique près de St Michel de Cuxa, mais dans des cabanes. Le dernier ermite quittera ses fonctions au début du XXe siècle. L'ermitage sera restauré une autre fois en 1993.